Magazine Humanitaire

Petitions à signer ici

Publié le 25 février 2009 par Kak94
Liberté de pensée
La défense du service public d'Education Nationale
Pour signer : http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article43


À Xavier Darcos,
Citoyen, futur ancien Ministre de la République

Monsieur,

Le 12 février, sur la radio RMC, vous avez déclaré ceci :

Il n’y a « aucune raison aujourd’hui objectivement [de repousser la réforme de la formation et du recrutement des enseignants à 2011, comme le demande le bureau de la Conférence des Présidents d’Universités]. D’ailleurs, on me dit "les universités ne voudront pas préparer les étudiants à cela"  ; vous savez, moi je recrute 14 000 personnes ; on va les trouver les gens pour passer nos concours. Et aujourd’hui, un professeur sur deux qui est recruté par moi , n’est déjà pas passé par des systèmes de formation des maîtres. Il a tout simplement une licence ou une maîtrise, et il se présente à nos concours et il les a. Donc moi je n’ai pas absolument besoin d’entrer dans des discussions sibyllines avec les préparateurs à mes concours. Je suis recruteur . Je définis les concours dont j’ai besoin . Je garantis la formation professionnelle des personnels que je recruterai . Après, chacun nous suit, ou pas. »

Ces propos sont inadmissibles.

Votre indifférence proclamée envers les demandes formulées par le bureau de la Conférence des Présidents des Universités, par la Coordination Nationale des Universités, par des conseils d’administration, des étudiants, des enseignants et des enseignants-chercheurs, des associations d’universitaires, des syndicats, des parents d’élèves est inadmissible.

Le cynisme avec lequel vous avouez ouvertement que peu vous importe qu’il y ait ou non au sein du service public des préparations aux concours de recrutement des enseignants du service public est inadmissible.

Cette porte grande ouverte aux préparations par des organismes privés à ces mêmes concours est inadmissible.

Surtout, il est inadmissible que vous prétendiez être le recruteur, inadmissible que vous asséniez neuf fois en quelques phrases l’idée que c’est vous qui recrutez, vous qui définissez, vous qui avez besoin, et que ces concours sont les vôtres.

Monsieur, ces propos sont ceux d’un chef d’entreprise. Ils relèvent d’une logique qui est celle du privé. Mais vous n’êtes pas chef d’entreprise, l’école n’est pas une société par actions dont vous seriez le président-directeur général. Vous êtes vous-même au service du recruteur et de l’employeur, qui ne coïncide pas avec votre personne, aussi remarquable puisse-t-elle être : le recruteur et l’employeur, c’est l’Éducation Nationale, c’est l’école de la République, c’est l’école de tous les citoyens, de tous les contribuables, de tous les électeurs, de tous les parents d’élèves, de tous les habitants de ce pays. Vous n’êtes pas doté des pleins pouvoirs. Vous êtes au service des citoyens de ce pays, vous êtes au service de la France.

Monsieur, ces propos vous disqualifient et vous déshonorent. Ils revèlent une confiscation de la res publica, de la chose publique, par un individu. Ils révèlent que vous vous considérez comme le dépositaire unique de la légitimité, dans un domaine qui relève de la volonté populaire. Ils révèlent que vous confondez votre position actuelle de Ministre avec un pouvoir que personne n’a le droit de vous contester, un pouvoir absolu. Vos propos rappellent, Monsieur, le basculement de la démocratie vers une personnalisation tyrannique du pouvoir dont l’histoire a donné maints exemples. Ils sont inacceptables pour tout républicain authentique, de Jules Ferry au Général de Gaulle.

Vous ne tenez votre légitimité de Ministre, Monsieur, que de l’expression de la volonté populaire. La volonté populaire ne vous a pas donné mandat de détruire au nom de la république un système fondé sur les valeurs de la république.

Nous vous accusons, Monsieur, d’indignité républicaine. L’école n’est pas votre propriété. Par vos propos, vous vous êtes montré inapte à assumer vos responsabilités républicaines et le mandat qui vous a été confié par le peuple français. Vous avez révélé que vous méprisiez et ne compreniez pas l’essence même de votre fonction de Ministre.

En tant que citoyens, électeurs, contribuables, parents d’élèves, habitants de ce pays, nous ne reconnaissons plus la légitimité morale et républicaine de la position que vous occupez.

Nous exigeons votre démission.

Premiers signataires (en une semaine) : 10493 signatures !
Pour signer : http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article43


Liberté de pensée

La défense de l'Agence France Presse (AFP)
Pour signer : http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article50
Appel au soutien des journalistes de l’AFP
LEUR COMBAT EST LE NÔTRE

Nous, universitaires, chercheurs, personnels des établissements d’enseignement supérieur et de la recherche, intellectuels appelons à soutenir le combat que mènent actuellement les journalistes de l’AFP.

Leur combat est le nôtre car il s’agit du même combat fondamental pour l’indépendance de ceux que l’on appelle aujourd’hui les travailleurs du savoir et de l’information. La garantie de l’indépendance des universitaires constitue un principe fondamental reconnu par les lois de la République. Une loi de 1957 garantit l’indépendance de l’AFP à l’égard des pouvoirs publics et de tout autre "groupement idéologique, politique ou économique".

