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Pour s'informer sur le évènements à Madagascar

Publié le 11 mars 2009 par Guy Deridet
Des évènements graves ont lieu depuis plus de six semaines à Madagascar. Mais les sources d'informartion sont plutôt limitées. J'en connais seulement deux, fiables, objectives et régulièrement mises à jour : Rfi.fr et Sobika.com Pour s'informer sur le évènements à Madagascar

Pour s'informer sur les évènements à Madagascar


Comme vous le savez je me rends souvent à Madagascar, depuis 12 ans maintenant, plusieurs fois par an.  J'adore ce pays et ses habitants. J'ai une moto la bas aussi et tous les trois mois je me régale à sillonner ses routes et ses pistes.
La situation politique actuelle, depuis plus de 6 semaines, est une catastrophe de plus pour ce malheureux pays. J'étais à Madagascar le mois dernier quand les évènements ont commencé, notamment la tuerie de Tananarive qui a fait entre 50 et 100 morts. 
A cette occasion j'ai pu constater qu'il n'était pas facile à Madagascar même, et plus encore ailleurs dans le monde, d'obtenir des informations sur la situation exacte dans ce pays. Bien entendu toutes les radios locales étaient coupées, ainsi que la télévision. Heureusement l'Internet sur téléphone (Edge) fonctionnait parfaitement à Tana comme à Tamatave. 
En ce moment, sur Madagascar il n'existe à ma connaissance que deux sources d'information fiables : Rfi (par Internet) et un site tenu par des malgaches de Paris www.sobika.com.
Pour ce qui concerne Rfi à noter que cette station, qui je le rappelle n'a pas le droit d'émettre en France sur les ondes Fm (!) sauf à Paris, propose un excellent site dédié pour les mobiles à l'adresse: http://mobile.rfi.fr  qui permet même l'écoute des bulletins, à condition d'avoir la Wifi, car en Edge ça ne passe pas. En revanche à la Réunion ça fonctionne parfaitement.
Quand au site www.sobika.com il donne des infos complètes et dans l'ensemble impartiales sur le développement heure par heure de la situation à Madagascar. Grâce à ce site j'ai appris par exemple que contrairement à la version officielle, acceptée partout dans le monde, lors de la tuerie de Tana la foule était restée derrière le cordon de sécurité. Seuls trois officiels avaient franchi le cordon pour parlementer avec les autorités du palais présidentiel. C'est alors que des tirs à l'arme automatique sont partis du palais et on commencé à décimer la foule désarmée. Le but de la manoeuvre était clair : invoquer la légitime défense et faire porter la responsabilité de la tuerie sur le maire de Tana. En effet, personne ne me fera croire que les mercenaires sud-africains du président, surarmés et surentraînés, bien à l'abri derrière les murs du palais aient pu avoir peur une seconde d'une foule désarmée qui n'avait même pas franchi le cordon de sécurité. J'aurais même tendance à penser que, comme tous les mercenaires du monde, ils furent ravis de faire un carton. Le témoignage d'un témoin direct de la scène, relaté sur le site de Sobika, et apparemment nulle part ailleurs, était parfaitement éloquent à ce sujet.
Comme les principaux journaux de ce matin sur Internet ne sont pas très loquaces sur les évènements très importants qui ont eu lieu hier dans la grande île je vous joins deux articles, l'un de Rfi, l'autre de Sobika. 

Madagascar : L'armée somme les politiques de s'entendre

Source RFI.fr

Article publié le 10/03/2009 Dernière mise à jour le 10/03/2009 à 18:55 TU

Tout est allé très vite mardi à Antananarivo. Le ministre de la Défense a été contraint à la démission par les soldats mutins et le chef d’état-major de l’armée malgache a fixé un ultimatum de 72 heures aux « décideurs politiques » pour mettre fin à la crise politique que connaît le pays, faute de quoi l’armée fera « fonctionner les affaires nationales ». Face à ces événements, le président Marc Ravalomanana est sorti de son silence et a fait une sorte d’autocritique à la télévision nationale, en déclarant « avoir fait des erreurs », que « cette crise politique doit cesser » et en se disant « prêt à écouter ». Son rival, le maire déchu de capitale Andry Rajoelina, a abandonné les installations de l’ambassade de France où il s’était réfugié depuis deux jours.

Tout s'est accéléré en l'espace de quelques heures dans la capitale malgache. C’était un climat véritablement insurrectionnel, mardi matin au ministère de la Défense, où plus d’une centaine de soldats on retenu le ministre jusqu’à ce qu’il accepte de lire publiquement sa lettre de démission. Lettre qu’il venait de signer sous la contrainte. Le vice-amiral Mamy Ranaivoniarivo a résisté près d’une heure, mais constatant qu’il ne pouvait quitter les lieux, il a finalement obtempéré. Avant de s’engouffrer dans son 4x4, l’officier supérieur, visage impassible et très digne, a cité un verset de la Bible pour dire aux soldats qu’il fallait « aimer même ses ennemis ».

