Marty prépare toi à faire un bon dans un futur sans disque dur. Voilà la promesse que nous faisait les WebOs tel que Jooce ou MyBooo. Mais qu’en est il vraiment ?
Comme on peut le voir sur Mashable, l’offre reste atomisée.
Les différentes propositions sont assez similaires dans l’ensemble et on y retrouve de manière générale les applications “générique” de tout système d’exploitation: bureautique, navigateur, lecteur multimédia, messagerie instantanée, e-mails, gestionnaire de contacts.
Le tout est servi avec une interface flash ou AJAX ainsi qu’un nano espace d’hébergement d’1 Go. Autant dire, arrêtez tout de suite de fantasmer sur votre future discothèque/vidéothèque en ligne.
Capacité mise à part, le principe de bureau nomade peu paraître toujours aussi séduisant… jusqu’à buter ( rapidement) sur la frontière du navigateur servant à utiliser l’interface. Oubliez les copier/coller et autres joies du glisser/déposer, tout chargement de fichier passe par l’interface de l’OS.
Au delà des nerfs, l’utilisation d’un navigateur pour avoir accès à l’application réduit à néant toute promiscuité qu’offrait la possibilité de travailler dans un environnement clos.
Fort de ces premiers constats on est à même de se demander pourquoi poursuivre l’aventure? A cette question tout bêta testeur qui se respecte vous répondrait haut et fort: “pour l’expérience utilisateur”….
… Celle-ci se révèle bien mince. Les différentes solutions se bornent à imiter un ersatz de Windows/Mac Os, jusqu’à intégrer un navigateur. Ce qui est plutôt anecdotique voir ridicule quand l’utilisation d’un système d’exploitation en ligne nécessite déjà de passer par celui du système de son ordinateur.
L’usage collaboratif est réduit à la possibilité de partager certains fichiers. Oubliez dès à présent tout ce que vous avez aimé dans le web social: tags, commentaires et réseaux sociaux.
L’initiative louable au premier abord se révèle au final être un vrai bon en arrière et c’est dans les limbes d’un Farwest chaotique que nous a propulsé la machine à voyager dans le temps.
De manière plus pragmatique les systèmes d’exploitation en ligne tels qu’ils sont pensés aujourd’hui se heurtent à de nombreuses barrières:
Les ressources: L’utilisation massive de ce type de système générerait une surconsommation de bande passante, de capacité de calcul et d’espace de stockage. Dans ces conditions la gratuité du service semble éphémère. L’alternative de la publicité à même l’interface n’est quant à elle pas envisageable.
Le réseau: Tant que le globe (ses principaux foyers de population tout du moins) ne sera intégralement connecté en haut débit, il parait peut probable de migrer vers ce type de solution
L’architecture: L’offre est jusqu’à maintenant tributaire de systèmes d’exploitation et de leur navigateur. L’adoption massive nécessite de pouvoir démarrer directement sur l’interface en ligne.
L’écosystème: Les composantes matérielles et logicielles ont toujours été corrélée et le renouvellement des premières entraîne par effet de levier celui des secondes. Dans ce contexte l’arrivée d’un nouvel acteur logiciel ayant une position autarcique vis à vis des acteurs matériels semble difficile.
D’hier à aujourd’hui, les plus grandes réussites informatiques au sens large ont été possibles par association de deux types d’acteurs:
Les plate-formes: Système d’exploitation, réseaux sociaux, moteurs de recherche, pages personnalisées
Les contenus: logiciels, widgets, mashups
Que ce soit Windows dans les années 90 ou Facebook et Netvibes maintenant, chacun de ces acteurs a accepté et à même généré une dépendance vis à vis de partenaires. En voulant se soustraire à cette logique, les systèmes d’exploitation en ligne sont en train de creuser leur propre tombe.
J’invite celles et ceux qui ont déjà testé à partager leurs expériences et leurs points de vue. J’ai également 5 invitations pour MyBooo qui n’attendent qu’à trouver acquéreur.
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