Leur combat est le nôtre parce que la mission de l’AFP est définie par la loi comme celle "de rechercher tant en France qu’à l’étranger les éléments d’une information complète et objective". Comme nous, les journalistes défendent le pluralisme, le souci de la vérité et le droit, pour tous les citoyens, d’accéder librement à une connaissance et à une information les plus objectives possibles.

Ce combat est le combat contre le renoncement à l’ambition au profit de la réussite gestionnaire immédiate ; contre le renoncement à la création et à la diversité au profit de la standardisation et de la banalisation par le marché ; contre le renoncement à l’indépendance au profit de la privatisation du financement et au contrôle par des groupes industriels ou financiers privés.

Ce combat est le combat contre le néo-libéralisme dont chacun peut constater depuis l’été 2007 la désagrégation inexorable et les effets dévastateurs.

Ce combat est surtout un combat pour la liberté car au travers de l’indépendance des travailleurs du savoir c’est évidemment une part substantielle des libertés fondamentales qui est menacée.

Les combats que nous menons, le leur, le nôtre, ne sont ni isolés ni contingents. Ils rassemblent tous les travailleurs de l’information et du savoir qui, à tous les niveaux et dans toutes les organisations, privées et publiques, voient aujourd’hui leur indépendance menacée, se voient imposer des normes et des procédures de contrôle gestionnaire, réductrices et à courte vue, et dont la créativité et la véritable contribution au bien-être social à long-terme sont niées ou minorées.

Nous les appelons tous à signer cet appel et à s’engager dans la résistance à la soumission de la connaissance et de l’information à des acteurs ou à des normes qui menacent les libertés dont elles sont garantes.

Le 24 février 2009, 12 h

Premiers signataires :
Bernard Paulré, Professeur (Sciences économiques), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Pascale Dubus, Maître de conférences (Histoire de l’art), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Christophe Grellard, Maître de conférences (Philosophie), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Christophe Charles, Professeur (Histoire), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Michel Pigenet, Professeur (Histoire), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Yeza Villac, Maître de conférences (Sociologie), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Amandine Regamey, Maître de conférences (Langue), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Bertrand Binoche, Professeur (Philosophie), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Nadia Jacoby, Maître de conférences (Economie), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Jérôme Valluy, Maître de conférences (Science politique), Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

Pour signer : http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article50


Liberté de pensée
La défense des revues de sciences humaines et sociales
Pour signer :
http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article46

Proposition de la Revue Tracés pour une position commune aux revues SHS

Un débat très important agite, depuis 2008 au moins, la communauté internationale des chercheurs. Il concerne les revues et les modalités de leur classement, de leur notation et de leur évaluation. L’évaluation des revues n’est pas neuve. Le principe en est même acquis pour tous les chercheurs, largement familiarisés avec la logique de hiérarchisation qui sous-tend les pratiques scientifiques. Il est tout à fait normal et censé de mettre en valeur les revues dont la qualité scientifique est reconnue par les professionnels de la recherche. Mais la signification même des classements français et européen (AERES et ERIH) s’est vue bouleversée par la réforme du statut de l’enseignant-chercheur promue par l’actuel gouvernement, et par le rôle que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche souhaite attribuer à l’AERES (Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur).

Pourquoi ces deux visées vont-elles de pair ? Précariser le statut de l’enseignant-chercheur et donner à l’AERES le monopole de l’évaluation des chercheurs consiste tout simplement à faire des revues les supports privilégiés de la discrimination et de la compétition entre chercheurs. Une fois la réforme adoptée, ces derniers seront en effet jugés uniquement sur le nombre de leurs publications et sur la note attribuée, par l’AERES, à la revue dans laquelle ils auront publié. Pour le dire autrement, si un chercheur publie un texte dans une excellente revue spécialisée, mais mal (voire pas du tout) classée par l’AERES ou par son aîné l’ERIH (European Reference Index for the Humanities), il ne sera pas considéré comme un « bon » chercheur, et verra son travail confiné aux tâches enseignantes et administratives. Il n’aura donc plus l’occasion de mener à bien ses recherches et de les publiciser.

Cette double réforme est en totale inadéquation avec le métier que nous exerçons. En effet, même si elles reposent sur le principe de la sélection et de la critique constructives, les revues en sciences humaines et sociales n’ont absolument pas vocation à noter les chercheurs ! Elles produisent et transmettent un savoir. Qu’elles soient spécialisées, généralistes, interdisciplinaires, leur objectif est d’informer la communauté scientifique, de transmettre de nouveaux programmes de recherche, de poser des problèmes, de donner des idées, de stimuler les interprétations, et non de récompenser ou sanctionner les individus.

