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Jeisawell Épisode 1

Publié le 09 janvier 2009 par Wilverge

Jeisawell Épisode 1
En route vers Iquitos, sur le fleuve Amazone.
La première nuit sur le bateau s'est bien déroulée. Mis à part le fait qu'à 5 heures du matin, tout le monde est réveillé, tout va bien. Le déjeuner est servi par le plus jeune travelos de la lignée. Deux petits pains durs comme de la roche et un verre en polystyrène rempli d'un liquide blanc; comme du gruau mais, déjà digéré. Le plus surprenant malgré tout, c'est que c'est bon!
Première journée à bord. Nous comprenons rapidement que le trajet n'est pas direct, car nous arrêtons souvent dans des petits villages riverains au fleuve pour déposer et ramasser des gens et de la cargaison. C'est intéressant de voir la vie le long de ce fleuve si connu, mais dont nous avons de la difficulté à se faire une bonne image.
Sous le bruit intense et permanent du moteur, nous observons les gens autour de nous. A priori, beaucoup plus de famille que l'on croyait. On s'attendait à plein d'hommes malpropres ex-guérilla narcotrafiquants en provenance de Colombie. Encore une fois, les préjugés sont erronés. Ce ne sont en fait que des petites familles, des hommes, des femmes, des vieux et des jeunes, rien de très effrayant.
À ce qu'on dit, dès que l'on est à l'ouest de Manaus (Brésil), les voyages en bateau deviennent trashs et sont hors des sentiers battus. Ça tombe bien, car on est à l'ouest de Manaus.
Alors, pour être honnête, oui, c'est trash. La grand-mère de gauche crache par terre tout ce qui passe dans sa bouche, le bébé de gauche pisse dans son hamac et son pipi coule sur le plancher vers nous, il n'y a pas de poubelle, le cuisinier coupe la viande à côté des toilettes et par-dessus tout, il y a trois gros verrats sur le pont et deux poules à bord.
Le dîner arrive : une assiette de polystyrène rempli de riz, de spaghetti au gras et d'une bouchée de poulet.
Qu'est-ce qu'on fait avec nos assiettes une fois le repas terminé s'il n'y a pas de poubelle ? On les tire par-dessus bord! Vous comprendrez que nous, les petits gringos, on a récupéré un sac de plastique pour y mettre nos déchets. Les locaux, quant à eux, semblent trouver extrêmement normal de considérer leur fleuve, source de poissons, attrait touristique et réserve d'eau douce, comme une grosse poubelle. Tout le monde le fait, je vous jure, sans exception ; même ceux qui semblent avoir de l'éducation. Ça fait franchement mal au cœur d'assister à la fin des repas. C'est la même histoire dans les bus où les gens jettent n'importe quoi par les fenêtres...
Ceci étant dit, le souper arrive : du riz, deux morceaux de patate et une bouchée du même poulet. Heureusement que nous avions amené un avocat et un concombre pour mettre un peu de couleur dans ces assiettes fades. Entre les repas, nous mangeons quelques biscuits au chocolat et des biscottes, que nous avions préalablement acheté à Leticia.
La nuit tombe, les gens se réunissent devant une petite télévision et écoutent des films vraiment bizarres, des mélanges de film d'horreur et de Jackie Chang. Lorsqu'il est temps de dormir, on dévisse l'ampoule pour fermer la lumière. La classe.
Le lendemain matin de la deuxième nuit, nous nous réveillons heureux que ce soit le dernier jour de navigation. On commence à rêver à une douche. On s'est fait voler nos biscuits. Nad demande à un matelot à quelle heure nous arriverons à Iquitos. À midi, demain, répond-t-il. Quoi, une nuit de plus ? Ça va bien et ce n'est pas fini...
-Will


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