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Le tout petit Grand-Paris de Nicolas Sarkozy, courage fuyons ou le triomphe minable

Publié le 05 mars 2009 par Jean-Paul Chapon

Nicolas Sarkozy, le président du discours de Roissy sur le Grand-Paris, le visionnaire qui voulait créer la métropole du XXIème siècle, sans doute échaudé par tous ses échecs récents, repousse aux calendes la question du Grand-Paris telle que proposée par le Rapport Balladur. Reste les “grands gestes architecturaux” qu’il a demandé à dix cabinets d’architectes urbanistes de renom, reste les mystérieux projets de Christian Blanc, secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale, ancien président de la RATP reconverti en zélé adversaire du consensus et des transports en commun, reste le syndicat mixte ouvert d’études de Bertrand Delanoë, le maire de Paris qui a vendu la proie pour l’ombre, s’est cru un destin national et a raté son destin sur le Grand-Paris, faisant d’une pierre de coups, reste Jean-Paul Huchon, le président de la région, tout fier de ses résultats, qui vante partout le modèle du STIF (les usagers des transports en commun apprécieront) au point de vouloir le recréer pour tous les problèmes de la métropole qu’il ne comprend pas et qui se pavane ce soir dans les colonnes complaisantes du Monde, reste Claude Bartolone, avec son conseil général si chèrement acquis qui trouvait qu’un grand Paris était toujours trop petit et voulait l’étendre jusqu’aux flèches des cathédrales de Rouen à Chartres, d’Amiens à Reims, mais le trouve trop grand quand il arrive jusqu’à Clichy-sous-bois, reste tous les défenseurs de leurs petits intérêts, élus corporatistes, accrochés à leur siège et à leur archaïsme. Collusion des intérêts politiciens particuliers contre l’intérêt général. Heureusement quelques voix s’élèvent à gauche et à droite, au risque de leurs partis, les lecteurs de Paris est sa banlieue les connaissent bien. Relisez ce soir le papier de Jacques Julliard dans le Nouvel Observateur.

Reste surtout que la métropole et ses millions d’habitants, qu’ils soient 6, 8 ou 11 suivant les périmètres, ils s’en foutent. Le petit commerce politicien à courte vue d’abord. La triste pièce qui vient de se jouer aujourd’hui est minable, il n’y a pas d’autres mots. Le Grand-Paris de Nicolas Sarkozy, de Bertrand Delanoë et de Jean-Paul Huchon est tout petit, vraiment tout petit, minable quoi…

Jean-Paul Chapon


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