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Assez rigole ! construisons le 19 mars sÉrieusement

Publié le 17 février 2009 par Lalouve
"Assez rigolé", oui.

Ce qu'il faut désormais, ce n'est pas "seulement" manifester une fois par ci, une fois par là.

A quoi sert-il de sauter dans tous les sens en disant "grève générale" si on ne propose pas AUSSI comment la construire, cette grève générale, et si on n'identifie pas d'abord correctement ce qui nous manque pour y parvenir aujourd'hui?

Qui ne sait pas qu'une grève, a fortiori "générale", ne se décrète pas?

Encore pire, quels objectifs poursuivent celles et ceux qui prétendre la construire DURABLEMENT sans les syndicats, et en s'appuyant sur des associations-croupions du MODEM de Fr. Bayrou, et en faisant des références tronquées et hasardeuses à la Révolution de 1789??

Alors, "assez rigolé", oui, vraiment.

Entendons nous bien, je ne me permettrais pas de donner ici des conseils aux déjà très nombreux camarades qui sont entrés de plain-pied dans la lutte, au contraire, (ils me servent de boussole depuis des mois, et qu'ils soient ici encore encouragés et même remerciés) !

Mon propos concerne plutôt ceux et celles d'entre nous qui sont actuellement encore un peu trop "passifs" et irrésolus face à l'action, dans leurs professions.

Certains (mais pas tous) avaient des excuses "circonstancielles" - je pense que dès le début de mars 2009, ces excuses auront disparu, car c'est à partir de là que ça va commencer à "péter" à grande échelle ( ce n'est pas moi qui le dis, mais la plupart des organisations économiques mondiales dirigées par les capitalistes eux-mêmes).

Pour construire valablement cette mobilisation qui va s'imposer de plus en plus, s'imposer comme une nécessité personnelle pour chacun d'entre nous, il faut d'abord partir d'un bon état des lieux.

Cet état des lieux devrait souligner notamment un taux de syndicalisation ridicule en France, et un quasi désert syndical dans le PRIVE notamment, et dans le secteur tertiaire en particulier (on note aussi que la mobilisation dans le public était moindre qu'attendue le 29 janvier dernier).

Donc, ce qu'il faut que nous parvenions à mettre en œuvre, c'est que le 19 mars prochain, nous soyons toutes et tous massivement entrés en grève reconductible, dans les entreprises publiques ET PRIVÉES.

Dans toute la France.

Et préparés pour y rester longtemps.

Les luttes contre ce gouvernement fascistoïde sont et seront DURES. On le voit tous les jours, partout. D'autant qu'à de nombreux égards, cette lutte est contre un ennemi à la stature européenne,sinon mondiale.

Je ne dirais pas que "la Gwadloupe montre la voie", car de mon point de vue, il y a un problème spécifique aux Antilles qui est celui de la colonisation au sens strict ( dire que "les békés sont les mêmes ici et là bas" est de ce point de vue une erreur qui fait l'impasse sur la lutte pour l'indépendance nationale qui accompagne cette lutte des classes, même si elle ne dit pas encore tout à fait son nom comme cela).

Nous devons certes être complètement solidaires, mais également, tirer les enseignements de ces mouvements, comme ceux des Kanaks (tirés à bout portant, arrêtés, emprisonnés etc), et de tout ce que nous voyons de nos yeux depuis Sarkozy notamment :

RÉPRESSION - AGRESSION - VIOLENCES D'ÉTAT - IL FAUDRA DONC ÊTRE PRÊTS.

C'est la classe ouvrière dans son ensemble, en général, ici en métropole, et dans les pays d'outre-mer, qui est entrée en lutte depuis bien longtemps (GOODYEAR, FORD, SBFM, CHANTIERS NAVALS, RENAULT, CHOMEURS....) qui montre la voie.

Et OUI, IL VA ÊTRE TEMPS, AU SENS STRICT, DE REJOINDRE TOUS NOS CAMARADES.

Pas seulement par "solidarité", par mimétisme, pour "fabriquer une lutte des classes", mais pour que chacun d'entre nous défende enfin ses intérêts, intérêts qui, au delà des différentes lois promulguées et des spécificités de certains corps de métier, sont ceux de notre classe sociale toute entière, celle des salariés, des prolétaires.

Ce qu'il faut, d'urgence, c'est donc syndiquer autour de nous, dans une perspective de luttes (dures), et c'est que, particulièrement là où la dramatique loi sur la représentativité nous interdit désormais de désigner des délégués syndicaux, là où il n'y a pas (encore) de CGT, dans le privé notamment et dans les PME du tertiaire en particulier, nous créions des coordinations départementales par grandes branches (métiers de la santé, métiers du droit, métiers de l'éducation, de l'information...) avec l'aide de nos UL, les UD et des Fédés !

Le 19 mars, nous devons être dans la rue d'une manière différente de celle du 29 janvier :

plus déterminés, plus en grève ( pas de RTT ou de jours de congés), plus unis, plus organisés.

Le 29 janvier ne peut pas servir de référence absolue, et notre seul but ne peut pas être de faire nombre dans la rue ce jour là.

