Magazine Golf

Le vrai frein des Vélib

Par Philippe Chouraqui

Le succès de Vélib est incontestable : plus de 2 000 000 d’utilisation depuis le lancement le 15 juillet dernier, plus de 50 000 abonnés annuels, entre 50 000 et 70 000 locations par jour.

Je considère cette initiative comme une excellente idée. Paris est une ville magnifique, et la redécouvrir à vélo est un plaisir nettement supérieur au cauchemar de s’engouffrer dans le métro. Sans compter que cela participe à faire faire du sport aux gens, et donne une magnifique nouvelle opportunité de drague (pour les autres chérie…).

Les bornes sont nombreuses, visibles, les bugs informatiques très rares (un exploit vu le succès), et le fonctionnement correct. Vous trouverez toujours des mécontents, mais le système fut très bien conçu.

L’un de points fort de ce lancement est qu’une culture Vélib a déjà vu le jour. Il est très “in” d’enfourcher son Vélib, et on sympatise entre Vélibeurs (?) Vélibistes (?), il va falloir créer de nouveaux mots, de nouvelles expressions ! Les jeunes cadres sont devenus des adpetes réguliers, tout comme les noceurs, un tiers des location d’une journée sont effectuées entre 22h00 et 02h00 du matin. J’en fus le premier surpris, mais c’est vrai que c’est plus sympa de rentrer chez soi en vélo qu’en taxi.

En fait, le seul véritable frein que je vois à Vélib sont les amendes délivrées par les policiers. Certains Velib’istes (j’ai fait mon choix sur l’expression) se sont vus verbalisés 90€ pour un feu rouge brûlé, sans oublier les points eventuellement retirés au permis de conduire. Cela risque d’en décourager plus d’un, mais c’est franchement nécessaire. Je circule en scooter, je ne fais donc pas parti des personnes les plus appréciées des automobilistes, mais je suis persuadé que notre mauvaise réputation sera bientôt largement supplantée par celle des Vélib’istes. Ils font simplement n’importe quoi : rouler à 3 côte à côte, mettre le bras(ou pas !) et tourner tout de suite, brûler les feux rouges, prendre des sens interdit,…. C’est comme s’ils pensaient que parce qu’ils sont à vélo, dans la tendance actuelle, physiquement vulnérables et certainement avec un certain esprit de vacances, qu’ils considèrent que ce sont aux autres de faire attention à eux. J’ai même entendu une dame affirmer avec une naïveté touchante à un policier qui l’arrêtait en plein sens interdit qu’elle avait lu dans le journal que les Vélib étaient autorisés à le faire. J’ai trouvé cela amusant, le policier nettement moins.

Je pense qu’une vraie tendance est née, qu’un nouveau mode de circulation dans Paris a été créé, il faut juste un peu de temps pour la nécessaire mise au point de son mode d’utilisation.


Retour à La Une de Logo Paperblog