Un peu plus tôt dans la matinée, le chef d'état-major général des armées, le directeur de la police et le commandant de la gendarmerie déclaraient ensemble qu’ils donnaient 72 heures aux responsables politiques pour trouver une issue à la crise.

Un peu plus tard, le chef de la mutinerie, le colonel Noël Rakotonandrasana, annonçait, lui, qu’il avait démis de ses fonctions le chef d’état-major-général Edmond Rasolofomahandry. En fin d'après-midi, ce dernier n'occupait plus son bureau au quartier-général. Le mouvement de contestation, parti il y a 48 heures du camp Capsat (Corps d’administration du personnel et des services de l’armée), semble en effet faire tâche d’huile. Les chefs de la mutinerie assurent que tous les régiments de la capitale les ont rejoints et que les commandants des six régions militaires du pays les ont appelés, par téléphone, pour leur apporter leur soutien. 

Le président Marc Ravalomanana est sorti de son silence, peu de temps après l’annonce de la démission de son ministre de la Défense. Dans une allocution à la télévision nationale, il a reconnu « avoir fait des erreurs » et s’est dit « prêt à écouter », pour trouver une issue à la crise. Il a également parlé des assises nationales qui devront se tenir de jeudi à samedi dans la capitale et qui devront être, selon le chef de l’Etat malgache, « un événement majeur pour le pays ». Toutefois, le camp d'Andry Rajoelina, l'ancien maire, a annoncé qu'il ne participerait pas à ces assises, tout comme l'ensemble de l'opposition qui affirme ne plus faire confiance au chef de l'Etat.

Le maire déchu a quitté l’ambassade de France

L’opposant Andry Rajoelina a quitté, entre temps, la résidence de l’ambassadeur de France à Antananarivo, où il s’était réfugié depuis vendredi soir. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a annoncé mardi en fin de matinée à Paris que le maire déchu de la capitale malgache est actuellement « sous la protection des Nations unies » et que c’est à l’Onu de communiquer à ce sujet.

Un rassemblement de partisans et d’adversaires du président Ravalomanana s’était déroulé, mardi matin, devant la représentation diplomatique française. Les partisans des deux camps ont même failli aller à une confrontation. Plusieurs manifestants ont été blessés par des jets de pierre. Les forces de police sont intervenues rapidement avec beaucoup de calme. Les policiers se sont interposés pour empêcher, évidemment, tout contact. En moins d’une heure, tout est rentré dans l’ordre. Les partisans des deux camps sont repartis chacun de leur côté. Antananarivo reste sous tension.  


11/03/09 : MADAGASCAR : Une journée décisive...encore. ?

Source www.sobika.com

Dans ce conflit, chaque protagoniste a eu l'occasion de prendre l'avantage sur l'autre. Une fois c'est Andry Rajoelina, une autre fois c'est Marc Ravalomanana. Actuellement, il semblerait que Andry Rajoelina soit en position de force : il est sous protection diplomatique, donc intouchable, mais cela ne l'empêche de gérer la situation.

L'armée depuis la prise du Capsat, puis hier du ministère de la défense semble se rallier l'ancien Maire. Marc Ravalomanana, ne semble donc pas disposer de forces de l'ordre à son service. Pour preuves, hier encore, le domicile du PDS Guy Rivo Randrianarisoa qu'il avait nommé à la place de Andry Rajoelina a été dévalisé et incendié sans aucune présence de forces de police ou armées du président.

L'Emmonat ( forces mixtes ) que l'on voyait sur le terrain, est subitement devenue invisible. Pour courroner le tout, l'Etat Major, dont il est censé être le chef suprême lui a signifié, ainsi qu'à Andry Rajoelina, un ultimatum de 72h pour régler politiquement la crise ! Enfin, en protégeant l'ex maire, la communauté internationale, a choisi de soutenir implicitement son adversaire sans compter qu'aucun ministre de son propre gouvernement ne monte au créneau pour le défendre !

Le président a lancé la tenue d'assises nationales pendant 3 jours en invitant tous les partis à s'y joindre. On peut logiquement se demander quels sont les soutiens du président et quelle est son autorité réelle sur le pays. Une réponse en vue, puisque son autorité devrait être mise à l'épreuve du terrain vu que le camp Tgv a déja annoncé la prise des ministères pour ce jour ! Une journée qui peut être décisive pour l'un comme pour l'autre...encore une fois.



N/B

Si vous connaissez d'autres fiables, objectives, et régulièrement mises à jour, je vous serais très reconnaissant de nous les faire partager.
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