Temps et patience

Ces jours-ci, on dirait que la vie m'amène à prendre le temps de vivre tout en testant ma patience :
Hier, alors que je me rendais à la Place Bonaventure à Montréal, pour installer le kiosque où je passerai 4 jours dès demain matin pour un Salon commercial, j'ai pris plus d'1h30 pour faire 200 mètres et arriver au quai de débarquement.
Sur le plancher, ensuite, il a fallu attendre une heure que l'organisatrice vienne nous voir parce que notre kiosque avait un problème que nous ne pouvions pas régler sans son autorisation. Une fois installé, par contre, on avait gagné un mètre en profondeur, ce qui agrandissait le kiosque très avantageusement et ce, sans frais supplémentaires !
Ce matin, je me rends dans un café qu'on m'avait dit avec des ordinateurs branchés à internet : ce n'est pas lui mais le café d'en face, qui ouvre à 8h. Il est 7h. Je déjeune donc là avec le journal La Presse dans lequel je trouve, notamment, des reportages très humains et intéressants sur des gens qui passent des heures dans les dédales du métro de Montréal. L'aveugle, le témoin de Jéhovah, les Hare Krishna, les vieux Italiens, le guichetier, la moppeuse... des gens et une vie à découvrir à ce lien.
Arrive 8h. Je déménage dans le café d'en face et entreprends d'aller lire la quarantaine de nouveaux mails dans ma boite de réception. Au bout de quelques lectures et réponses, l'ordi commence à avoir de sérieux problèmes de lenteur. Je tape sans voir ce que je tape puisque les lettres apparaissent à (grand) retardement. Coudonc... Patience infinie apporte un résultat immédiat, dit-on...  J'en parle à la dame qui appelle le service... En fait, en fermant Facebook, le problème se calme...
Le plus intéressant, dans tout ça, c'est que ça me fait du bien que la vie me force à prendre du temps. C'est sûr que, parfois, la moutarde tend à me monter au nez mais, dans le fond, ce temps qui m'est donné l'est pour quelque chose : je réapprends à ne plus m'en faire, à ne plus stresser, à faire confiance que tout est au bon moment au bon endroit, que tout se passe comme il se doit. Quand je commence à m'impatienter, je respire, je souris à mon impatience qui se calme instantanément, sachant que je sais qu'elle n'est qu'une illusion...
Aussi, dans l'auto hier, en attente de monter la rampe de déchargement à la Place Bonaventure, j'ai mis le CD d'introduction, que j'avais reçu gratuitement il y a quelques semaines, des enseignements d'Abaraham, par Esther et Jerry Hicks, en anglais, ce que je n'avais jamais pris le temps de faire et que j'ai trouvé très intéressant. En plus, cela m'a remise dans la langue anglaise que j'adore mais que je ne pratique plus depuis que je suis à Québec.
Ce matin, je suis assise à un ordinateur devant une fenêtre qui donne sur la rue Laurier, coin du Parc. Le sans-abri assis par terre au milieu de ses sacs avec son pitou devant le café d'en face (celui qui n'a pas internet), est toujours là.
La rue commence à se réveiller et moi je suis bien, au chaud, à prendre le temps de vous écrire tout en observant les gens dans la rue et en prenant le temps de vivre et de savourer les petites choses de la vie...
mm