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Le pôle emploi ... auxiliaire de police ?

Publié le 26 février 2009 par Juan
Fouzia Othman, pour le Bondy Blog, a livré un témoignage édifiant lundi dernier. sur la chasse aux sans-papiers en Sarkofrance. "Nous entrons de suite dans le vif du sujet. Ma première question est, certes, directe mais essentielle: "Comment contrôlez-vous les chômeurs étrangers ?" ; "Eh bien, avec un détecteur de fausses pièces d'identité installé dans nos bureaux et visible par le demandeur" me répond-elle. En effet, pour instruire une ouverture de droits, une pièce d'identité en cours de validité doit être présentée ainsi que les documents liés au travail. Et lorsqu'une pièce non valide est repérée, une procédure de signalement est mise en route. "Le conseiller ne doit rien dire à la personne, tout se fait à son insu. Il transmet la copie du titre de résidence au service des fraudes de l'assedic qui contactera la Police de l'Air et des Frontières".Autre témoignage, l'arrestation d'Azziz, le 3 février dernier, près de Montpellier: des policiers accompagnait un contrôleur de l'URSSAF pour un contrôle de travail clandestin. Azziz a été expulsé le 17 février. L'implication demandée aux inspecteurs du travail dans la chasse aux sans-papiers a été également constaté en Bretagne, en octobre dernier. L’union locale CGT de Rennes a ainsi dénoncé l'arrestation le 8 ocotbre 2008 d'une dizaine d'ouvriers sans-papiers, de nationalités turque et brésilienne interpellés sur des chantiers du bâtiment. Lundi toujours, un Malien présent en France depuis 20 ans a été expulsé. Il a 41 ans, et a mené une grève de la faim pendant une semaine avant cette expulsion. Il était sous le coup d'une interdiction de séjour de 3 ans depuis 2007, après avoir résisté à son expulsion par avion. Modibo Sissoko avait un travail, et plus aucune famille au Mali. Lundi 16 février, la police est allé jusqu'à visiter une communauté Emmaüs à Marseille, pour arrêter un "compagnon" sans papier. En octobre 2007, Nicolas Sarkozy déclarait pourtant: "Quand quelqu'un est à la rue, dans une situation d'urgence et de détresse, on ne va tout de même pas lui demander ses papiers!" Et bien si ! Après avoir interpellé un clandestin, les policiers ont perquisitionné les locaux de l'association Emmaüs... Deux jours plus tard, l'association dénonçait un autre cas d'arrestation, dans les locaux de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie de l'Yonne...Helder Dos Santos, "malade et gravement handicappé, était venu en toute confiance pour un rendez vous pris le 3 février avec vos services pour examiner son dossier social" a écrit Hubert Trapet, le responsable Emmaüs local. Qu'importe, la CPAM avait prévenu la police qui a pu interpellé le sans-papier sur place. Jeudi, la Cimade et 9 associations ont été déboutées par le Conseil d'Etat. Elles souhaitaient faire suspendre la réforme du soutien aux sans-papiers, définie par un décret du 22 août dernier signé par Brice Hortefeux. Mais le Conseil d'Etat a jugé que 'ni la possibilité de passer, pour les différents centres de rétention, des conventions avec des personnes morales distinctes, ni la règle selon laquelle une seule personne morale intervient dans un centre déterminé, ni l'attribution éventuelle d'une convention à une personne morale autre qu'une association, ne sont, par elles-mêmes' n'étaient contraires à la loi. Un jugement sur le fonds juridique mais pas le fonds politique et éthique. Un échec quand même. Coïncidence, le cinéaste Philippe Lioret nous livre prochainement son dernier film. L'histoire d'un jeune irakien clandestin, échoué près de Calais, qui rencontre un professeur de natation (Vincent Lindon) pour apprendre à traverser la Manche à la nage. Une oeuvre de salubrité publique. Bande annonce du film : Welcome par crrav&alt;=rss

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