Un récent document publié par l'OCDE me semble interessant pour mettre en perspective la crise économique en cours.
Une étude intéressante qui vise à estimer les effets sur la croissance potentielle d'une crise bancaire durable.
Les destructions de capital productif induites par une crise bancaire ont des effets directs et à court terme sur la croissance effective, mais aussi des impacts à long terme sur le potentiel de croissance.
Une telle crise nous éloigne de notre frontière des possibilités de production, par les gaspillages de ressources productives qu'elle provoque en courte période, mais elle obère durablement notre capacité à repousser notre frontière technologique en longue période.
Autrement dit, les conséquences négatives de la crise bancaire et financière grèvent notre présent et hypothèquent notre avenir.
Les perspectives d'avenir se trouvent sous la tutelle des conditions du présent.
Pour changer l'avenir, il faut d'abord changer le présent.
THE MACROECONOMIC CONSEQUENCES OF BANKING CRISES IN OECD COUNTRIES
ECONOMICS DEPARTMENT WORKING PAPER No.683
by David Haugh, Patrice Ollivaud and David Turner
RÉSUMÉ
« Ce papier analyse, dans le contexte des crises bancaires passées des pays de l'OCDE, les caractéristiques des ralentissements économiques et de la reprise qui suit, ainsi que de mettre en évidence de possibles effets sur la croissance du potentiel de production.
Cette étude se différencie des précédentes par l'utilisation de l'écart de production et du potentiel de l'économie.
Les ralentissements qui font suite à une crise bancaire semblent durer plus longtemps avec des pertes plus importantes et avec une réaction négative de l'investissement privé disproportionnée.
Le rythme de la reprise est plus modéré et se caractérise par des contributions fortement positives des exportations.
Les résultats de l'analyse des conséquences des crises bancaires sur le potentiel de l'économie sont mitigés.
La crise bancaire au Japon a affecté négativement le potentiel de production via une baisse de la productivité du travail.
Cela peut être relié à la durée des problèmes bancaires qui ont touché le Japon et de leurs conséquences néfastes sur l'allocation du capital.
Dans le cas des crises bancaires des pays nordiques qui ont duré moins longtemps, il n'y a pas eu d'effets sur la productivité, bien que temporairement le potentiel ait baissé ce qui provient principalement d'une augmentation du taux de chômage structurel.
Cette dernière relation peut refléter l'interaction entre d'une part un ralentissement exceptionnellement sévère et d'autre part des rigidités structurelles sur le marché du travail. »
Mots-clefs : Crise bancaire ; crise financière ; ralentissement économique ; écart de production ; cycle économique ; croissance potentielle.
Conséquences macroéconomiques des crises bancaires dans les pays de l'OCDE
OCDE
http://www.olis.oecd.org/olis/2009doc.nsf/LinkTo/NT00000DDE/$FILE/JT03260699.PDF