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Sal valait le coup!

Publié le 05 mars 2009 par Wilverge

Sal valait le coup!
Sud-ouest de la Bolivie (Salar de Uyuni et alentours)

Bien peu de voyageurs passent par la Bolivie sans visiter le Salar de Uyuni.Une ancienne mer devenue lac qui s'est asséché et a laissé dans le sud-ouest du pays la plus grande étendue de sel de ce type au Monde. 12 000 kilomètres carrés sous le joug du soleil altiplanique cristallisant la substance blanche sous forme hexagonale.Durant la saison des pluies, le sol se couvre d'eau transformant ainsi le sol en miroir reflétant les nuages est les montagnes à l'horizon.

Outre le Salar, la région offre une infinie toile de paysages plus magnifiques les uns que les autres.Au menu ; volcans, déserts et lagunes colorées.La façon la plus commode pour les voyageurs sans 4x4 de visiter la région est d'acheter un tour dans une agence spécialisée.

Nous partons donc pour trois jours dans le secteur, dans le Jeep de nulle autre qu'Abel, le sobre chauffeur-mécanicien-guide-cuisinier.En effet, aujourd'hui étant un jour férié dédié à la boisson et aux abus, plusieurs agences annulent les départs faute de chauffeurs à jeun.

Nous partons deux véhicules totalisants 14 voyageurs.À bord, une ribambelle de nationalités rendant les innombrables heures de routes plus intéressantes. Un Canadien d'environ 40 ans vivant à Dallas qui a visité 49 pays.Une Allemande végétarienne qui ne veut pas avouer qu'elle est religieuse pratiquante et qui n'est plus capable de parler une autre langue que l'espagnol.Un Parisien né en Colombie, que je qualifierais davantage de Colombien vivant en France, qui travaille pour les droits humains partout en Amérique latine.Une Anglaise égocentrique qui comme les enfants veut toujours être assise en avant.Deux filles Bulgares souhaitant se lancer dans la fabrication de dulce de leche, un espèce de caramel, et qui voyagent avec Bruce Lee, un Fox Terrier.Un Australien qui a des rastas depuis la moitié de sa vie.Et, finalement, un sympathique Italien de 34 ans qui a décidé de prendre un an pour voyager l'Amérique du Sud dans l'optique de revenir à la maison, entre autres, moins consommateur.

Il est resté accroché à la Colombie pendant 4 mois et je le comprends parfaitement. Si ce n'était de mon désir de tout voir, j'y serais encore.Entre nous seulement, je peux vous dire que la Colombie est mon coup de cœur jusqu'à présent et qu'il faut la visiter le plus tôt possible avant que le tourisme de masse ne lui kidnappe tout son charme.Pour l'instant, il n'y a que des expatriés et quelques backpackers, c'est génial.

Génial comme la température en cette première journée du tour, qui est dédiée au Salar lui-même et aux gros cactus qui peuplent les quelques îlots volcaniques.Les plus hauts au Monde, rien de moins, on est quand même au pays du plus haut. Ils atteignent dix à douze mètres au bout d'une centaine d'années.

Sal valait le coup!

On ne se mentira pas, mais, il n'y pas grand chose à faire dans un désert sinon que de prendre quelques photos, salir son linge, faire des steppettes et manger du lama, qui goûte entre l'agneau et la chèvre.La pluie de la nuit reflète par endroits le ciel bleu, comme on l'a souhaité Nad et moi avant de partir.

Le temps que l'Italien fasse une insolation, on termine la journée dans un hôtel construit en sel autour d'une table à discuter de tout et de rien.

Sal valait le coup!

Une fois le poulet servi, quelqu'un demande du sel.Drôle d'idée, surtout dans un pays où les plats sont salés avant toutes autres épices, mais là n'est pas le point.Croyez-le ou non, en plein Salar, assis sur des bancs en sel à manger sur une table en sel, éclairés par un lustre en sel et les pieds dans le sel, le sel de table vient du Moyen-Orient.

À l'occident, le soleil se couche contrastant le relief avant de nous laisser en totale obscurité. La Voie lactée est si blanche qu'on s'imaginerait le reflet du désert, mais les quelques étoiles filantes nous remettent les idées en place.La nuit parfaite pour qu'un Italien soit malade.Le lendemain, il est si faible qu'Abel veut le donner à manger au Puma pour faire du lest.La fatigue est telle que même un Gato Andino aurait la force de le dévorer.

Sal valait le coup!

Ces deux derniers félins se font très discrets dans leur habitat. Nous n'en verrons pas.Les animaux que l'on voit le plus souvent sont évidemment, les lamas, mais aussi un bon nombre de Vicuñas, leurs cousins sauvages à l'allure plus élégante.

Les lagunes colorées par différents minéraux abritent trois espèces de flamants roses.Sinon, les formations rocheuses bizarroïdes sont l'abri parfait pour le chinchilla, le second plat préféré du Gato Andino derrière la bouffe italienne.

Après avoir vu des centaines de flamants, des lagunes aux teintes verdâtres, bleutées et rosées, des volcans endormis dépassant les 6000 m, après avoir observé une abondance de phénomènes géologiques fascinants, on s'arrête pour la nuit dans un campement de style militaire où l'on se gèle vraiment les fesses.

Sal valait le coup!

Spaghetti trop cuit avec un vin bolivien qui donne hâte d'être au Chili, ainsi se résume la soirée.On prend place dans les dortoirs où l'on se rend compte que la majorité des participants digèrent encore très mal le poulet de la veille.Le réveil glacial à cinq heures du matin est difficile, mais nous permet d'atteindre les geysers - qui n'en sont pas vraiment - en même temps que le levé du soleil.Les couleurs des montagnes sont magiques avec au premier plan des vapeurs volcaniques et des étendues de boue en ébullition.Au pied du volcan, on a l'occasion de se réchauffer dans une source d'eau chaude au bord de la lagune, sous l'œil furtif de quelques flamants dispersés dans la vapeur.

Quatre cents kilomètres plus tard, on est de retour à Uyuni les yeux émerveillés et avec une collection de photos incroyables.Beaucoup de route, très peu d'action, ce genre de balade vaut vraiment le coup mais, est à mon avis plus réservée aux amateurs de paysages et de photographie.Cela peut aussi se transformer en un séjour socialement agréable si on est en bonne compagnie.

Il suffit maintenant de trouver un moyen de sortir cette ville laide et emmerdante.Le train est la meilleure solution compte tenue des conditions routières.Sauf que c'est vraiment bien pensé ; la majorité des touristes partent pour trois jours avant de revenir à Uyuni.La réservation de places sur le train n'est pas possible plus de deux jours à l'avance, brillant.Donc, quand vous revenez du tour, que le train est plein et que le prochain est dans deux jours et demi, vous devez vous résigner à la seule compagnie de bus.Le départ est demain matin à 6h00, l'heure du début d'une nouvelle aventure...


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