De même, "l'unité syndicale pour l'unité syndicale" n'est pas un but en soi.

Le 19 mars, nous devrons aussi avoir prévu, dans nos organisations, l'hypothèse que, à nouveau, beaucoup de monde voudra poursuivre la manifestation à l'Elysée ou à Matignon ou devant les Préfectures- et que ferons-nous alors?

Que fera la CGT notamment (mais pas seulement elle)? Où seront nos orgas? Au côté du peuple, écoutant et accompagnant sa légitime colère? Participant à sa défense contre les milices du capital? Ou ailleurs, estimant que ce sont des "provocations gauchistes"?

Je l'espère, cette fois, nous serons très nombreux à être plus officiellement "du bon côté", comme à Saint Nazaire, c'est à dire du côté des représentants de notre classe, contre la police provocatrice et agitatrice.

Nous verrons bien alors si, EN FRANCE, DANS LA "MÉTROPOLE", les forces de l'ordre iront jusqu'à prendre le risque de castagner en masse des syndicalistes qui leur "ressemblent" (les envoyer "casser du nègre" en Gwadloupe ou en Kanakie, c'est un peu "facile" pour eux pour l'instant, on soulage sa mauvaise conscience raciste de "petit blanc", hein les gars?).

Mais frapper des syndicalistes, hommes, femmes, vieux, jeunes, qui ressemblent à leur frère, à leur épouse, à leur grand mère, et qui défendent leurs familles, leurs boulots, leurs gagne-pain....ça, ça va être une autre paire de manches...ça fera pas joli-joli à la télé.

Comme ça, on sera "fixés" pour "la suite".

(Comptez sur nous d'ailleurs, nous serons partout avec nos caméras, et les médias menteurs pourront aller se rhabiller.)

Alors, oui, le 19 mars est loin, semble loin - Mais est-il si loin que ça en fait quand on a une analyse sérieuse de la journée du 29 janvier et qu'on mesure l'ampleur du travail (encore) à accomplir d'ici là pour construire des luttes ayant une chance d'être réellement victorieuses?

Et plutôt que de râler qu'une partie de la direction de notre CGT semble suivre d'un peu trop près la CFDT et "les Jaunes" (ce qui n'est pas faux), il faut AUSSI se retrousser les manches pour construire ensemble un vrai mouvement, et pas une "protestation sociale-démocrate" visant à seulement changer les accompagnateurs des mutations du capitalisme, pas une protestation qui va aller faire un petit tour, se faire éparpiller et"prendre cher", pour pas grand chose.

Nous n'avons que faire "d'appel des appels", qui ne doivent surtout pas être promus par nous, mais au contraire combattus de façon positive par des propositions réellement de classe, pour NOUS.

Quiconque s'est déjà battu contre un patron sait qu'il y a des gens sur qui on peut compter dans la bataille et d'autres sur lesquels il vaut mieux éviter de s'appuyer.

Quiconque s'est déjà battu contre un patron sait qu'arrive un moment où le patron en question ne recule plus devant aucune saloperie, aucune lâcheté, aucune manipulation pour torpiller une lutte.

Il vaut mieux pouvoir être "sûr de ses arrières", alors.

Ne pas se tromper surtout: pour nous travailleurs , aujourd'hui, ces arrières ne seront jamais LE PS, L'UMP, NI LE MODEM.

Par contre, ce sont les communistes et les vrais socialistes, certains anarchistes, là, oui.

Ne laissons plus le choix à nos organisations, - si tant est que ce soient exclusivement elles le problème (et pas aussi nous) -, et contraignons-les par nos luttes de terrain à entrer définitivement "dans la danse" à nos côtés à fond.

La force de la plupart des camarades syndiqués à la CGT (pour ce que je connais) a toujours été d'avoir su se remettre en question, de s'engager et de prendre leurs responsabilités quand il le fallait.

J'espère pour ma part bien autre chose le 19 mars que le 29 janvier.

C'était un début "sympathique", mais on ne peut pas se contenter de viser "plus de monde".

Non !

Ce qu'il faut avant tout viser pour le 19 mars, c'est bien:

PLUS DE LUTTES, plus de solidarité et de coordination DES LA BASE.

Pour ma part, j'appelle donc dès maintenant tous mes amis et mes camarades employés dans une profession juridique, publique ou privée, à se rapprocher de leurs syndicats, de leurs UL et des fédérations CGT, pour "mettre la main à la pâte" et construire des Coordinations Départementales "Salariés des métiers du droit publics et privés"; ainsi qu' à mener une campagne de syndicalisation en ce sens.

AVANTI POPOLO ! SALARIES SYNDIQUES ET NON SYNDIQUES, ACTIFS OU NON, DONNONS NOUS LA MAIN POUR CONSTRUIRE LE 19 MARS.

Nous nous fraierons un chemin vers la démocratie réelle, celle du peuple du travail par le peuple du travail pour le peuple du travail, contre les bourgeois oisifs, en arrachant aujourd'hui au Capital ce qu'il nous vole depuis des siècles.

Fraternellement à tous et à toutes

Fraternellement à tous les camarades

LL



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