Tanjavure, Tamil Nadu, août 2008
Coup de bonheur à la fin du jour. Dans le
téléphone, une voix reconnaissable entre toutes. Cette voix chargée d’amitié,
d’humilité et de tendresse, ce sourire si grand qu’on devine dans la lenteur
bienveillante des mots. « Hello
my friend it’s Kumar from Chennai ». Kumar,
notre chauffeur en Inde, vient prendre des nouvelles. Après les cartes semées
par-devers soi depuis septembre, la voix soudain nous catapulte. Les mots
débordent du cœur serré de surprise, les mots dévalent à toute allure du cœur
empressé de tout savoir : la famille, le travail, les touristes, le temps
qu’il fait… Les mots simples et nus, spontanés, où tout est dit. Il me semble
entendre toute l’Inde pousser sa clameur derrière lui. Et toutes les joies de
ce voyage se rallument dans un brasier, furtif peut-être, mais si fort.
Cinq minutes au téléphone avec Kumar, vous ne savez peut-être pas quel effet ça fait. Eh bien ce soir, l’appartement flotte sur le golfe du Bengale, ma chemise s’est élargie de trois tailles, ce blog reprend des couleurs et puis bientôt, dans un an et peut-être même un peu moins, c’était déjà dans l’air mais cette fois c’est scellé, l’Inde me reprendra dans sa foule, ses parfums, sa démesure, ses miracles. Et Kumar dans sa Chevrolet customisée sera est déjà le roi du monde.
(Kumar, à droite, et le gardien du palais du Chettinad, Tamil Nadu, août 2008)