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Luc Chatel : ministre de la consommation et «porte-parole» du gouvernement… de Carrefour ?

Publié le 25 février 2009 par Kamizole

luc-chatel-mentant-sur-les-dividendes-des-banques-26-janv-2009.1235551803.jpgJ’ai toujours considéré Luc Chatel comme un fieffé imbécile (au demeurant auto-satisfait) mais là il dépasse les bornes dans le bourrage de mou et prend visiblement les associations de consommateurs – et nous, pauvres co…chons de payants - pour de parfaits cons ! Il est fort heureux qu’il existât des associations de consommateurs dont on ne peut que saluer le véritable travail de fourmi et qui ne s’en laissent pas conter ni «compter»

Ainsi, il voudrait nous faire accroire que les prix de la grande distribution – notamment ceux des produits de première nécessité – non seulement n’augmenteraient mais seraient en baisse.

A l’évidence, Luc Chatel qui vit gratos aux frais de la Princesse – toujours trop «bonne fille» pour ces gens-là – ne fait pas ses courses non plus qu’il ne connaît les fins de mois difficiles… Lesquelles commencent même dès le 15 dans les familles les plus désargentées qui contrairement à ce que certains prétendent ne sont pas celles où l’on ferait valser «l’anse du panier» !

Il se trouve que devant moi-même faire plutôt gaffe et dotée d’une mémoire plutôt bonne, je tilte fort souvent sur la «valse des étiquette». Je ne suis pas fille d’Ecossaise pour rien et je cherche le meilleur rapport qualité-prix…

Pourquoi paierais-je 1 ou 2 euros de plus quand un produit générique ou de hard-discount me donne tout à fait satisfaction ? Je n’ai pas du tout envie d’engraisser les actionnaires avides de l’agro-business et de la grande distribution…

S’ils font des promotions, tant mieux et j’en profite au besoin. Mais je n’achète pas n’importe quoi au prétexte que c’est moins cher…

Il y a une foule de produits qui ne font pas et ne feront jamais partie de ma «liste des courses» soit parce que je les évite comme la peste - notamment ceux qui sont bourrés d’additifs qui n’apportent rien au consommateur mais sans doute beaucoup aux margoulins qui les y ajoutent jusqu’à plus soif, au détriment de notre santé au demeurant ! – soit parce qu’ils sont les pures «inventions» marketing de l’agro-business ou tout simplement, ils ne m’intéressent pas.

Idem au demeurant pour les produits d’entretien. La foule des «lingettes» pour tous les usages… J’ai eu le plus grand mal cet été à trouver de l’encaustique liquide banal pour cirer mon parquet ! Evidemment moins cher au poids que toutes les variantes marketing… Comme le «parfait petit arsenal du chimiste» n’est pas ma tasse de thé, bien au contraire, j’utilise peu de produits et privilégie la plus grande simplicité.

Un produit vaisselle bio, du gel javel et un produit le plus simple possible pour les vitres résument assez bien, avec la lessive, mes achats habituels dans ce domaine. Un peu «d’huile de coude» évite le recours aux «produits miracles» lesquels n’en produisent que pour les dividendes des actionnaires ! tout en allongeant démesurément la liste des produits chimiques qui n’envahissent que trop notre environnement.

J’ai d’ailleurs souventes fois remarqué que les produits que j’utilise font rarement l’objet d’une vente promotionnelle.

En revanche, j’attire votre attention sur un fait qui se produit parfois : il arrive qu’un produit prétendument en promotion – en «tête de gondole» - coûtât plus cher (il faut regarder le prix au kilo ou à l’unité !) que le même dans le rayon… Une autre façon d’arnaquer le client et sans doute de liquider des stocks ! Au meilleur coût pour la grande distribution et les producteurs.

