la Palestine va plus loin dans la haine

Evidemment, une interprétation basée sur la haine servira toujours pour pousser la haine plus loin.
Par une telle interprétation, l’innocente victime de jeune Mohamed Al-Dura a produit des inspirations radicalement opposées à son caractère innocent et involontaire.
Ce qui concorde avec le but palestinien de se servir de ce mort d’une première violence pour enclencher de plus en plus de violences et de la haine.

C’est aussi une façon manipulatrice affinée (bien plus que “viva la muerta” des fascistes espagnols) que de parler de la mort de celui qui ne voulait pas mourir pour promouvoir le désir d’être meurtrier suicidaire (dans un attentat-suicide contre des innocents).

A l’image de jeune Mohamed Al-Dura, c’est toute la société arabo-palestinienne qui ne voulait pas une guerre en automne 2000, et qui est devenue victime de l’incitation à la guerre et à la violence de son régime.
Et désormais c’est une société où règne l’idéologie d’une haine insoluble et d’une violence meurtrière envers l’Autre au-delà de toute solution politique.

Cette transformation d’une grande brutalité intérieure nous cache son caractère cynique et volontaire derrière l’image de la victime innocente et involontaire de jeune Mohamed Al-Dura.
Les timbres à l’effigie de jeune Mohamed Al-Dura ont été imprimés en Jordanie et en Tunisie : à côté de l’image de l’enfant - victime involontaire et accidentelle - on y voit la mosquée d’Al-Aqsa à Jérusalem pour nous suggérer un sacrifice volontaire de soi pour un but politique.

Le président palestinien est allé jusqu’au bout de cette infâme transformation (le 18 décembre 2001, devant une foule à Ramallah - ‘Cliquez ici’) : “chaque Palestinien est un martyr, nous sommes tous des Mohamed Al-Dura”. Sur quoi, la foule scandait en réponse : “millions de martyrs sont sur leur route vers Jérusalem”.

Le président palestinien et la foule palestinienne étaient sur la même longueur d’ondes : par “millions de martyrs” ils sous-entendaient des kamikazes palestiniens en route vers les lieux de leurs futurs attentats-suicides où périront des civils israéliens.

Le président palestinien a bien développé cette idée devant la foule :

« Je dis à chacun qui est prêt à m’entendre, pour meilleur ou pour le pire, que ce brave peuple [palestinien] continuera de protéger et de défendre notre sainte terre avec son sang et son âme, et avec tout ce qu’il est en sa possession.
C’est une terre consacrée, notre terre à nous, maintenant et pour toujours, du berceau jusqu’à la tombe …

 Avec l’aide de Dieu, la prochaine fois, nous nous rencontreront à Jérusalem parce que nous battons pour apporter la victoire à nos prophètes.
Chaque bébé, chaque enfant, chaque homme, chaque femme, et chaque vieux, et chaque jeune, nous sacrifierons nous-mêmes pour nos lieux saints, et nous établirons notre pouvoir sur eux, et nous sommes prêts à donner 70 de nos martyrs [meurtriers suicidaires d’innocents] pour chaque martyr des leurs [de soldats israéliens qui ne visent pas des innocents] dans ce combat parce que c’est notre terre sainte [énonciation d’une guerre sainte et du droit de tuer des innocents en son nom]. »

(curiosité historique : la dépêche précise que ce discours a été tenu deux jours après ses paroles à la télévision palestinienne, sous la pression occidentale, où il a demandé d’arrêter des attentats-suicides contre civils israéliens ou, plus précisément, d’arrêter des actes similaires à ceux que l’Autorité palestinienne a condamnés par le passé - le nom de Mohamed Al-Dura lui était donc salutaire pour apporter un grain d’ambiguïté horrifiante dans son discours prononcé 2 jours après ).