Dans la vie, la roue tourne

Quand j'étais plus jeune, bien avant Glamour et Cosmo, je lisais le magazine "20 ans". Attention, je parle du vrai "20 ans", pas du torchon archi-nul paru entre 2000 et 2007. A l'époque (dans les années 90), "20 ans", c'était cool, on y parlait de tout avec un style ironique et on se moquait des autres magazines pour adolescentes, d'Ophélie Winter qui sortait avec MCSolar et des horoscopes.

Je me rappelle d'un article qui m'avait particulièrement marquée, parce qu'à l'époque j'étais jeune et pas terrible physiquement (trilogie : appareil dentaire+acné+lunettes). Justement, l'article en question expliquait que dans la vie, la roue tournait, et que les moches connaitraient elles-aussi leur heure de gloire. Cette article m'avait donné une sacrée lueur d'espoir. Depuis, je suis plus vieille et moins moche, mais je crois toujours à cette histoire de roue qui tourne.

En gros, pour vous expliquer :

- A 5 ans, celles qui ont du succès, ce sont les petites filles toutes mignonnes. Pas celles qui arrachent le noeud que maman leur a mis dans les cheveux, ni celles qui font baston dans le bac à sable.

 

- A 15 ans, c'est l'heure de gloire des midinettes, des femelles en puissance. Celles qui ont la puberté bien avancée et qui préfèrent sécher les cours pour aller chez Kevin pendant que ses parents sont au boulot. Acné, appareil dentaire et première de la classe, passez votre chemin !

- A 25 ans, la wineuse, c'est la fille dans le vent, qui s'habille avec style (on n'a pas dit comme tout le monde), rencontre des gens, sort dans des soirées branchées. Eventuellement, parisienne. Eventuellement, avec un métier glamour (luxe, com', pub...).

 - A 35 ans, la plus grosse part du gâteau revient à la professionnelle. Celle qui s'est fait sa place au soleil en servant le café, en bossant d'arrache-pied, en se créant un vrai réseau, en faisant valoir ses qualités et ses compétences.

L'article s'arrêtait là, parce que bon, 35 ans, à ça nous paraissait déjà bien loin quand on en avait 17. Mais je rajouterais :

- A 45 ans, on déroule le tapis rouge devant celles qui ont une vie personnelle très riche. Qui on comptait leurs heures de bureau justement, pour faire des voyages incroyables ou se donner à fond dans leur passion (sculpter, courir un marathon...). Celles qui ont une vraie richesse intérieure et qui s'en foutent de vieillir.

- A partir de 60 ans, je dirais que celles qui ont du succès, ce sont les mamies-gâteaux, avec une maison de famille, des super recettes de cuisine à transmettre aux filles de la famille, et une forme physique irréprochable pour jouer avec les petits-enfants. Tout cela témoignant d'une fibre maternelle véritable et d'une vie familiale réussie.

Bien sûr, tout cela peut paraître un peu caricatural, n'empêche que j'y trouve un fond de vérité. Et je sais que mon tour viendra.