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Descentes aux enfers à Jo'burg avec Guy Tillim

Publié le 28 février 2009 par Littlestylebox

Des tours en feu sous le regard impuissant de leurs locataires, des cages d'escalier jonchées d'ordures, des couloirs vides aux peintures écaillées, des appartement vides après une expulsion de force, la vision que donne Guy Tillim de Johannesburg est implacable. A la fin de l'apartheid, le centre ville de Jo'Burg se vide de ses occupants blancs qui se retranchent dans des banlieues protégées. Les noires viennent occuper progressivement les habitations et tours modernes. Faute d'argent, d'entretien et d'autorité, auto-gérées par leur habitants, les tours deviennent de nouveaux ghettos où règne l'anarchie. Guy Tillim témoigne: Devant l'absence totale d'autorité morale, nous assistâmes alors à la décadence de Johannesburg. Les fenêtres brisées ne furent jamais remplacées, les cages d'ascenseur se transformèrent en vide-ordures. L'avenir nous dira si Johannesburg est vouée à devenir, à nouveau, une ville de l'exclusion.
Mais il y a une lueur d'espoir dans les photographies de Guy Tillim: parmi les ruines, un peuple continue de vivre, les enfants continuent de jouer, les femmes se font belles, les hommes jouent au poker. La vie suit son court.
Malgré la difficulté du sujet, les photos de Guy Tillim sont incroyablement belles. Il y règne une sorte de paix et de sérénité. Le cadrage est simple et maitrisé, donnant l'impression d'être présent dans l'intimité des personnes. Guy Tillim semble avoir le don de devenir transparent... ce qui n'est pas forcément évident quand on est blanc à Jo'Burg, ville où des photographes se sont déjà fait tués pour leur matériel.
Dans un interview avec Peter Machen pour le Natal Witness, il explique sa méthode: Most of the time it was a lengthy process of going through a committee in the building and then meeting individuals. Whom I would visit a few times, they'd get used to me hanging around, would often invite me to take photographs. I was working with someone who knew the city pretty well. He'd introduce me and people would decide: ja, well, fine, he seems ok, or, no. On a few occasions I was shown the door quite smartly.
Jo'Burg est exposé à la Fondation Henri Cartier-Breton de Paris. Guy Tillim y présente également la série Avenue Patrice Lumumba photographiée entre 2007 et 2008 en République Démocratique du Congo, Mozambique, Madagascar, Bénin, Ghana et Angola.
Né à Johannesburg en 1962, le photographe Guy Tillim connait bien sa ville et ses méandres. Il commence la photographie dans les années 80 et il rejoint le groupe de photographes anti-apartheid Afrapix. Dans les années 90, il continue à photographier Jo'Burg et ses changements pour les médias locaux mais également pour Reuters ou l'AFP. La consécration arrive avec les années 2000 où il expose à l'international (notamment à Beaubourg pour l'expo Africa Remix) et reçoit de nombreux prix (Prix SCAM Roger Pic en 2002, Higashikawa Overseas Photographer Award (Japan) en 2003, DaimlerChrysler Award for South African photography en 2004, Leica Oskar Barnack Award en 2005...).
Fondation Henri Cartier-Breton jusqu'au 19 avril
2 impasses Lebouis, 75014 Paris
Guy Tillim est représenté par la galerie Michael Stevenson.
Descentes aux enfers à Jo'burg avec Guy Tillim
Descentes aux enfers à Jo'burg avec Guy Tillim
Descentes aux enfers à Jo'burg avec Guy Tillim
Descentes aux enfers à Jo'burg avec Guy Tillim
Descentes aux enfers à Jo'burg avec Guy Tillim


Descentes aux enfers à Jo'burg avec Guy Tillim



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