Autre astuce marketing dans les linéaires… Je ne sais si vous avez remarqué mais ils sont de plus en plus hauts… Avec mon 1,50, il me faudrait des échasses ! Les produits les moins chers sont souvent tout en haut hors de portée d’oeil (ou tout en bas, il faut se baisser pour les remarquer). Bien évidemment, il se trouve toujours à proximité une personne plus grande que moi (ce n’est pas difficile) à qui je demande gentiment de m’attraper ce qui est hors de ma portée et qui le fait très gentiment.

Un consommateur avisé en vaut deux : il vaut mieux perdre 1 ou 2 minutes à vérifier les prix au kg ou à l’unité que perdre inconsidérément 1 ou 2 euros… Je rappelle au passage aux personnes qui parfois semblent l’avoir oublié qu’un euro n’est pas un franc ! C’est – quand même ! – 6,56 de nos francs d’hier…

et même bien davantage si l’on y ajoute l’inflation : 8 francs selon la calculette du site «Inflation en France», laquelle ne tient compte – de surcroît – que de l’inflation constatée par l’Insee – un peu plus de 18 % depuis 2000 - dont les statistiques n’ont pas du tout tenu compte pendant une longue période de la vérité des prix…

Je pensais notamment au prix de la baguette de pain – ordinaire – dont tout le monde se souvient qu’elle coûta fort longtemps 1 franc… Or, voulant en avoir le cœur net, j’ai fait une petite recherche sur Google et je suis tombée sur le site Voseuros.com sur un tableau fort significatif de l’évolution des prix pour les produits de base entre 2000 et 2006… Je n’ai pas de chiffres pour 2008-2009 mais cela n’a guère dû s’améliorer.

Malheureusement, je ne peux pas transcrire de tableau sur ce blog ! Je l’ai transcris sur un fichier Excel que je pense pouvoir rendre consultable en le chargeant comme une photo…

alimentation-prix-inflation.1235570372.xls

Baguette de pain : de 3 Frs (0,46€) à 0,85€ soit +86%

Laitue : de 4 Frs (0,69€) à 1,50€ soit +118%

Café : de 6 Frs (0,91€)à 1,50€ soit +64%

Gaz butane : de 130 Frs (19,82€) à 26€ soit +31%

Fuel (500 litres) : de 1200 Frs (182,93€) à 315€ soit +72%

Litre de lait : de 1,30 Frs (0,20€) à 0,56€ soit +183%

Brie : de 2,60 Frs (0,40€) à 0,94€ soit +137%

Coulommiers : de 5,20 Frs (0,79€) à 2,07€ soit +161%

5 kg de pommes de terre :
de 1,50 Frs (0,23€) à 4,30€ soit +1781% (!)

Confiture : de 9,90 Frs (1,51€) à 3,20€ soit +112%

Chou vert : de 5 Frs à (0,76€) à 1,50€ soit +97%

Beurre 250 grs : de 3,75 Frs (0,57€) à 0,95€ soit +66%

Pour mémoire, les prix en euros ont été bloqués pendant le premier trimestre 2000 (engagement de “modé-ration”) mais dès que cette période fut terminée, bonjour les dégâts ! Les margoulins se sont déchaînés, s’en donnant à coeur joie…

On nous a longtemps bourré le mou en prétendant que les consommateurs qui invoquaient l’inflation galopante – laquelle n’était pas à l’évidence pas mesurée par l’Insee – étaient victimes d’un «sentiment» de hausse des prix ! Comme si nous étions de parfaits imbéciles déboussolés par l’euro…

Ben voyons ! Je ne suis ni folle ni demeurée et comme la plupart des consommateurs qui se plaignaient, même de visu j’avais bien constaté qu’à produits constants, soit le caddie était à demi vide pour la même somme soit il fallait débourser deux fois plus.

De surcroît, j’avais enregistré une base de données sur un tableau Excel avec les prix des produits que j’achetais couramment d’une année sur l’autre avec un petit calcul simple pour mesurer le pourcentage d’augmentation. Le résultat fut particulièrement édifiant !

