Auto-hiéroglyphes

[Parution in Journal du Jeune Praticien n°315 du 25 mai 1994]

Dans un article consacré au « dossier de suivi médical » paru dans le bulletin ordinal de mars 1994, le Dr Olivier Dubois, membre du Conseil national de l’Ordre des médecins, évoque un phénomène que nous devrions méditer, à propos de la manière, propre à chaque praticien, de consigner des informations dans un dossier médical. Remarquant la diversité de ces prises de notes, notre confrère précise que, parfois, celles-ci ne sont relisibles que par le scripteur lui-même, et pas toujours. Le fait à méditer, c’est bien sûr l’éventualité « et pas toujours » ! Que la prose médicale tienne des hiéroglyphes pour le public, voire pour des confrères d’une autre spécialité, passe encore (quoique mal). Mais qu’elle puisse constituer un cryptogramme même pour son propre auteur, voilà vraiment qui laisse sans voix !
Histoire classique de Toto le potache, s’enquérant auprès de son professeur de la signification des commentaires griffonnés par celui-ci, en marge de sa copie. Après avoir examiné en vain ces annotations pendant plusieurs minutes, l’enseignant a une illumination soudaine : « Je me souviens ! Je vous ai conseillé d’écrire plus lisiblement ! » Fais comme je dis, pas comme je fais…