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Victor Hugo commente le mouvement des enseignants-chercheurs !

Publié le 16 février 2009 par Letombe
Victor Hugo commente le mouvement des enseignants-chercheurs !Il pleuvait. On était vaincu par sa maquette.

Pour la deuxième fois Darcos baissait la tête.

Sombres jours ! Valérie reculait lentement,

Voyant à ses côtés bouillir Sarko fumant.

Il pleuvait. La Pécresse avait perdu sa chance.

Malgré sa LRU, on lui sciait la branche.

Ses amis les plus sûrs refusaient son drapeau.

Hier les facultés, maintenant les labos !

On ne distinguait plus la droite ni le centre :

Il pleuvait. Et les profs se dressaient dans le ventre

Des campus morts ; au seuil des amphis désolés

Ils demandaient justice, anxieux, inconsolés,

Restés debout, en chaire, et brandissant leurs livres

Glorieux de ce combat qu’il leur falllait bien vivre.

Mépris, mensonge, insulte, ondée de crachats blancs,

Pleuvaient sur eux. Surpris de se compter autant

Ils marchaient, fiers, la pluie à leur lunettes grises.

Il pleuvait, il pleuvait toujours ! la froide bise

Sifflait ; sur le pavé, connus ou inconnus,

Méprisés, sans un sou, ils s’en allaient pieds nus.

Ce n'étaient plus des profs, des universitaires;

C'était un rêve errant dans la brume, un mystère,

Une procession d'ombres sur le ciel noir.

La multitude, vaste, épouvantable à voir,

Partout apparaissait, muette vengeresse.

Et ils faisaient sans bruit pour Madame Pécresse

De leur immense armée un immense linceul ;

Car chacun se sentant soutenu n’est plus seul.

- Sortira-t-on jamais de ce funèbre empire ?

Deux ennemis !Décret, Master. Quel est le pire ?

On jetait des rumeurs pour mollir leur refus.

Qui se couchait ? Pas un. Groupe morne et confus,

Ils marchaient ; la fureur dévorait le cortège.

On voyait, lisant leurs banderoles de neige,

Qu’ils étaient décidés à n’en pas rester là.

Ô master de Xavier! Décret de Nicolas !

Vous voici donc blessés, mourants sur des civières,

Vous n’êtes que papier à jeter aux rivières.

Ils étaient bien cent mille, on les prétendait cent.

Valérie que suivaient de gentils Présidents

Etrangement bluffés par sa manœuvre opaque

Déversait dans la presse alerte ! assauts ! attaques !

Mais, ratant l’omelette, elle cassait les oeufs

Et voyait se ruer, effrayants, ténébreux,

Sous les gouttes de pluie mouillant leurs crânes chauves,

D'horribles escadrons de chercheurs à l’œil torve.

Toute une armée ainsi dans la rue avançait.

Sarkozy était là, debout, qui regardait.

Il était comme un arbre en proie à la cognée.

(La hauteur, on le sait, lui était épargnée),

Il regardait, hagard, la colère monter ;

Et, petit arbrisseau par la hache insulté,

Tressaillant sous le spectre aux lugubres revanches,

Il regardait tomber autour de lui ses branches.

Ministres, députés, le lâchaient tour à tour.

Seule espérait encore en clamant son amour

Aux enseignants-chercheurs, par courrier, sur la toile

A la télé, croyant toujours à son étoile,

La Princesse Pécresse en grande majesté.

Lui, Sarko,  se sentait dans l'âme épouvanté.

Stupéfait du désastre et ne sachant que croire,

Il célébra Bigard, Johnny, hommes de gloire,

En vain. Le Président comprit qu'il expiait

Quelque chose peut-être, et, cria, inquiet,

Devant tous ces chercheurs las et couverts de craie :

- Acceptez mon master ! Approuvez mon décret !

Il s’entendit alors appeler par son nom,

Et des milliers de voix, libres, lui dirent : non ! 
Merci à Véronique Monfront

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