Aujourd’hui la polémique fait rage entre l’UFC-Que choisir - sur l’augmentation des prix alimentaires - la grande distribution et leur porte-parole béni-oui-oui, Luc Chatel… Mesurer l’inflation générale est une chose - encore que la pondération entre les divers produits soit sujette à caution : on n’achète pas une voiture ou un appareil électro-ménager tous les jours non plus qu’un ordinateur ou autres produits audio-visuels…

Il y a 40 ans ma mère nous faisait rire en constatant que l’indice des prix comprenait… les bidets !

Ce sont les produits les plus courants – alimentation et entretien - qui grèvent le plus le budget d’une famille et plus encore pour les ménages les plus modestes.

Je rappellerais qu’un «ménage» fait partie du vocabu-laire statistique qu’il faut entendre par l’unité de base de personnes vivant ensemble : «même pot et même couvert» disait-on dans les temps anciens : mangeant et vivant sous le même toit et dans ce sens, un ménage peut comprendre aussi bien une seule personne qu’une dizaine s’il y a des enfants et plusieurs générations vivant ensemble.

Pour apprécier le véritable pouvoir d’achat des ménages et son évolution il faudrait un indice particulier, incorporant aussi les frais courants liés à l’habitation - loyers ou remboursements d’emprunt, frais de copropriété, chauffage, gaz et électricité, téléphone, etc… - ainsi que toutes les dépenses obligatoires telles que les assurances ainsi que les frais liés à l’entretien des véhicules.

Bref, tout ce que l’on nomme «dépenses incompressibles» lesquelles grèvent le budget pratiquement avant même qu’on ait perçu ses revenus mensuels ! Ce n’est que le reste qui peut être affecté à la consommation courante.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’UFC-Que choisir pointe de telles augmentations… qui n’ont aucune justification économique… J’en veux pour preuve un article que j’écrivis le 6 mars 2008… Bientôt 1 an ! et bien évidemment, l’inénarrable et si (in)compétente Christine Lagarde s’évertua - en vain - à contester les conclusions de l’association de consommateurs.

Pour autant que je me souvienne, était particulièrement dans le collimateur de l’UFC-Que choisir, les yaourts, les pâtes et le riz… Or, non seulement les prix de ces deux derniers produits n’ont pas baissé depuis mais ils seraient particulièrement partis à l’assaut d’un nouveau sommet ! A en croire un article lu en février 2009 sur Libération : Les pâtes et le riz de plus en plus cher dont le «chapeau» donne le ton : «Les produits de base ont augmenté d’environ 10% en janvier, alors que les matières premières agricoles baissent».

Plus récemment, c’est le prix de la viande qui est dans leur collimateur (je signale les références des nombreux articles parus sur le sujet à la fin de l’article). Bref, nous payons la viande toujours plus cher alors que précisément, les bêtes – toutes catégories confondues, de la volaille au bœuf – sont payés toujours moins cher aux producteurs ! Cherchez l’erreur.

D’après ce que j’ai pu lire dans les nombreux articles que j’ai dépouillés depuis un certain temps, il ne faut pas chercher la raison de cette envolée des cours dans les coûts prélevés par les divers intermédiaires mais uniquement dans la grande distribution qui augmente sans cesse ses marges. Je signale au passage le travail remarquable effectué par E24, supplément économique de «20 minutes».

luc-chatel-porte-parole-gvt-24-dec-2008.1235551780.jpg
J’en reviens à ma «tête de Turc» du jour, Luc Chatel… Soit il gobe n’importe quelle rasade du lait d’beu de la grande distribution, soit il est un fieffé menteur incompétent de surcroît…

Alors que l’UFC-Que choisir vient d’épingler la grande distribution pour les augmentations de tarifs sur internet – étude qui a porté sur 1430 produits de grande consommation de marques et permis de relever sur 5 sites internet, 707 ont vu leur prix augmenter entre août 2008 et janvier 2009 – selon un article d’E24 : Polémique sur la hausse des prix sur Internet Luc Chatel qui a le culot de soutenir que «Les prix baissent en France» ! prétend contre l’étude publiée par 60 millions de consommateurs qui soutient le contraire – pour le secteur alimentaire – que «Les études que nous avons montrent que les prix baissent depuis trois mois en France», se gardant bien toutefois de fournir le moindre chiffre !

