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Politique et litterature ou : comment je me suis décrédibilisée...

Publié le 12 mars 2009 par Nellym67

Il y a des matins, on se lève et tout va bien. Quand soudain... après avoir été désigné par le sort pour remplir une ingrate besogne, on s'écrie, ravagé par le doute et l'humiliation :

"pourquoi moi?????????????"


 
C'est exactement la question qui m'est venue à l'esprit ce soir lorsque l'Hérétique a posté son commentaire sur mon blog : "Bonjour Nelly, Dites, vous n'auriez pas sauté mon tag sur la littérature et la politique, par hasard ?". Mue par ma curiosité légendaire, je vais voir de quoi il s'agit, alors que j'ai déjà 6 ou 7 tags de retard, et là, c'est le drame : je découvre avec la plus grande stupéfaction que ce blogueur que j'apprécie normalement beaucoup malgré quelques désaccords par-ci par-là, a commis l'irréparable; il me demande en effet de m'exprimer sur la littérature et la politique, mais pas de manière libre et inspirée comme je pourrais l'espérer afin de frimer un peu et de vous parler de mes auteurs favoris, avec l'air de savoir de quoi je parle (l'air seulement). Non! Il y a un vrai défi dans ce tag, un défi qui risque de me décrédibiliser à vie, je ne le sais pas encore mais je crains le pire... Je ne vous laisse pas une seconde de plus trépigner d'impatience, je vous explique de quoi il s'agit ou plutôt je "copie-colle" la définition du jeu chez l'initiateur : " il s'agit de choisir de quatre à six écrivains français, ou alors, pour ceux qui préfèrent la littérature étrangère, des écrivains étrangers, et d'imaginer quel serait leur positionnement politique aujourd'hui"... et ce n'est pas tout, il faut considérer leurs "convictions profondes", et surtout choisir des auteurs qui ne doivent pas avoir vécu à une époque postérieure au XIXème siécle...
 
Je répète : "pourquoi moi"????
 
Mais c'est sûrement parce que j'adore faire des choses improbables... et que j'aurai plaisir à mon tour à taguer d'autres victimes, on va se marrer là...
 
 
- Bon allez je commence... (le début de ma fin, sans doute...). Je choisis seulement 4 auteurs, parce ce sera déjà un exploit, restons modeste (ou tout simplement, restons ... discret en matière d'imcompétence).  
Hum. Donc je commence par Molière, histoire d'aborder quelqu'un de connu... Celui qui se moque des faux-semblants, des dévots, des hypocrites, du libertinage, ... bref de tout ce qui  privilégie l'apparence aux dépents d'une vraie richesse humaine intérieure. Il serait mort de rire en écoutant Ségo et sa bravitude, et tous les discours UMPistes vantant les mérites de l'argent, de la puissance et protégeant le côté bling bling du Président. Il inquiétait le pouvoir en place, la bourgeoisie, et en même temps, il prônait toujours en filigrane une certaine morale, une vertu éclairée...
Aujourd'hui, je l'imagine polémiste, commentateur, mais pas forcément partisan ou encarté, bien que sympathisant j'imagine de notre MoDem... Comment ne pourrait-il pas l'être, puisque j'vous l'dis...  mais frileusement, il serait certainement peu compréhensif envers certaines personnalités qui tentent de faire de ce mouvement un parti classique. (et bang, voilà que je te fais passer des messages subliminaux au milieu...).
 
- Vous êtes toujours là? Bon donc je tente un deuxième auteur alors. Un de mes préférés : Descartes! (je sais, j'suis pas une marrante tous les jours, mais que voulez-vous, on se refait pas...). Je ne vous parlerai pas de Descartes le métaphysicien ou du méthodique, de celui qui doute, qui est, qui prouve et qui sait... Non je préfère le Descartes un peu fragile qui écrit à la reine Elisabeth..., le Descartes aussi qui s'occupe de morale, de politique...  subrepticement (je ne suis pas allée chercher mes cours de fac, mais je tente...). L'Europe que nous sommes toujours en train de construire comprend cette pensée dans son patrimoine spirituel et culturel. En effet avec lui on passe de la primauté des lois universelles et transcendantes à celle de l'homme doté de raison et donc d'autonomie morale et de volonté. Avec lui on passe d'une philosophie sur l'univers à une philosophie anthropologique, donc un discours sur l'homme...
Descartes aurait sans aucun doute (sans jeu de mot!) aussi beaucoup de difficultés à s'engager dans un parti, il viendrait cependant certainement aux différentes conférences et conventions du MoDem exposer ses idées sur la liberté et la volonté... répétant en contemplant notre société comme il le disait à Elisabeth "je ne suis pas ici en mon élément", en intellectualisant un système de changement... , en prônant la démocratie du "citoyen éclairé", mais sans nous présenter de mise en oeuvre... car ce type de scénario l'a toujours mis mal à l'aise...
 
- Allez courage, un troisième."O temps! suspends ton vol; et vous, heures propices! Suspendez votre cours"... Lamartine présente la particularité de conjuguer la poésie et la politique, donc je ne pouvais pas le passer sous silence. Il a beaucoup évolué dans ses convictions tout au long de sa vie, mais attention! Pas à la manière d'un Hervé Morin ou d'un Eric Besson... Il a gardé une âme révolutionnaire qui a pris un peu plus de place à la maturité... Ses préoccupations deviennent le bien-être social, la paix et le progrès grâce aux révolutions de la pensée. Rocardien? (je ne dis pas socialiste, trop compliqué de dissocier ensuite...).

- Un petit dernier : Rousseau! Je sais qu'il est genevois et pas français mais ce serait dommage de l'occulter étant donnée son influence sur la Révolution française et puis... j'ai passé des heures sur ses oeuvres aussi bien en France qu'en Allemagne où j'ai eu l'occasion de suivre un séminaire de 3 jours en Forêt Noire qui lui était consacré, pour les étudiants en "proseminar" parmi lesquels je m'étais incrustée... (un séjour inoubliable à Freudenstadt, O. tu te souviens???) Rousseau était un littéraire et un philosophe ... celui du peuple comme source du pouvoir, en mesure de se gouverner directement! Selon lui, l'homme à l'état de nature est injuste, tyran, il dégrade son environnement, il faut donc trouver le contrat social idéal pour harmoniser toute cette communauté humaire et pour la protèger. Chaque individu est une partie indivisible du tout qui n'obéit qu'à lui même en respectant le contrat social. (ndlr : euh... merci de rester jusqu'à la fin maintenant que vous êtes arrivés jusque là). Rousseau défend la démocratie, mais il n'a pas confiance à l'individualité, dont la liberté et la subjectivité des droits sont les caractéristiques. Il ignore le pluralisme...Certains commentateurs affirment qu'il dissout la société dans l'Etat. Il confond les droits individuels et l'intérêt public... Boum, on impose au nom de l'intérêt général... On reconnaît un peu le style du passage en force des réformes au nom d'un projet néo-libéral dépassé par la crise... Eh oui, Rousseau aurait voté Sarko! Pfff, tellement étranger à l'équilibre des pouvoirs... même s'il a permis l'évolution intellectuelle qui a suivi, permettant d'éradiquer (définitivement?) la concentration des pouvoirs en France...

J'ai finalement terminé mes devoirs! Alors, qui veut prendre la suite??? Personne ne se bouscule au portillon, je vais donc désigner... les élus.

CC, Philippe le mécanicien, Aurélien et Skeptikos!!! Et Hervé parce que j'ai hâte de le lire sur ce sujet!


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