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Lignières d'aujourd'hui

Publié le 15 février 2009 par Ellie Page

On connaissait déjà le petit monde de La Châtre, celui d'il y a une quinzaine d'années, celui de Nadège, la fermière qui joue au golf, et de Gasoil 36...

Une lectrice, immigrée dans le Berry depuis un an, m'a signalé la sortie d'un reportage de France 5 sur le Berry, plus précisément sur le village de Lignières, 1580 habitants, au bord du département du Cher.

Cette lectrice, encore une fois, je la remercie, car, je ne vous le cache pas, ce reportage, c'est un petit BI-JOU ! et vous n'avez que 15 jours pour le voir en VOD à cette adresse.

lignières.JPG

Un petit résumé pour ceux qui l'auront manqué (ou qui ont la flemme de le visionner, c'est long, 52 minutes...) :

Deux jeunes reporters, parisiens sans doute, ont entamé une thématique intitulée "Village People" :  non, il ne s'agit pas d'une série sur les icônes gays, mais sur la ruralité... déçus ? tssssst, tssst, vous auriez bien tort, parce que sous des abords de trou perdu, Lignières cache des mystères et des personnages croustillants à souhait.

On attaque fort avec trois jeunes de 13 à 14 ans rencontrés sur la place déserte. Qu'est-ce que que le Berry pour un ado de Lignières ? le grand noir du Berry, c'est le truc qui leur vient en premier ! ça fait très carte postale. Ils sont pas mal en "public relations", les djeun'z : ils nous font même découvrir le château où se tient cet été-là une assemblée royaliste. Mais ce n'est rien à côté de la grande attraction du village : la MAISON HANTEE du dentiste ! Je ne vous en dis pas plus, ça fait trrrrrrrrrrrop peur !

Si les jeunes ont encore le sens de la fête, les vieux sont moins tendres avec leur environnement : ainsi, Ginette (appelons-la Ginette, j'ai pas bien entendu son prénom) qui déclare de but en blanc que "le berrichon, c'est un vrai con !" Et elle a l'air de savoir ce qu'elle dit... paraît qu'elle est pas trop aimée dans le pays, Ginette. Etrange...

A Lignières, en effet, on trouve toute une galerie de personnages constrastés, vous allez voir.

Ainsi, René, qui a plus de 80 ans et s'en vante, tutoie la jeune journaliste et, à la porte de chez lui, l'invite à se mettre à l'aise en ces termes choisis : "Tu peux t'met'tout'nue, si tu veux... enfin, nue, tu  gardes ton slip' !" Ah, ce René quel chaud lapin ! en fin connaisseur, il collectionne les photos de Ségolène Royal parce qu'il trouve qu'elle a de belles lèvres, mais pas que. Autour de la belle Ségo, les bimbos en mono se bouscule, formant un genre d'autel dédié, sans doute, à une divinité priapique berrichonne. Non, non, je ne veux rien savoir de plus des oraisons du bonhomme en question !  passons, oui, passons...

Au marché, ce jour-là, il y a ces deux retraités du bâtiment, revenus s'installer à Lignières après une vie de labeur "à la ville" : la rancoeur qui imprègne leurs propos est manifeste. Ils trouvent la vie chère, les habitants fermés et partagés en clans. Eux, ils se sentent rejetés, pas trop aimés... pourquoi donc, tiens ? Un indice ? ici, les anciens parisiens, on les appelle "les cloportes"...

Mais le pompon, c'est Jacky (enfin, appelons-le Gérard,  je veux pas de procès) : Gérard tient un bar-restaurant un peu à l'écart du village , et n'y a pas mis les pieds depuis 12 ans. Gérard est un rebelle : il a décidé envers et contre tout, et surtout envers et contre la LOI, tout de même, d'autoriser les gens à fumer dans son établissement. D'ailleurs, il y laisse toujours une bougie allumée, dedans, pour bien prouver qu'on y fume, en permanence. Gérard a prévenu la gendarmerie, il s'est mis "d'accord" comme il dit : "s'ils veulent jouer aux cons, je serai plus con qu'eux" ! comme ça, d'accord...

Donc, on peut fumer, chez Gérard, avis aux amateurs. Par contre, on ne peut pas changer la couche de son bébé dans la salle. C'est sérieux, si si : y'a une affichette qui le spécifie noir sur blanc. La cigarette oui, mais le popo, NON ! Et Gérard s'enflamme rien qu'à l'idée : si une femelle ose rien qu'avoir l'idée de défaire une seule pression de babygros en sa présence, il promet qu'il y met la main à la chemise, à la "pétasse" (!!!) pour la bouter hors de son café, naméo.

...

Enfermés, oubliés, carrément félés pour certains,  jeunes et vieux berrichons déplorent d'être confinés. Par exemple, Annie, qui regrette de n'avoir pas des ancêtres plus exotiques : elle a fait des recherches généalogiques (le grand dada des berrichons, vous comprendrez pourquoi, si vous ne le savez pas déjà, dans les lignes qui suivent) et bien dépitée, elle a constaté qu'aucun d'entre eux ne se situait à l'extérieur d'un périmètre de 10 km autour du village en question... pas très remuant, le Berrichon...

Sauf un : Sixte-Henri de Bourbon-Parme, le Prince comme on dit en son fief, le proprio du beau château dont nous parlions au début. Lui, il n'a pas trainé à Lignières, Sixte, il est en Amérique du Sud.

Boh, Bernard, lui, il s'en fout : il promène son chien. Mais va falloir qu'il rentre, on va manger. Eh ! Bernard, y'a quoi au menu ? I'sait pas, Bernard, ça, c'est sa femme qui s'en occupe. Comme tous les jours, ce sera la surprise...

Plus d'infos encore ? gourmands ! c'est par ici.


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