La logique comptable et compétitive de l’actuelle réforme met à mal tout particulièrement le rôle des comités de rédaction de ces revues. Ces comités travaillent en effet collectivement à l’élaboration d’une ligne éditoriale, en fonction de laquelle les articles sont sélectionnés ou non pour la publication. Les placer en position de faire le tri entre « bons » et « mauvais » chercheurs, c’est introduire, dans leur travail, d’autres considérations que celles qui président à la ligne éditoriale de la revue. Or les membres d’un comité de rédaction ne sauraient être réduits à la fonction de froids administrateurs, fidèles aux critères de sélection dictés par la mode du moment ou par une conception homogène et stagnante des définitions de la scientificité.

Une revue n’existe pas non plus sans le travail d’un comité de lecture dont l’avis consultatif ou le pouvoir décisionnel sont absolument cruciaux, comité avec lequel se joue déjà l’évaluation des articles soumis aux revues. Par le profil intellectuel des chercheurs qu’un comité de lecture accueille, comme par les choix argumentés de publication qui sont effectués, le comité de lecture est la clé de voûte d’une revue. Le choix et la définition de ce comité n’est pas une procédure neutre et il n’y a aucune raison pour qu’il en existe une forme unique et supérieure. Là encore, se joue l’identité d’une revue. La course à la publication, le risque de la compilation hétéroclite, l’accumulation de critères de sélection mal ajustés aux situations spécifiques : voilà ce que propose aujourd’hui le Ministère de la Recherche aux revues dont certaines sont pourtant mondialement réputées pour leurs qualités scientifiques et l’originalité de leur ligne éditoriale.

Voulons-nous de cette terrifiante homogénéisation du champ des revues ? Voulons-nous que les revues deviennent les « chambres d’enregistrement » des ambitions individuelles des chercheurs ? Non, car cette logique compétitive et quantitative correspond mal aux temporalités des chercheurs en sciences humaines et sociales. Faire du terrain, aller aux archives, formuler de nouvelles hypothèses, proposer des interprétations, écrire, et penser, tout cela prend du temps ! A l’inverse, être condamné à publier à tout prix, n’importe où, n’importe quand afin d’éviter la relégation dans la catégorie « mauvais chercheur » est tout simplement incompatible avec les exigences d’un travail de recherche honnête.

Enfin, les mutations actuelles de l’Université font peser un grand nombre d’incertitudes sur l’avenir financier et matériel de la plupart des revues. Beaucoup d’entre elles étant liées à des institutions, des laboratoires, des centres de recherche, amenés à être restructurés si l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) en décide ainsi, elles risquent clairement leur survie ! En France, si un laboratoire meurt, une revue meurt. Si le CNRS meurt, des dizaines de revues meurent. Ce n’est donc pas « un peu » de la recherche « qui s’en va », mais bien une part massive des supports de la recherche qui disparaît !

Dans le contexte d’un tarissement évident des abonnements de bibliothèques et d’une baisse non moins évidente des ventes de sciences humaines et sociales en librairie, les revues se retrouvent clairement confrontées au problème (que subit également la presse écrite) du modèle, devenu économiquement le plus viable, de la numérisation. En dépit de l’existence d’excellents portails électroniques comme Cairn, Revues.org, ou Persée, la France, faute de prise de conscience politique sur le sujet, accuse un retard considérable par rapport aux pays étrangers.

On nous dit que la revue va devenir le moyen central de l’évaluation des chercheurs, mais on ne songe même pas à ce qu’est réellement une revue de sciences humaines. On en ignore farouchement les modes de fonctionnement, les usages, l’originalité éditoriale, les soutiens et modes de financement. Mais ceci, finalement, n’étonnera guère, puisque force est de constater que le gouvernement actuel veut engager à toute vitesse la réforme de la recherche, sans même avoir pris le temps d’en connaître ni les acteurs ni les supports. Nous, revues de sciences humaines et sociales, appelons donc à une suppression du classement AERES, dans le prolongement de la demande de moratoire du 9 février 2009 par les instances scientifiques du CNRS. Nous demandons la discussion collective, par les chercheurs, de nouveaux critères d’évaluation des revues, leur transparence totale, et le maintien de leur pluralité (afin que les spécificités des revues scientifiques soient reconnues en tant que telles),.Enfin, nous exigeons que les revues ne soient pas les nouveaux vecteurs de la notation des chercheurs.

Comités de rédaction des revues signataires :
(Contact et envoi des signatures de revues à : [email protected] )

Actes de la recherche en sciences sociales
Annales du Midi
Champ Pénal
Clio. Histoire
Femmes et Sociétés
Communication
Etudes Roussillonnaises. Revue d’Histoire et d’archéologie Méditerranéennes
Genèses. Sciences sociales et histoire
Gérer et comprendre ,
Hérodote ,
Interrogations
Journal des anthropologues ,
L’Homme
La Recherche en éducation Revue électronique internationale francophone
Le Temps des médias
Politix
Revue d’histoire du XIXe siècle
Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée
Revue du MAUSS
Revue Française de Socio-Economie
Ruralia
Tracés. Revue de Sciences Humaines
Travail, genre et société
Vingtième siècle. Revue d’histoire


Pour signer : http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article50



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