Le Premier ministre, dont l'économie n'est décidément pas le fort, n'en démord pas, il estime que les fonctionnaires doivent "accepter la diminution des effectifs". La raison : "on est le pays développé qui a le plus de fonctionnaires et on a les déficits que l'on sait, c'est à dire qu'aujourd'hui on emprunte pour payer les salaires" et cette politique n'a "pas d'avenir".
C'est une bonne chose que François Fillon se soucie, enfin, du déficit public. Mais rendre les fonctionnaires seuls responsables de cet état de fait relève à la fois du mensonge le plus éhonté et de la volonté évidente et dogmatique d'en faire des boucs émissaires. Il semble un peu vite oublier que le paquet fiscal qu'il a fait adopté cet été coûtera aux finances publiques entre 10 et 15 milliards d'euros chaque année… Et même avec toute la mauvaise foi du monde, il parait difficile d'accuser les fonctionnaires sur ce coup là.
Cet oubli volontaire est d'autant plus choquant qu'il vient d'un Premier ministre, qui tout comme son ministre de la Fonction publique, a toute sa a été rémunéré par l'État puisqu'il n'a jamais exercé de "vrai" métier dans le privé étant depuis son entrée dans la vie active comme professionnel de la politique.