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Réforme de la Biologie : les politiques s'en emparent enfin.

Publié le 14 février 2009 par Gdm
Avec la suppression de l'article 20 de la loi HPST, la réforme de la biologie arrive enfin dans l'arène politique.
Premier acte :
Il y a d'abord eu le débat entre les trois "clans" au sein de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale.
Deuxième acte :
La bataille a continué au cours de la discussion publique, notamment lors de la deuxième séance du mercredi 11 février :
M. Dominique Tian (UMP) y déclare :
"En outre, je soutiens l’amendement, adopté par la commission, qui vise à supprimer l’article 20 sur les laboratoires de biologie médicale, le recours aux ordonnances ne me paraissant pas une bonne manière de traiter un problème aussi sensible."
Plus tard, il y a eu un vif échange entre M. Jean-Louis Touraine (PS) et Mme Bachelot au sujet du même article :

M. Jean-Louis Touraine. Quant aux laboratoires de biologie médicale, ce serait une erreur d’ouvrir par ordonnance la majorité de leur capital à des groupes financiers qui n’ont aucune culture sanitaire.

Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. C’est pourtant ce qu’ont fait les socialistes !

M. Jean-Louis Touraine. Non, madame la ministre, aucun socialiste n’a proposé que vous régliez le problème par ordonnance.

Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. Mais ils ont institué la concurrence entre les laboratoires !

(débat extrait du compte-rendu intégral de la séance de discussion)

Troisième acte :
Depuis mercredi, il n'a plus été question de biologie médicale au cours de la discussion du projet de loi mais Mme Bachelot n'a pas dit son dernier mot. Dans un discours qu'elle a prononcé hier au cours d'un symposium européen sur l'accréditation des laboratoires organisé par la Fédération Hospitalière de France, elle s'est dite "déterminée à valoriser l'importance de l'article 20 auprès des députés qui l'ont supprimé en commission". Pour l'instant, les débats n'en sont qu'à l'article 3, ce qui laisse un peu de temps au cabinet de la Ministre pour préparer un amendement susceptible d'être voté par les députés.
Quatrième acte :
Le jour même, le Modem prend officiellement position dans le dossier. Christelle de Crémiers, Présidente du mouvement à Paris, a publié un article dans la Tribune que vous pourrez lire en intégralité sur son blog ou sur le site du quotidien. Elle ne m'en voudra pas si je reproduis ici le paragraphe suivant :
Que ce soit dit clairement : libéraliser les laboratoires d'analyses médicales, dans la mesure où ceux-ci constituent un maillon essentiel du parcours de soins, signifie amorcer un mouvement de libéralisation qui s'étendra rapidement aux autres professions libérales de santé, comme les sages-femmes et les pharmaciens, et qui a vocation à englober l'ensemble de l'offre de soins. On ne peut donc, sans être inconséquent, présenter le projet de loi comme devant préserver notre système solidaire et permettre, avec ce même projet, à des groupes financiers de posséder des laboratoires.
Elle a été remarquablement informée sur le dossier, son article est parfaitement argumenté, et sa prise de position claire.
Le débat sur la réforme de la biologie est donc devenu politique et dans le contexte actuel, ceux qui pensaient en finir avec les laboratoires "de papa" en trois coups de cuillère à pot commencent à suer du front. Ils déserrent le col de leur chemise en popeline à fines rayures bleues, si appréciées dans le monde feutré de la finance (elles tranchent si joliment avec les pages saumon d'un célèbre quotidien économique anglo-saxon) et se déchaînent dans les forums et les blogs.
Joyeuse Saint-Valentin.
GdM

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