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La solution: Marguerite Yourcenar, évidemment, dans “Le labyrinthe du monde”

Publié le 08 mars 2009 par Chantalserriere

Bravo Christophe Bohren, dont, par la même occasion, nous découvrons le blog. Bravo également à Dom A. qui a approuvé sans hésitation la proposition de Christophe. Il s’agissait bien de Marguerite Yourcenar).

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Enfin, merci à Olivier pour sa fidèle revue de presse, et félicitations, comme toujours, à Alain L , qui a trouvé l’ouvrage évoqué.

Et mille excuses pour vous avoir déçu les uns et les autres. Promis, nous reparlerons d’Ella Maillard ou d’Anne-Marie Schwartzenberg (que j’avoue ne pas connaître), une autre fois. Sincèrement, je ne pensais pas que l’auteur de l’Oeuvre au noir apparaîtrait d’une certaine façon si ringarde, si j’en juge la manière dont elle est évoquée dans les commentaires.

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Peut-être ne faut-il pas confondre la figure hiératique qu’elle présentait au monde (en tant que première femme à être reçue au sein de l’Académie française et qui peut être caricaturée à la manière respectueuse de Jean Chalon ), avec la forme maîtrisée de son écriture. Dans ses notes, elle définit son travail d’écrivain ainsi: “Un pied dans l’érudition, l’autre dans la magie, ou plus exactement, et sans métaphore, dans cette magie sympathique qui consiste à se transporter en pensée à l’intérieur de quelqu’un”

“Bouddha vêtu de tweed, écrit Jean Chalon, Minerve casquée de cheveux blancs, aussi mystérieuse qu’une pyramide d’Égypte, Marguerite Yourcenar, par la seule qualité de sa personnalité physique, étonnait parce qu’elle était vraiment différente. Elle ne ressemblait pas aux autres humains. Il y avait en Yourcenar de l’arbre et du roc.

Jusqu’à sa mort, le 17 décembre 1987, elle trôna dans le monde des lettres comme une déité lointaine. Elle affichait une hauteur sereine qu’elle devait certainement à ses ancêtres, des châtelains entre Sambre et Meuse : « L’être que j’appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903, vers huit heures du matin. »

Comme l’aurait dit le Mascarille des “Précieuses ridicules”, le style de “l’Oeuvre au noir” ou du “Labyrinthe du monde”, bien que servant à évoquer la quête infinie de la connaissance, pourtant, “ne sent point le pédant”. Son style très classique est le fruit d’une écriture travaillée, épurée, souvent reprise, retravaillée qui n’est cependant pas celui, dépouillé jusqu’à la sécheresse d’une Marguerite Duras.

Le Labyrinthe du monde regroupe les trois volumes d’une trilogie dans laquelle Marguerite Yourcenar voyage au coeur de ses origines, nous livrant, jusqu’à sa mort, sa quête initiatique (déjà incarnée dans le choix de ses personnages, l’Empereur Hadrien , le Zénon de l’Oeuvre au Noir…) sa manière exceptionnelle de conduire sa propre recherche identitaire:“Le véritable lieu de naissance est celui où l’on a porté pour la première fois un coup d’oeil intelligent sur soi-même.”

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 I – Souvenirs pieux, Folio, 384 pages ;
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 II – Archives du Nord, Folio, 384 pages ;
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 III – Quoi ? L’éternité, Folio, 352 pages.

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