Magazine Dom-Tom

Le stade du miroir ou l'abandon de la Négritude

Publié le 24 février 2009 par Akaseltzer

Comme en tout il y a les bonnes et les vraies raisons. Comme tout le monde je connais les bonnes raisons, vie chère, chômage, emplois sous-payés et précarité dans le privé, etc. Pour ce qui est des vraies raisons, et je ne parlerai pas ici du vrai scandale de la pauvreté dans une société créole dominée par une bourgeoisie hautaine, raciste et élitiste, c'est d'un côté la peur de la réforme de la fonction publique territoriale et des avantages qui y sont attachés - les fameux 40% sensés compenser le coût de la vie, mais qui en réalité n'ont fait que tirer les prix vers le haut - et la crainte dans la classe moyenne aisée des conséquences de la crise économique qui risque de les priver d'un niveau de vie que l'on peut qualifier d'excellent par rapport à celui de cette même classe en métropole. Ces craintes accumulées mènent à un questionnement identitaire fort, à une demande de reconnaissance du droit à l'amour de soi et à un énorme appel de la jeunesse, dont la mobilisation est bien réelle, au dépassement de soi et aux changements.  Si l'on pouvait appliquer à une société humaine,  j'entends déjà les hurlements,   les théories de Lacan, on parlerait du passage par le Stade du miroir. La Négritude de Papa Césaire ne suffirait semble-t-il plus à rassasier cet insatiable besoin d'être aimé pour soi-même et non plus à s'identifier à ses racines. Le changement est énorme, la vague profonde. Je ne dirai pas la houle longue, Captain Web ne manquerait pas de se foutre de ma gueule.

Le changement profitera-t-il aux plus défavorisés ?

Tout ceci a été analysé avec la froideur glaciale du matérialisme dialectique propre à l'extrême-gauche, chez nous l'UGTG, dont le leader actuel joue admirablement la partie. Nos élus, à commencer par Victorin "Yes Jerrycan" Lurel, qui côté rêve est plutôt John Lennon que Martin Luther King, ont vite compris qu'ils avaient intérêt à accélérer le mouvement s'ils ne voulaient pas être submergés. Nous savons que tout ceci aura un coût mais nous n'avons aucune idée de ce que cela rapportera in fine "au peuple".  Toujours est-il que le mouvement, bien structuré sous le nom LKP, marque l'entrée en politique de l'UGTG, qui fait table rase de son passé, dont le bilan serait loin d'être en sa faveur, particulièrement sur le plan de la gestion des entreprises dont elle avait obtenu la gestion par les salariés. Le capital de son côté s'en fout, il en a les moyens, comme on peut le constater en allant sur le site du groupe du chef de la famille béké, le Groupe Bernard Hayot, 1.800 milliards de chiffre d'affaires en 2008. Le mouvement n'égratigant même pas ses marges, bien au contraire. Pour le reste, la réforme de l'outre-mer, viendra devant le parlement, certainement remanié par rapport au projet initial, et les Guadeloupéens auront à décider ce qu'ils souhaitent pour leur avenir, les Martiniquais de leur côté, ayant, comme le souligne fort bien Raphaël Confiant, déjà décidé entre eux, d'un changement constitutionnel dans la cadre de la Constitution. Date prévue pour l'impact, fin 2009.  

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LES COMMENTAIRES (1)

Par AkaSeltzer
posté le 01 septembre à 16:43
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Merci d'avoir repris ce texte sur mon blog les Jardins numériques de Baie-Mahault. Je vous serais cependant, la personne figurant sur ce cliché me l'ayant demandé, reconnaissant de bien vouloir enlever la photographie illustrant cet article. Vous pouvez en tout état de cause conserver le texte tel que. Merci de votre compréhension.

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