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Randonnée autour de Cologne

Publié le 15 mars 2009 par Wawaa

Avec le Gers, j’ai découvert le plaisir de marcher dans la nature, et je me languissais fermement de puis deux mois de reprendre les randonnées.  Le temps s’annonçait plutôt clément ce week-end et j’avais envie d’aller crapahuter à nouveau dans les contrées gersoises. Hier soir, pourtant, quand mon appareil photo s’est déclaré en panne, je n’avais plus envie d’y aller. L’idée de ne pas pouvoir immortaliser tout ce que j’allais voir pendant ma ballade me frustrait au plus haut point. Et puis, en allant me coucher, je me suis dit que j’allais regretter de ne pas y aller quand même d’autant plus qu’au-delà les photos il existe un moyen imparable de retransmettre tout ce que l’on a vu : les mot. Ce matin avant de partir, j’ai casé dans ma poche mon calepin et un stylo, histoire de raconter sur le vif ce que j’allais admirer. Bref, vous l’avez compris, aujourd’hui, aucune photo, rien que des mots !



Partie à 8h10 de chez moi sous une fine bruine et un ciel totalement blanc, j’ai emprunté la départementale 40 qui passe par Cabas-Loumassès et sa belle église sur laquelle j’aime toujours jeter un oeil, Sère et sa grande croix en fer forgé, Moncorneil Grazan et son château à deux tours tout en longueur, Tachoires et ses environs où surgissent à droite à gauche des ruines châtelaines. Ce que j’aime quand je pars à cette heure là, c’est que la faune est encore de sortie. Des groupes de chevreuils couraient dans les champs, si j’en vois souvent encore plus tôt le matin quand je pars travailler, c’est dans l’obscurité nocturne. Là, dans le jour levant, c’est toujours agréable de pouvoir les observer. Sur la même route, l’impressionnante église romane de Lamaguère m’épate à chaque fois.Un peu plus loin, dans la brume blanche, s’esquissait la silhouette dentelée de Castelnau-Barbarens, une sorte d’ombre chinoise dans le voile du brouillard.
Après avoir passé L’Isle-arné et ses nouveaux lotissements, puis Aubiet, je suis arrivée dans la magnifique ville de Mauvezin, ses halles et son clocher qui ressemble à celui de Lectoure. C’est à partir de là que j’ai enfin vu la direction de Cologne, située à 9 kilomètres de là. Plus j’avançais et plus le ciel s’éclaircissait. Coup de chance. En entrant dans cette ville, point de départ de ma randonnée, j’ai eu un coup de foudre pour la place de la Halle. Je me suis garée face à la Halle, éprise d’admiration. Il est 9h14, je n’ai pas encore commencé la randonnée et je suis déjà émerveillée.
La Halle est absolument magnifique, unique en son genre. Au centre un bâtiment carré en colombages est surmonté d’une cloche abritée par une jolie petite charpente. J’aime l’esthétisme de l’hasardeux placement des colombages sur les murs. A mi-hauteur du bâtiment une autre charpente forme la Halle qui se termine sur ses flancs en successions de poutres qui rejoignent le sol et en piliers d’anciennes pierres anciens sur les quatre coins. Quelques suspension luminaires en fer forgé sont accrochées au plafond. Tout autour de cette Halle c’est un véritable festival de colombages et de briquettes, de belles arcades sur les couverts, une farandole de teintes différentes.
9h30. Il serait temps de commencer la randonnée. Je me dirige vers la rue de Saboulies ou je croise des portes d’entrées anciennes et jolies, un puits et son toit pointu. Je souris en passant près de la salle polyvalente en voyant sur une plaque le nom « Club des ânes ». Cent mètres après, je tourne à droite en direction du cimetière. Sur ma droite, derrière un cheval noir et un cheval blanc qui me regardent curieusement et quelques arbres en fleur, j’aperçois l’église colognaise. Elle n’est pas très grande mais elle semble massive. Son clocher me parait si bas que je prévois déjà d’aller y jeter deux yeux dès mon retour de randonnée. Autour des fenêtres arquées, des liserés de briques rouges flashent par rapport au mur grisonnant.
Je continue ma route derrière le cimetière comme me l’indique mon plan. Je me retrouve au milieu des champs et malgré la boue – nous ne sommes qu’en Mars, les terres sont encore très humides – je m’émerveille devant l’assemblage campagnard qui s’offre à moi : vert, terre, réserve d’eau, petits bois portant encore la marque de l’hiver, ciel nuageux parsemé d’éclaircies, les sinueux vallons de Lomagnes en filigrane dans la brume matinale. Mes pieds s’enfoncent dans la boue et mes chaussures s’alourdissent, mais le calme environnant est tellement agréable que j’en oublie cet inconvénient.
