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Y a-t-il des RTT pour sauver l'économie ?

Publié le 26 février 2009 par Omelette Seizeoeufs

Le problème, en France, c'est qu'on ne travaille pas assez. Vous le saviez déjà, mais avec 90.200 fainéants de plus en un mois, l'analyse de notre Très Grand Homme (TGH) n'a jamais paru aussi pertinente.

Sur la deuxième page des Échos de ce matin, il y a un petit entretien avec Xavier Lacoste, "Directeur général du cabinet Altedia". Je n'ai pas d'accès internet en ce moment, et ne peut pas aller voir qui est Xavier Lacoste, mais je vais supposer qu'Altedia n'est pas une boîte de conseil pour chômeurs et autres démunis.

Quelques extraits:

Pour l'instant, le changement de conjoncture n'a pas modifié [le] comportement [des entreprises].: les DRH n'ont pratiquement pas recours aux dispositifs d'amortissement interne, qui permettraient de limiter les licenciements. Hormis quelques secteurs [...], les entreprises n'envisagent pas encore de réduire leur temps de travail pour limiter les licenciements. Les accords de RTT défensifs étaient largement utilisés à la fin des années 1990, pour amortir le ralentissement de l'emploi. Mais pour une partie du Medef ou de la CGPME, ils semblent constituer un péché abominable.

Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ? Les 35 heures et les RTT pourraient sauver l'économie (en sauvant un certain nombre de salariés du chômage), mais ont été tellement diabolisées par Sarkozy, le MEDEF et l'UMP que les entreprises préfèrent licencier... "Les 35 heures, ça a été une catastrophe..." Ne l'oubliez pas.

Mais pire encore, Xavier Lacoste s'en prend carrément au "Travailler plus pour...":

En période de crise, il serait pourtant légitime de mettre en oeuvre des solutions de crise. Le gouvernement pourrait renoncer aux heures supplémentaires défiscalisées, mises en oeuvre en 2007 dans un contexte d'expansion économique, au profit d'exonérations de charges liées à la réduction du temps de travail. Tout doit être fait pour que les licenciements économiques constituent un dernier recours.

Là vous êtes en train de vous dire : l'Omelette se trompe, sa marchande de journaux communiste a mis un feuillet de l'Huma dans les Échos. Eh non, les marchands de journaux ne sont pas des anciens communistes, mais des petits chefs d'entreprises. Xavier Lacoste n'est pas Robert Hue.

Non, nous sommes bien dans l'efficacité de l'entreprise. Le signe qui ne se trompe pas : "heures supplémentaires défiscalisées, mises en oeuvre en 2007 dans un contexte d'expansion économique". Xavier Lacoste est simplement dans la logique de l'intérêt des entreprises, et l'intérêt général : trop de licenciements font rétrécir l'économie, suscitant d'autres licenciements et ainsi de suite.

C'est donc la révolution, même dans les pages des Échos. Je n'arrive pas à penser à un désaveu plus complet du sarkozysme. Mine de rien.

(Update après avoir trouvé un hotspot : Altedia a peut-être une petite orientation "sociale". Pourtant, ce cabinet de conseil se dit simplement : "groupe de conseil en management, ressources humaines et communication". Ce même Xavier Lacoste aurait osé dire au Figaro : "Certains plans sociaux ne sont pas rationnels". Intéressant.)


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