Distinguer dépression et dépression saisonnière

Vous avez le cafard, votre manque de libido vous inquiète et votre poids monte en flèche? Vous pourriez souffrir de la dépression saisonnière ou du trouble affectif saisonnier. Une maladie méconnue à prendre au sérieux.

Par Isabelle Roy, Journaliste (servicevie.com)

La plupart des personnes des pays nordiques connaissent un blues à degrés divers, à un moment donné, pendant la saison froide. Environ 900 000 Canadiens, dont les trois quarts sont des femmes, souffrent toutefois d'une réelle dépression liée à un manque de lumière naturelle.

Si la dépression saisonnière partage certains symptômes avec la dépression classique, comme la léthargie et une difficulté de concentration, elle s'en démarque par la présence d'hypersomnie et d'un gain de poids. Ces symptômes sont contraires à ceux associés à la dépression classique, comme l'insomnie et un manque d'appétit. Les symptômes du trouble affectif saisonnier se manifestent aussi de manière épisodique, du mois d'octobre au mois d'avril. Ils disparaissent progressivement au printemps ou spontanément durant un voyage dans un pays du Sud. En général, ils reviennent avec l'automne.

Des causes mal identifiées
Le manque de lumière est envisagé comme une des principales causes de la dépression saisonnière, mais ses mécanismes exacts sont encore mal compris. «Selon certains spécialistes, ce trouble résulterait d'un dérèglement de deux principaux neurotransmetteurs présents dans le cerveau et dans l'œil: la sérotonine et la dopamine», explique Gilles Vandewalle, qui étudie actuellement les effets biologiques de la lumière sur le cerveau et le fonctionnement de la rétine chez les personnes qui souffrent de dépression saisonnière. Cette étude a lieu dans le cadre d'un postdoctorat à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal. «Un tel dérèglement surviendrait suite à la diminution de la photopériode, à l'automne.»

«L'équipe du professeur Marc Hébert, de l'Université Laval, a récemment démontré que la fonction rétinienne diminuait significativement entre l'été et l'automne chez les personnes souffrant de dépression hivernale», renchérit le chercheur.

Mieux vaut prévenir que guérir
Chassez le blues avant qu'il pointe le bout de son nez dans votre vie. Pour y parvenir, habillez-vous chaudement et adonnez-vous à de la marche rapide à l'extérieur de la maison, pendant de 30 à 60 minutes, le matin. Non seulement vous bénéficierez des effets positifs de la lumière naturelle sur votre humeur, mais grâce à l'exercice, vous sécréterez en plus de la sérotonine. L'éclairage d'intérieur conventionnel, qui reproduit très mal la lumière du soleil, est loin d'être aussi thérapeutique que la lumière extérieure.

Si votre budget le permet, évadez-vous vers une destination soleil pendant une ou deux semaines. En coupant ainsi l'hiver en deux, il est davantage facile de garder la pêche!

Garnissez votre assiette d'aliments protéiques comme le lait, la dinde, les lentilles et les légumes verts feuillus. On y retrouve du tryptophane, un acide aminé, qui favorise la sécrétion de sérotonine. Nourrissez-vous aussi de viande, de poisson, de bananes, de noix et de pommes de terre. Ces aliments sont riches en vitamine B6, qui favorise la bonne humeur. Vous pouvez aussi essayer les boissons Vitaminwater, qui contiennent des vitamines de toutes sortes, dont la B6.

Vos symptômes sont sévères?
Une dépression saisonnière non traitée peut mener dans un cas extrême, à un suicide. Si vous croyez souffrir de ce trouble de la santé, il est donc primordial de consulter un médecin. Le cas échéant, vous devrez réviser vos habitudes de vie avec votre médecin et envisager les traitements suivants sur une base régulière:

- Séances de luminothérapie d'une durée de 30 minutes, devant le journal ou l'ordinateur, chaque matin. Ce type de traitement s'avère efficace pour à peu près deux patients sur trois souffrant du trouble affectif saisonnier. Dans leur cas, les symptômes sont réduits de 50 % à 80 %. En général, un soulagement des symptômes se fait sentir après quelques jours de luminothérapie, mais trois semaines d'utilisation sont habituellement nécessaires avant d'observer une amélioration significative. Et, pour être efficace, ce type de traitement doit se pratiquer avec une lampe spécifiquement conçue à cet effet, tout au long de l'hiver. À l'achat, vérifiez qu'il s'agit d'une lampe à 10 000 lux et qu'elle ne vous expose pas à des rayons ultraviolets.

- Médicaments antidépresseurs comme le bupropion, dans les cas de symptômes prononcés. Ils doivent généralement être pris pendant six mois dans l'année et ils sont aussi efficaces que les séances de luminothérapie.

- Séances de psychothérapie. Un tel suivi peut aider à surmonter une dépression saisonnière. Les personnes atteintes doivent avant tout travailler leurs attitudes négatives et leurs comportements, notamment en matière de stress, d'alimentation et d'exercices physiques.

Bonne journée

Marie claude

ref: Srvice vie.com