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Maid Café : « L’addition, p’tite souillon ! »

Publié le 28 août 2007 par Croquemadame

On connaissait le goût immodéré des japonais pour les monuments intellectuels français (Alain Delon, Mireille Mathieu ), les sous-vêtements coton, les Karaokés et les tentacules fripons. Fini de rire ! A la rentrée, l’Empire du Soleil Levant exporte son concept-bar nippon, soubrettes incluses.

Comment ?
Certains se souviennent peut-être de la bunny girl. Une serveuse affluée d’un justaucorps, d’escarpins, d’un nœud papillon et d’une fausse queue de lapin... Initialement attribuées aux serveuses des bars Playboy (en référence à la mascotte du magazine), le concept avait gagné un bon nombre de boîtes de nuit ringardes des 80’s.
Quoi de plus normal en pleine époque Collaricocoboy, Emmanuelle, publicités sexistes et cartes postales vintage douteuses. Une fois Mai 68 digéré, on pouvait alors montrer le corps féminin sous toutes ses coutures, fustigeant les réfractaires de censeurs, et tant pis pour ce qu’en pensait les intéressées. Puis les féministes apparurent et on enterra le corps nu aussi vite que la société l’avait offert en pâture…

Hein ?
Un bar-fastfood tenu par des soubrettes ? Des pays occidentaux, dont l’Italie et le Canada, s’étaient déjà essayé à cette mode nipponne. A Paris, l’initiative reste encore inédite. Il y a bien eu le salon Japan Expo 2006 et son Maid Cafe CCO Cha, mais rien de plus... Sur place, le spectacle se limite aux yeux et la serveuse attentionnée s’adonne à des « Bonjour chéri » ou des « Bien travaillé aujourd’hui, mon ange ? » De quoi alimenter l’imaginaire de dominateurs en puissance devant une armée de nymphettes innocentes aux positions lascives.
Et loin de la classique transgression, l’attrait principal reste ici la régression.
Dans une société japonaise aux valeurs morales fortes et à l’apparence exacerbée, le fétichisme apparait comme une délivrance. L’engouement pour la sphère privée féminine, l’exposition de ses fantasmes et l’accès à l’inavoué s’en trouvent amplifiés. Dans les mangas, le « Fan Service » servait déjà à alimenter les fantasmes en scènes de douche, poitrines animées (Gainax Bounce) ou gros plans sur les culottes (Panty Shot). Le Maid café restitue, lui, ce fantasme virtuel dans notre quotidien.
Reste à noter que ces délires correspondent à une sexualité locale, et qu’en France, mis à part deux-trois frustrés ou autres clubs de supporters, le Café Maid restera probablement anecdotique.
Par Samuel Degasne


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