L'ECE organise la 3ème Dictée ECE, interview de P. Brouaye

Comment est née cette initiative ?

La Dictée ECE est née d'un double constat, celui de la dégradation du niveau d'orthographe et de grammaire d'une part et le fait qu'il faut tordre le cou au préjugé qui consiste à dire que tous les scientifiques sont mauvais en français ! Certes, nous sommes rigoureux et exigeant sur le niveau de nos élèves - l'épreuve d'expression écrite du concours d'entrée à l'ECE est éliminatoire en dessous d'un certain seuil - et nous nous attachons à leur faire prendre conscience que le respect de l'orthographe et de la syntaxe n'est pas une exigence bêtement scolaire mais que c'est la base de l'efficacité professionnelle. Les entreprises nous alertent régulièrement à ce sujet et nous demandent d'agir, ce que nous faisons tout au long du cursus. Néanmoins, il ne faut pas croire que lettres et sciences sont sœurs ennemies. Nos élèves font des dictées et ils aiment ça ! Ils apprécient également les exercices d'écriture telle que la rédaction de nouvelles, par exemple.

Avez-vous noté un impact de cette opération sur les progrès réalisés par vos élèves ingénieurs en français ?

Il est difficile de quantifier un impact sur les progrès de nos élèves, il s'agit plutôt d'une prise de conscience et nous attachons beaucoup d'importance à ce que le message soit bien assimilé. Le fait de se poser la question de la bonne orthographe d'un mot ou du bon accord d'un verbe est essentiel. Ensuite, il faut les amener à chercher la réponse à la question et c'est ainsi qu'ils progressent. D'une façon générale, sur plusieurs années, nous constatons que les rapports rédigés par nos élèves à l'issue de leurs stages en entreprises sont plutôt en amélioration sur la forme et sur le fond.

Quelles sont les nouveautés de cette édition 2009 ?

Deux nouveautés sont au programme de l'édition 2009. La 1ère est l'organisation d'une Dictée ECE au Canada, à l'Ecole de Technologie Supérieure (ÉTS) de Montréal. Cet établissement partenaire de l'ECE s'est porté candidat à l'organisation de la Dictée ECE, sur le modèle de notre concours. Elle aura lieu le 19 mars pendant la Francofête qui célèbre le français et la francophonie en mars au Québec.

La 2nde est « Les Molympiques » qui remplaceront le débat pendant les corrections de la Dictée. Organisés par l'association étudiante Nota Bene ECE, les jeux molympiques permettront aux participants de « s'affronter » en équipes autour d'épreuves qui porteront sur les mots et le bon usage de la langue française.

Citons par exemple l'épreuve du +7, où chaque mot d'un texte ou d'un poème célèbre sera remplacé par le septième mot qui le suit dans le dictionnaire, ou encore Mimez, c'est gagné, où il faudra mimer un proverbe ou un slogan. Chaque équipe sera constituée d'une dizaine de participants de la Dictée ECE, avec pour parrain l'un des partenaires de l'événement qui sera secondé par un membre d'une association étudiante de l'ECE. Les équipes se défieront afin de décrocher le titre de Champion molympique !

Les valeurs de fair-play et de sportivité que le serment olympique véhicule sont la principale motivation du choix du nom "Jeux molympiques". La trêve "molympique" suspendra les rivalités et réunira tous les participants sous une pensée d'Ambrose Bierce : "l'orthographe est une science qui consiste à écrire les mots d'après l'œil et non d'après l'oreille".

Envisageriez-vous la mise en œuvre d'un concours à plus grande échelle, une opération inter-établissements ?

Nous réfléchissons à essaimer la Dictée ECE dans les pays francophones, comme c'est le cas avec le Québec cette année, avec à terme un concours inter-nations. Nous avons également en tête un challenge écoles qui permettrait aux établissements de présenter « leurs champions » et des demi-finales régionales pour sélectionner les meilleurs candidats qui pourraient venir s'affronter à Paris, comme pour les Dicos d'or, il y a quelques années.

Pour plus d'informations : http://dictee.ece.fr ou dictee@ece.fr