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Chômage, amnésie et populisme

Publié le 26 février 2009 par Oldchaps

Nous avons appris avant-hier que 90.000 chômeurs supplémentaires venaient de se faire enregistrer sur les tablettes du pôle emploi au mois de janvier. La Martinique, suite à la Guadeloupe est en état d'insurrection avec un couvre-feux à 19 h qui ne dit pas son nom.

Cette non-actualité avec cette fin de non-recevoir qu'elle reçoit à Matignon semble suivre la ligne du parti présidentiel. Nous pourrions la résumer avec cette concision: "j'entends mais je ne veux pas agir." Afin de justifier ce dogme allant à l'encontre des gigantesques plans de relances Etasuniens, Nicolas Sarkozy et son talon d'Achille originel, le paquet fiscal, reste donc droit dans ses bottes. Les avantages sont pour les plus aisés, les autres attendent encore par capillarité selon la théorie du ruissellement, les restes de ces festins. Il semble pourtant que la source se soit tarie depuis bien longtemps au vu des chiffres.

Nous savons maintenant que le paquet fiscal est un échec économique avant d'être un échec idéologique pour ce gouvernement. Par un dogmatisme dévoyé, l'Elysée n'a pas encore acté cet échec de stratégie. L'orchestre joue donc toujours le refrain du "travailler plus pour gagner plus" pendant  que le bateau coule. Cette myopie va très certainement prolonger cette crise dont on ne sait pas encore quelle peut bien être sa profondeur.

Maintenir le paquet fiscal grâce à quelques pitreries

Amoureux de poésie et de culture: s'abstenir !

Nicolas Sarkozy a donc sorti le pâté, le saucisson et le rouge. Il a revêtu son plus beau béret et munis de cet équipement estampillé "coq gaulois" il a tâté de la Franchouillardise. Lors d'un déplacement chez un sous-traitant de premier niveau des constructeurs automobiles, il a déclaré, parlant des mesures de soutien à l'automobile: «On a été les premiers au monde à la faire».

Il a juste oublié de préciser que les Sarkozettes (jargon pas encore très populaire pour la prime à la casse) viennent après les Jupettes, qui elles-mêmes venaient après les Balladurettes. Concernant les 6 milliards de cash que l'état a emprunté pour les prêter à Renault et PSA, il a également oublier de préciser que ce sont le même type d'aides que les constructeurs de Detroit, aux USA, ont reçu fin 2008. Il n'y a donc rien de bien novateur dans ces mesures là.

Un rien étourdit par son galop d'essai il a ensuite rajouté :"Mais si on n'avait pas fait le plan auto,  la France ne s'en sortirait pas mieux que les autres". C'est effectivement une question à poser aux 300.000 chômeurs supplémentaires depuis l'été dernier et à nos compatriotes des Antilles.

Enfin complètement étourdi par son populisme: «On a été critiqué partout, on a dit que j’étais protectionniste, mais maintenant les autres nous imitent». «Le soutien absolu au marché automobile, ça marche». Interrogé ensuite sur la forte hausse du chômage, Nicolas Sarkozy a admis que«c’est une période difficile». «Mais si on n’avait pas fait le plan auto, a-t-il aussitôt ajouté, la France ne s’en sortirait pas mieux que les autres"

Les discours du président sont toujours de solides soliloques avec convergence rapide: Ils-eux, moi; ils-eux, nous; vous et eux moi;  moi moi moi moi moi....

Le plan auto serait donc l'alpha et l'oméga de notre gouvernement, J'espère tout de même qu'ils ont quelques chose de plus sérieux dans leurs tablettes pour les mois à venir.


                                     Bon sang mais c'est bien sur




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