L’homme aurait-il quelque chose de profondément robotique dans son comportement, dans ses manières ? Il existe une angoisse, depuis l’invention des premiers mécanismes, que l’être humain ne soit finalement qu’un parfait automate bien huilé par une force supérieure. Le travail du peintre Brian Despain repose sur cette persistance de l’imagerie mécanique, cette prédétermination de l’humain qui ferait de ce mammifère dominé par ses pulsions un être terriblement prévisible.
C’est avec des couleurs pastels que le peintre américain dépeint le monde à partir de cette robotique des comportements, ces automates humains qui se débattent en vain dans les limites de leur champ de perception. L’homme voulait des robots pour ne plus être esclave des travaux les plus pénibles, n’est-il pas devenu à son tour une machine à production visant un expansionnisme meurtrier ? semble s’interroger l’artiste.

Évidemment, on pourra considérer que l’empreinte surréaliste de certaines représentations confère une impression de déjà-vu. Mais l’objectif de Brian Despain, même s’il n’est pas toujours atteint, n’en demeure pas moins une sérieuse réflexivité anthropomorphique, la démonstration que les mécanismes de l’être humain ne sont liés à aucune aspiration au bonheur mais plus à des principes de puissance, à des forces de destruction.
Laurent Monserrat
- Illustration : Brian Despain “Icarus fish”
- Illustration : Brian Despain “A vexing quiet”
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