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Le théorème des 3x8

Publié le 12 mars 2009 par Philostrate
Le théorème des 3x8   Trois éliminations de suite en huitièmes de finale. Une série de revers à la chaîne façon 3x8. C'est la belle passe de trois que vient de réussir Lyon au terme de ses dernières campagnes de Ligue des Champions. Cette fois, c'est Barcelone qui a scalpé la crinière du vieux Lyon. Sans guère se faire peur au demeurant. Naïf, je pensais que ce nouvel échec clouerait le bec à l'omniprésent président de l'Olympique lyonnais, Jean-Michel "Hélas". C'était oublier que le satrape de Fourvière a autant la défaite amère que la mémoire courte…
   Fallait l'entendre, ce matin, faire peser une partie de son élimination sur l'organisation du football français, qui a les épaules larges, faute d'avoir le mollet conquérant. Son aller simple au terminus des prétentieux, il avait envie de le faire partager le Jean Mi-Mi, beaucoup plus en tous cas que ses victoires, qu'il estime d'ordinaire ne devoir qu'à lui-même. Pourtant, si Lyon est certes tombé sur une impressionnante équipe de Barcelone - dont plusieurs adversaires en Espagne sont pourtant venus à bout ces dernières semaines…-, lui et son staff sont bel et bien responsables de cette débâcle.
   Par un mercato hivernal inexistant d'abord, qui n'a pas su ou voulu pallier les blessures et faiblesses de l'effectif. Ce problème de gestion des hommes est récurrent à Lyon. Le cas Fred, véritable planche pourrie sur le pont du fringant vaisseau lyonnais, en est symptômatique. Voilà un type qui, entraîné par son frère souteneur croqueur de billets, menace à chaque marché des transferts d'aller voir ailleurs si les liasses sont plus vertes et surtout plus épaisses. Eh bien lorsqu'il part enfin cet hiver, c'est dans la confusion la plus totale, sans que le visionnaire de Gerland ait le moins du monde préparé une solution de remplacement. Ce n'est pas faute d'avoir été prévenu pourtant !
   Ensuite, par une incapacité chronique à inscrire ces grands chocs européens dans le parcours normal d'un club qui se veut pourtant ambitieux. A chaque sommet printanier - ou presque, puisque les Lyonnais ne sont plus depuis trois saisons en Ligue des Champions quand arrive la date officielle du 21 mars…-, c'est la même rengaine. Aulas et sa clique dramatisent la rencontre à outrance : "match le plus important de la saison", face à "l'un des meilleurs voire le meilleur club du monde"… Résultat, au moindre revers de fortune, les fauves deviennent des lionceaux, les gentlemen rhodaniens perdent leurs nerfs comme des rosières. Les Lyonnais sont grands dans la victoire, mais petits et vicieux dans la défaite, comme Fred ou Cris il y a deux saisons contre la Roma, ou Juninho, lamentablement expulsé hier face au Barça. Manque de force morale, mauvaise préparation mentale… : dans la cour des grands, ça ne pardonne pas.
   Alors Lyon peut bien demeurer favori pour enfiler une nouvelle perle sur son collier de champion de France, il semble plus que jamais condamné à ne récolter que des poussières d'étoiles européennes. Le président de l'OL pourra toujours claironner qu'il s'agit là d'une preuve de stabilité et de réussite. Au regard des sommes investies, du budget d'un club bien mieux doté que les Chypriotes d'Anorthosis Famagouste, mais tout juste capable de gravir une marche de plus sur l'échelle européenne, ce nouveau revers relève d'un déficit de gestion, évident tant sportif qu'humain. Une remise en cause en profondeur s'impose. Mais Aulas tout-puissant, toujours persuadé d'avoir raison, si ce n'est contre le monde entier du moins contre ses pairs sur le pré étriqué du football français, est-il prêt à se livrer à ce douloureux exercice ?

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