Mais kézako le Salary Cap ? Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Pour ceux qui ne sont pas adeptes des sports nord-américains, de la NHL, NBA ou autre NFL, cette expression utilisée récemment par Michel Platini dans le cadre du football universel ne veut peut-être rien dire. Et c'est pourtant le nouveau créneau du patron de l'Uefa, l'instance européenne du ballon rond par excellence. Voici donc en quelques mots ce que j'en ai compris et ce que cela pourrait éventuellement changer dans le monde du football si celui-ci venait à être instauré. Une petite recherche sur le net et je tombe sur une définition basique, évidemment sur Wikipédia, nouvel El-Dorado pour celles et ceux dotés d'un esprit curieux. Cette expression que l'on pourrait requalifier en "plafond salarial" dans la langue de molière est, selon Wikipédia donc (z'ont intérêt à me payer pour la pub outrancière...), le plafond salarial maximal d'une équipe ayant pour but de limiter l'accumulation de gros salaire dans une seule équipe et donc de garantir une certaine équité. Initialement introduite dans les sports majeurs américains, cette mesure a été étendue à d'autres sports et d'autres pays.
Le Salary Cap, une fumisterie ?
Mis en avant ce week-end par Michel Platini à l'occasion d'une conférence de presse, le Salary Cap obligerait donc toutes les équipes continentales à ne consacrer que 50 à 60% de leur chiffre d'affaires aux salaires des joueurs contre 80% actuellement. Mais concrètement, ça veut dire quoi ?
Tout simplement qu'en l'état actuel des choses, Chelsea, City, le Real ou Barcelone conserveraient toujours une avance considérable et non négligeable pour attirer des joueurs avec de l'argent bien frais mais pas toujours très propres... Surtout, sans harmonisation fiscale entre tous les pays. Proportionnellement, Ronaldinho serait toujours mieux payé à Barcelone qu'au PSG même s'il adore le Parc des Princes et les boîtes de nuit parisiennes...
Robinho, porté disparu...
Pour obtenir une meilleure équité entre toutes les formations qui disputent une même compétition, l'objectif serait peut-être alors de verser des salaires équivalents aux joueurs, qu'ils partent à Barcelone ou à Paris. Comme en NBA où les stars peuvent finalement partir s'enterrer à Milwaukee ou à Cleveland (Pauvre LeBron...) tout en gardant des contrats juteux. Pour autant, toujours en NBA, les joueurs sont draftés et n'ont donc pas le choix de la destination. Si ce fonctionnement permet à Cleveland ou à Denver d'espérer un jour concurrencer les Lakers ou les Bulls pour le titre suprême de champion NBA, outre-Atlantique, la deuxième volonté de Michel Platini est pratiquement impossible à mettre en place dans ce cas-là. Que les joueurs soient fidèles un club ou qu'ils jouent pour le maillot, pour une ville. Comment demander à des joueurs d'aimer le maillot pour lequel il joue alors qu'ils n'ont pas choisi leur destination ?
Pour réussir le tour de force de voir un jour Ronaldinho préférer signer à Paris plutôt qu'à Milan ou Drogba revenir à l'OM par amour, Platini devra donc réussir à imposer un salaire maximum pour tous les clubs européens (sur le net et après harmonisation fiscale entre les pays évidemment) et non un pourcentage sur le chiffre d'affaires d'une équipe. Si cette solution a évidemment l'avantage d'éviter certaines banqueroutes et certains endettements de club, celle-ci ne permet pas à tous les clubs de lutter sur le principe de l'équité dans une compétition. Chelsea aura toujours une meilleure équipe que Paris, Marseille ou Lyon avec un plafond salarial toujours plus gros que ses concurrents français. En attendant donc de voir une harmonisation fiscale et par conséquent un salaire maximum net (hors contrat publicitaire évidemment, je suis sympa), Robinho continuera toujours à fouler les pelouses et les docks anglais plutôt que le rectangle vert et les bars à tapas madrilènes...