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Parlez-moi d'amour

Publié le 08 mars 2009 par Peggoche
Il y a quelques semaines, j'étais invitée dans les locaux de France Inter pour répondre en duplex aux questions de Gabrielle Stefanski de la RTBF. J'étais contente, l'interview se passait l'après-midi et dans l'ascenseur, je croisai Frédéric Lodéon, une de mes idoles de toujours. De celles qui m'ont appris, entre autres et à maintes reprises, qu'Erik Satie ne possédait qu'une chemise. Au sortir du studio d'enregistrement, j'étais suante et tremblante, avec la désagréable impression d'avoir été cuisinée pendant une heure, façon poulet à la broche ou sorcière sur le bûcher. On me dira que c'est de bonne guerre, qu'écrire un essai c'est aussi devoir se préparer à la critique, au débat, qu'on ne peut pas plaire à tout le monde, et blabla. Et je suis pour.

Quelques temps plus tard, ma mirifique1 attachée de presse m'informait que Gabrielle Stefanski rencontrait des problèmes éthiques voire déontologiques (sic) avec mes propos, qu'elle essayait de les monter sans me faire mentir et que tout cela allait prendre plus de temps que prévu pour atterrir sur les ondes. Toujours pas de souci. A part synthétiser ma voix pour me faire dire des choses que je n'avais pas dites, je ne courrais pas de grand risque à voir l'expression de mon éminente pensée ainsi retardée.

Il y a quelques jours, j'apprenais que mon interview allait finalement être diffusée le samedi 7 mars avec, en parallèle, les commentaires d'un psychanalyste, Bernard Robinson, qui avait lu mon livre et l'éclairait de ses propres références scientifiques. Toujours pas de problème. Plus on lit mon livre, mieux c'est ; et plus je chante et danse et siffle sous la pluie.

Les premiers soucis sont venus à l'écoute de ces fameux commentaires au milieu desquels j'ai peiné à trouver une critique pertinente [pertinence, selon le dictionnaire du CNTRL : « Qualité de ce qui est adapté exactement à l'objet dont il s'agit »]. Je n'en ai d'ailleurs trouvé aucune. Que ce soit la critique selon laquelle j'ai écrit un essai haineux, anachronique, moraliste, épistémologiquement faible ou encore dont le ton et les idées « sont tout à fait propices à développer des idéaux totalitaires » (sic).

J'ai par contre retenu certaines idées de Bernard Robinson, en particulier celle qui veut qu'une personne qui ne désire pas d'enfant manque la notion fondamentale, pour son développement, de transmission. Je me souviens aussi (bien que Bernard Robinson se refusait à tout eugénisme et poussait mêmes des cris d'orfraie en en décelant, à grand renforts de procès d'intention, dans mes propos), de l'idée selon laquelle il est compréhensible qu'un schizophrène ne désire pas d'enfant. Je me souviens aussi de son idée selon laquelle un enfant n'appartient pas seulement à l'individu qui le désire (ou pas) mais à la société dans son ensemble. Et j'y réfléchis, en cette grise journée dominicale de ma vie de sous-développée.

La suite ici. Les commentaires sont plus que jamais ouverts.

1Absolument aucune ironie inside. Si, par malheur, avant le déluge, mon destin me transformait en prophète à devoir faire monter sur un bateau deux spécimens d'attachée de presse pour préserver la race, je clonerais sans hésiter Valérie Touzé de la Musardine, ou lui offrirais quelque capacité parthénogénétique.


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