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Mon grand père je l’adore. Quand j’étais môme, il m’a confié de nombreux secrets de famille séculaires jalousement gardés. Affable, nous passions nos journées à la mer. Du lever au coucher du soleil, il n’arrêtait pas de me préparer à être comme lui ou mon père, marin pêcheur…
Malgré cet amour que je lui portais, sa barbe hirsute me vexait. Trop fournie. Aujourd’hui encore, j’ai un choc quand je le regarde. Lui, il s’en branle. Il s’aime ainsi. C’est son droit. La chose que j’adore par-dessus tout, ce sont les effluves parfumées du tabac de son éternelle pipe.
Aujourd’hui pourtant, parler des barbus est désormais une désinence verbale, un paradigme sociétal imposé par des penseurs de mauvais augure pour désigner les seuls Musulmans. Or, tout en refusant de faire ma Noachovitch, la barbe, je ne l’aime pas, surtout lorsqu’elle est très fournie.
La barbe me répugne ou me révulse, c’est selon…putain, j’ai fait ma Noachovitch, cette négrophobe révélée.
Dans ma petite ville, je vais revoir ces barbus dont je ne déteste que la barbe bien entendu. Pas loin de mon lieu de fonction, il y a une Synagogue. Le barbu qui la dirige, sa barbe me répugne. Plus loin, une Eglise : le curé, avec sa barbe de bouquetin me révulse. Dans mon quartier, à quelques pâtées de maisons, il y a une Mosquée. Son imam, avec sa barbe grisonnante me choque.
Je n’aime pas en somme, les barbus quels qu’ils soient, bretons, français, chrétiens, musulmans ou juifs.
King, Professeur, agrégé d’histoire.