Luc Chatel s’appuie sur les données fournies par «l’Observatoire des prix et des marges» qui relève 100.000 prix de produits uniquement dans la grande distribution où l’on semble à l’évidence - s’il ne s’agit pas de mauvaise foi pure et simple - atteint d’une cécité d’une rare gravité !

Je conseille à son personnel d’aller consulter de toute urgence soit aux «Quinze-vingt» à côté de Bastille soit à la «Fondation Rothschild» dans le XIXè arrondissement !

Luc Chatel se fout carrément de notre gueule quand il affirme que ce qui compte, «c’est le prix moyen du panier en magasin». Je regrette mais – comme tous les consommateurs - je n’achète pas le magasin mais des produits bien particuliers et je me fiche pas mal de savoir que le prix moyen est moins cher – par quelles astuces ? les promos, les produits génériques, etc… - ce qui m’importe par ex. c’est de savoir si le paquet de pâtes - aux œufs – n’a pas encore pris 10 %…

Ce n’est pas parce que j’ai peu d’argent que je vais bouffer n’importe quelle merde et les pâtes ramollo qui collent me priveraient de tout plaisir ! Elle peuvent être beaucoup moins chères, je n’en veux point. Je préfère me priver d’autres choses. Au demeurant, les marques de magasin sont d’une qualité tout à fait honorable. Mais je ne vois pas pourquoi – quand les prix des matières premières ne cessent de baisser, en tous cas les tarifs accordés aux agriculteurs ainsi qu’aux fabricants – les enseignes de la grande distribution continuent d’augmenter les prix ou de ne pas répercuter les baisses…

Là est le véritable problème.

Ne croyez pas que je ne pense qu’à ma gueule (c’est le cas de le dire !). Bien que je sois loin d’être riche (900 € de retraite – je ne gagne pas plus qu’en invalidité) et n’ayant guère été épargnée par les «accidents de la vie» j’ai connu des périodes nettement plus difficiles…

Ajoutez à cela que je suis depuis toujours sensible au sort des petites gens et à leurs difficultés, lesquelles ne cessent de s’aggraver depuis plusieurs années. J’en sais quelque chose pour avoir constitué un épais dossier entre 2002 et 2005 sur la pauvreté en vue d’un article pour la Gazette d’ASF paru au 1er trimestre 2005.

Comment n’aurais-je pas le cœur serré en lisant, ne serait-ce que le titre d’un article paru sur le Monde :

“Travailler quand on a faim, c’est trop dur”
LE MONDE | 22.09.08 ©

Il manque à l’évidence à Luc Chatel comme à tous les ministres et les dirigeants de l’UMP - je connais toutefois sur Montmorency certain-e-s de leurs militants qui n’ont guère plus de fric que moi ! - de connaître la pauvreté en étant, de surcroît totalement dépourvu de «d’intelli-gence du cœur» : la compassion de pure façade leur tenant lieu – comme à Nicolas Sarkozy – d’empathie.

Je rappellerais enfin, qu’en Argentine, au plus fort de la crise financière, les pauvres et les classes moyennes laminées par l’inflation ont carrément pillé les grandes surfaces dont… Carrefour !

SOURCES

luc-chatel-secretaire-etat-consommation.1235551731.jpg
Un pur morceau d’anthologie : du Luc Chatel dans le texte !

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div class=”bl-lien”>Familles ric-rac
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E24

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