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La tyrannie de la popularité façon Google

Publié le 11 février 2009 par Daidy

Cet article de Rue 89 : “On classe les chercheurs comme on classe les sites“, comme son titre l’indique, déroule avec Barbara Cassin, une analogie intéressante entre la façon dont on évalue les chercheurs et celle dont Google hiérarchise les résultats d’une requête. On le sait, Google prend en compte la “popularité” et affiche dans les premiers résultats les sites les plus populaires. Il n’y a rien de critiquable à vouloir être populaire, tout dépend du sens que l’on met derrière ce terme : est-ce avoir des visiteurs, être lu, être pertinent, etc ?

Mais qu’est-ce que la “popularité” selon Google (et selon des classements de chercheurs) ? C’est simplement la citation. Et cela n’est pas sans poser quelques questions. Selon Google, un site sera populaire quand de nombreux autres sites web auront créé un lien hypertexte vers lui. Pour connaître votre popularité, un opérateur permet de trouver la liste de toutes les pages qui pointent vers votre site. Entrez simplement dans Google link:www.adressedevotresite.com Toutes les pages en résultat ont quelque part un lien hypertexte pointant vers l’une de vos pages.

L’inconvénient avec ce système est que d’une part, les nouveaux sites ne seront pas populaires pour Google. Nouvel arrivé sur la toile, peu de personne en connaisse l’existence, et par conséquent, peu de site pointe vers lui avec un lien hypertexte. Ce site “novice” sera immédiatement sanctionné par le moteur de recherche, qui ne le fera apparaître qu’en très mauvaise place dans ses résultats. Quand bien même le site en question serait peut-être le plus pertinent par rapport à votre requête… Fâcheux n’est-ce pas ?

Publiez dirty !

Autre déviance de ce “calcul de pertinence” : la quantité sera récompensée, au détriment parfois de la qualité. Ce conseil de Barbara Cassin à propos des chercheurs : “Publiez ‘dirty’, publiez sale, c’est-à-dire publiez vite, publiez en petits bouts, de manière à faire beaucoup d’articles dans les revues anglosaxonnes, même s’ils se ressemblent tous“, serait tout aussi valable dans la blogosphère. On rencontre d’ailleurs de nombreux sites qui vous donnent des conseils sur la façon de tenir votre blog, qui vont dans le même sens : publiez, publiez, publiez… pour être bien référencé !

Et pour continuer mon précédent post, De la pauvreté hypertextuelle des blogs, on voit encore là les conséquences du manque de types les liens. Car ce système de citation interprète de la même façon tous les liens hypertextes. Or ce n’est pas la même chose de créer un lien vers une page pour dire : “cet article est vraiment intéressant“, ou au contraire : “ce que dit ce pauvre type est vraiment nul“. Et pourtant si ! c’est la même chose pour le robot pas très futé de Google : le site en question sera tout aussi “populaire” qu’on le cite pour le critiquer ou bien pour l’encenser.

Un lien hypertexte signale-t-il un article populaire ?

Qu’est-ce qui empêche d’inclure dans les standards du W3C, dans le code HTML et XHTML, une valeur aux liens hypertextes ? Ce serait une manière d’inscrire dans la page web ce que signifie un lien, qui pourrait être prise en compte par les moteurs de recherche pour classer les résultats d’une requête et donc calculer une “popularité” de façon plus juste. Encore faut-il s’entendre sur les types de liens primaires : positif/négatif ; commentaire sur le texte en lien, par thématiques … Mais si on en accepte le principe, un consensus devrait bien pouvoir voir le jour… et on arrêterait enfin de nous exhorter à toujours plus de “popularité par accumulation de citation“.

A moins d’apprécier tout particlièrement le dirty web, les dirty blogs et les dirty posts ! Pourquoi pas me direz-vous !


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