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Portrait n°5 : La concierge était en rouge

Publié le 05 mars 2009 par Toreador

Ce portrait est dédié à Laurent Bazin : son trou dans l’eau, jamais n’se refermait…

Et s’il faut un centième je serai celui-là !

99 CENT

Comme chaque début de mois, voici mon portrait du 100ème du classement Wikio. Hélas, ce mois-ci, Wikio fut facétieux puisque le n°100, Dédalus, a déjà eu l’honneur de cette chronique. Fallait-il que j’abandonne ? Certainement pas ! Je brave Scylla ET Wikio !

Du coup, je suis allé voir le 99ème. Après l’Insolent, Dedalus, Rimbus, et Martine, j’ai l’honneur d’esquisser le portrait de mon premier journaliste : Christophe Barbier, auteur-compositeur-journaliste-interprète-génie-à-tous-médias du blog Sarkozy An II.

L’An II ! Voilà qui nous permet de poursuivre avec Hugo : Ce mandat avait deux ans, Jego remplaçait Yade/ déjà Xavier Bertrand perçait dans la panade.


Les journalistes sont nos amis, il faut les aimer aussi

Oui, mes chers aficionados, il est intéressant quelque fois d’aller lire ces blogs tenus par des journalistes. Ils sont aux blogs ce que les zoos sont à la jungle : beaucoup moins de liberté mais beaucoup plus de visiteurs.

L’homme à l’écharpe rouge, tout comme ses collègues Zemmour ou Apathie, provoque de plus en plus de réactions hostiles (Notez sur ce point que  la question de mes zemmour de jeunesse provoquent toujours une certaine apathie chez mon barbier). La question que tout le monde se pose est donc : Barbier est-il barbant ? A-t-on raison de l’écharper ?Et pourquoi ne pose-t-il pas nu dans un calendrier gay avec un masque de catcheur ?

Sur tous ces points, je tiens à être honnête – Barbier part avec un petit avantage positif. D’une part, il porte une écharpe qui ne dénoterait pas sur les gradins de l’arène nîmoise. Ensuite, de Carmen au Barbier de Séville, il y a quand même l’Opéra qui nous relie…Enfin, qui sait, en le flattant bien, peut-être qu’il fera de moi un blogueur influent ?

J’arrive, maîîître ! (slurp)

Sur le fil

Je reviens à mes vaches et cochons. Barbier est-il rasoir ? Pour vous répondre au poil, la réponse est non … et oui.

En effet, son blog présente plein d’avantages : d’une part, il fait des billets courts (Un Malakine = 10 Barbiers = 3 Toreadors). D’autre part, il écrit bien. Relisons ensemble cette phrase de Normalien, embellie de subjonctifs et de qualificatifs :

« Le président Accoyer craignait qu’on augmentât, avec ce système, le nombre de députés: puisqu’il y a toujours des absents, donc des places libres, si un siège peut accueillir n’importe quel élu dont l’empreinte digitale est identifiée, on peut augmenter le nombre de sièges de quelques dizaines sans risquer le débord. »

Un homme qui utilise le subjonctif plus que sa subjectivité ne peut pas être totalement mauvais.

Enfin, il raconte dans ses billets des petites anecdotes sur les coulisses de l’écran. Comme Le Pen apparaît beaucoup plus sympa et moins raciste que ses propres troupes; comment Boutin livre ses états d’âme; comment Aubry purge le PS. etc, etc…

N’oubliez pas d’allumer un concierge

Le défaut de cette méthode, c’est primo que tout cela manque un peu de recul. D’abord, Barbier n’y est pour rien dans le coté intéressant des choses. C’est sa position privilégiée qui lui permet de récupérer les fonds de couloir et autres commérages de la République. On attend d’un journaliste un peu plus de plus-value qu’une concierge.

En effet, Barbier ne livre finalement que très rarement (euphémisme) ses propres analyses sur la situation. Il se fait mercenaire de potins. C’est Voilà qu’il aurait fallu intituler son blog…(A ne pas confondre avec Maréchal Nous Voilà)

Deuxio, on ne peut qu’être frappé de la dissymétrie entre l’homme et sa cour. C’est un blog sans échange vertical, contrairement à ce qui se faisait chez Bazin.

On pourra me rétorquer que la foule de commentateurs qui grouille en bas et happe les su-sucres que sa majesté veut bien destribuer, sans jamais descendre évidemment pour leur parler, ne donne guère envie de susciter le débat. Florilèges : « on peut rire des socialos mais au moins ils ontpris le chemin des élections internes…suivez mon regard » ou « «  l‘epuraton ,elle t’nique ! (proverbe chti) ». Néanmoins, je pense qu’un autre échange est possible et que cela tient à l’attitude de Barbier et sa compréhension du Net. Encore eut-il fallu qu’il le fît** !

Barbier ne gère pas son poulailler, sans doute le prix à payer pour la volonté d’être chef d’un journal comme l’Express et de courir les plateaux télés toute la journée. Cet isolement, Barbier, le perpétue dans sa blogroll, repaire de blogs de journalistes de l’Express. Tout est verrouillé.

Du coup, aucun de ces commentateurs pris dans le chaudron ne fréquente vraisemblablement le reste de la blogobulle*. Elle ne vient chez Barbier que pour entrevoir le Dieu à l’écharpe rouge et communier dans son temple. On s’y presse, on s’y pousse, on s’y houspille. Et on y piaille qu’on se trouve réciproquement bien bête.

Le Dieu est à moi !

Non, à moi !

Bref, on a l’impression d’être dans une cathédrale. Comme les vitraux sont jolis, et le sermon pénétré, on se dit que Dieu est grand. Dieu est partout, mais Dieu n’est jamais là : il faut l’imaginer dans l’hostie.

ô Barbier, donne-nous notre billet quotidien

Et pardonne-moi mes offenses

Parce que, quand même, je t’aime bien…(S’il te plait, viens commenter maîîitre sur mon blog ! rends-moi influent !)

N°46 de Wikio

* Elle a bien raison : le Groin est en liberté et il transmet la rage, paraît-il, en bavant de blog en blog.
** Et toc ! Un subjonctif. Non mais quoi, ô c’est vrai hein : moi aussi, j’ai mon certificat d’études !
blogChristophe Barbier

Sujets: Portraits, Toréador critique littéraire et médiatique | 14 Comments »


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