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Qui ont souffert après le 19 mars ? Les harkis, les...

Publié le 13 mars 2009 par Harki45

Mesdames, Messieurs,

Monsieur le Président de la République, Monsieur le secrétaire d'Etat, j'associerai à mon rédigé à mes amis, attaché à la cause des rapatriés et des harkis. Je conserve gravé dans ma mémoire le souvenir de l'arrivée de ces familles rapatriées d'Afrique du Nord, dans les conditions que vous connaissez.

A cet instant, j'ai une pensée pour les personnes qui ont su leur offrir le meilleur accueil possible. Aujourd'hui, quarante six ans après, nous avons le devoir moral de reconnaître tout l'apport culturel, économique et humain que les rapatriés ont apporté là où ils se sont installés. Ce constat permettra également de rappeler, afin que nul ne l'oublie, combien les Français d'Afrique du Nord, par leur travail et l'amour de la France, ont contribué sur le territoire national à l'épanouissement, qu'ils en demeurent fiers et nous reconnaissants. Monsieur le secrétaire d'État, je vous interpelle et vous demande de comprendre ceux et celles qui ont soufferts après le 19 mars.

Il conviendrait de choisir une autre date que celle du 19 mars pour instituer une journée nationale d'hommage aux morts pour la France pendant la guerre d'Algérie. Chacun peut comprendre que, pour l'immense majorité des rapatriés d'Algérie, cette date résonne encore dans leur mémoire comme la date leur signifiant définitivement le chemin de l'exode. La guerre d'Algérie n'a pas réellement cessé le 19 mars 1962.

Après cette date, des milliers et des milliers de vies humaines ont été sacrifiées, souvent de façon cruelle. Souvenons-nous des 1 736 disparus. Souvenons-nous des 145 soldats de l'armée française tués et des 102 autres disparus après le cessez-le-feu. Souvenons-nous de l'horrible journée du 5 juillet 1962, véritable génocide contre la population oranaise. Ce jour-là, plus de 2 000 personnes ont été assassinées. Souvenons-nous de l'exécution, aux alentours du 15 juillet 1962, dans les forêts de Tlemcen, de 12 000 harkis.

Le choix de la date du 19 mars 1962 comme journée du souvenir offenserait la mémoire de toutes ces victimes et de leurs familles. L'honneur et la grandeur d'un pays, c'est de savoir distinguer les jours de gloire des jours sombres de son histoire. Le 19 mars 1962 n'a jamais été et ne sera jamais un jour de gloire pour notre nation. Je crois juste aujourd'hui de le rappeler ici.

Il est plus justiciable d’aborder les dossiers matériels des rapatriés d'Afrique du Nord, qui restent en suspens. Je pense en particulier l'avenir des épouses et des veuves de harkis. Elles ont droit, dans la durée, à une sécurité matérielle. Aujourd'hui, il n'est ni trop tôt ni trop tard pour poursuivre l'effort budgétaire de solidarité nationale envers les harkis. Il conviendrait, toujours dans un esprit de justice, que l'Etat soit particulièrement attentif aux mesures financières qu'il prendra en leur faveur.


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