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Voyage dans le futur

Publié le 16 février 2009 par Eric Viennot

Deadspace Si je me souviens bien, cela se passait en 2015. Suite à la crise financière de 2008 et à l’énorme dépression qui suivit, Nintendo renommé Famicom, venait de racheter Disney, acquéreur d’EA quelques années plus tôt. La compagnie de Kyoto était toujours plus florissante. En concluant un accord exclusif avec l’assureur China Life, elle venait de lancer au niveau mondial le programme Familife, avec, à la clé, ce que les analystes financiers nommaient déjà le contrat du siècle.

Miyamoto en personne, toujours aussi jeune, avait accepté de jouer les cobayes pendant les mois précédents le Famicom Show (successeur de l’ancien E3) pour présenter le dispositif : une puce sous-cutanée, connectée en permanence à votre Wii Fit new gen, permettait à votre médecin de mesurer à distance votre pouls, votre pression artérielle et surtout la qualité de vos ovules ou spermatozoïdes, en ces temps où la natalité baissait dangereusement. Une surcharge pondérale de quelques centaines de grammes avertissait aussitôt votre assureur qui avait alors la possibilité de supprimer le bonus que vous aviez laborieusement acquis pendant plusieurs mois en acceptant de vous soumettre au programme Familife. Du côté Microsoft, le gouvernement américain du petit fils Bush venait de réquisitionner la quasi-totalité des Tribox_Blue afin de pouvoir entrainer d’urgence, à partir d’une adaptation d’Halo 6, des centaines de milliers de combattants aux subtilités des combats électroniques de la troisième guerre mondiale en gestation. En cette époque troublée, le terme Edutainment Software avait définitivement remplacé le terme Video games, désormais attaché à une époque révolue. Après la disparition de Sony, rachetée par son vieux concurrent Nintendo en 2012, certains s’étaient réfugiés sur les arcanes du réseau afin de jouer clandestinement aux derniers Ueda, Kamiya et Houser, interdits par les instances mondiales de la santé publique pour apologie de la poésie, de la futilité ou de la violence gratuite. Heureusement, de mon côté, j’avais conservé une antique PS3 grâce à laquelle je me refaisais régulièrement des cures de Locoroco et de Flower. Quand les sbires de l’IHM (International Health Ministry) vinrent me confisquer ma vieille console, je fus pris d’une immense nostalgie en pensant aux rires de ma fille alors que nous jouions tous les deux à Little Big Planet six ans auparavant. Pourquoi et comment avions pu en arriver là ? Comment avions pu passer à côté de cet art balbutiant mais prometteur que je prédisais à longueur de temps sur mon blog ? C’est alors que le réveil sonna. J’entendis dans le salon la petite musique réconfortante de Little Big Planet qui me sortit définitivement de cet horrible cauchemar.

Illustration : Dead Space.


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