L'enfant peul et son terroir par Oumar N'Diaye

"Ce poème reflète le cri de cœur d’un enfant peul, attaché à ses traditions et qui observe de jour en jour leurs disparitions.... " O.N'Diaye

 Quand la nuit me torture et que la nostalgie du terroir se substitue au sommeil, Dans cet occident lointain, tout me brûle et me rend ivre de tristesse, oui une partie de moi se sent étrangère dans cette Europe des règles et des matricules, et elle lutte pour retrouver là où elle est certaine de s’ épanouir.   Je me retrouve dans la peau de Camara laye, de Bernard Dadié et de tants d’intellectuels africains qui souffrent de ce déchirement, souvent incompris par l’occident et lourd à vivre pour les porteurs que nous sommes.  

Ce poème reflète le cri de cœur d’un enfant peul, attaché à ses traditions et qui observent de jour en jour leurs disparitions aux profits des cultures venues d’ailleurs.  

 Oh toi magique terre de Fuuta, vaste étendu de miel,

Reflets des précieuses et belles étoiles de la magie du ciel,

Berce-moi par l’écho des doux chants d’amour des profondeurs du waalo,

Emporte à mon brave peuple, cette rose d’amour cueillie au-dessus des feuilles des laaloo,

Mon corps respire le parfum de ton amour,

Pluie des veines de ton cœur,

Guide-moi vers la majestueuse île de bonheur,

Laisse-moi contempler la douceur de tes vagues,

Arpentant la lueur qui perce le secret de tes pirogues,  

 Oh ! Toi racine de ma vie, rivière privée des malheurs,

Emporte-nous au sommet de tes magnifiques lumières,

Pour que nos âmes complices se fondent en image éternelle,

Fuuta des braves peuls, je serai ton serviteur réel,  

Je t’aime dans le murmure des palé et poode,

Hérité de la belle architecture des eaux des loodé,

Fidèle à toi, je le serai toujours,

Mon cœur et ma conscience te serviront avec bravoure.  

Terre des bergers, oasis de la fierté,

Berceau des traditions, ciment de la fraternité,

Oiseau de bonheur, racine de la vie,

Fleuve du courage, tam-tam des nuits,  

Qui réveille en moi ta grandeur la richesse de ton patrimoine qui ne périr à jamais.

Oumar Moussa N’DIAYE