Je tourne à gauche vers le stage. Sur ma droite j’aperçois les quatre tours d’un château que je pense hors du Gers étant donné que Cologne est tout de même à la frontière de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne. Je traverse la D21 et je prends le chemin d’un horrible château d’eau. Sur le bas du chemin, au pied d’un affreux pylône électrique, une simple et belle croix tout en pierre est plantée là. Son socle est constitué de plusieurs pierres taillées, des grandes en bas, des plus petites sur le haut. Je souris encore, les branches de la croix penchent.
Arrivée au château d’eau, un panneau explique brièvement l’histoire du site. Il y avait là au départ une église, Notre-Dame de Saboulies ainsi que son cimetière. Au XIV e siècle, un orage de grêle extrêmement violent, ravagea Cologne et sa région un 18 Mai. Les habitants décidèrent de faire un pèlerinage annuel, le 18 Mai, à Notre-Dame de Saboulies. En 1792, malgré sa résistance, elle fût détruite et les lieux furent réquisitionnés comme « biens nationaux ».
En descendant derrière, le château d’eau, jouxté par une grande antenne –probablement de téléphone-, je longe un petit bois. Un autre patchwork campagnard se coud dans les vallons : tout commence à reverdir avec le printemps imminent. Des clochers pointaient le bout de leur pointe à tous horizons. Le chant des oiseaux, chorale campagnarde harmonieuse, le cri strident des corbeaux, et ce jaune et ce vert qui s’accompagnent dans les vallons. Je jubile.
Arrivée au coin du bois, je tourne à gauche, traverse la D227 et je continue en direction  de Saint-Anne. A ce niveau là, je suis censée avoir un beau panorama sur les Pyrénées, mais elles sont perdues dans les nuages. Je doute un peu de mon trajet après avoir marché un bon bout, le balisage jaune à disparu. Advienne que pourra, je continue sur ma lancée ! Il y a toujours ces vallons que je dévore des yeux, mètre carré par mètre carré. Je suis sur le bon chemin et en tournant à droite vers le ruisseau du Pest à 10h30, j’ai trouvé une énorme vieille souche d’arbre sur laquelle je me suis assise pour prendre ma collation. Des vagues de vert, de jaune, de marron s’étalent sur la campagne. Zig-zag. Clochers au loin. Bois. Arbres esseulés. Le soleil me réchauffaient à la douce mélopée des oiseaux.
En descendant, quelques arbres timidement sont accompagnés du bourdonnement continuel des insectes qui les butinent. Les pétales blancs volent. Au loin, sur le vert chatoyant des champs illuminés de soleil, les ombres des nuages se dessinent. Je continue ma descente et j’atterris devant une belle ruine envahie d’arbres et de lierres. Les portes sont entrouvertes, les fenêtres à nue. A l’intérieur, comme à l’extérieur gisaient des vieux fauteuils de voiture apparemment. Ils surgissaient des herbes, inopinément. Je contourne le bâtiment et je descends encore jusqu’à un petit bois. L’odeur des violettes qui tapissent le sol est enivrante. Quelques boutons d’or commencent, eux, à éclore.
J’arrive à la passerelle de bois qui permet de traverser le ruisseau du Peste. Le ruisseau est petit mais se trouve 3 à 4 mètres plus bas dans le fossé. Mon estomac se noue coriacement. Je n’aime pas beaucoup ce genre de petit pont sans rampes. J’y vais calmement, puis j’accélère de peur. Me voilà de l’autre côté !
Je monte vers une route et je continue vers la droite. Je suis dans le hameau du Cachou où je reste sans voix devant une très belle maison pittoresque avec des arcades. Je veux la même un jour ! Je veux la même ! Je continue sur ma route et je me retrouve alors sur un chemin situé au milieu des champs verdoyants que j’avais aperçus depuis le château d’eau que je vois d’où je suis. Arrivée au hameau de Saint-Paul, je tourne à droite et 600 m plus loin je prends à droite. Là, je longe une petite rivière, bordé d’arbres et de roseaux. Vert, bleu, jaune, blanc, et ce petit vent frais. Je tombe sur des ruches disposées dans un prés sur la gauche. Je vois tout autour des petits points tourbillonner.
Le chemin bordé d’arbre commence vraiment à se faire long, bien qu’il soit agréable d’y marcher. Je suis censée rejoindre le château d’eau mais quand je le vois sur la droite, hors de ma trajectoire, je comprends que je me suis trompée. J’ai raté une bifurcation sur la droite. En fait il y avait deux balisages, mais la flèche de mon trajet n’était pas vraiment orientée vers le chemin en question. J’ai donc continué bêtement, tout droit, vers l’autre balisage jaune. Tant pis ! Je ne suis pas perdue pour autant ! Avec mon plan, je retrouve la route de Cologne, mais il y a beaucoup de voitures. Je n’ai pas osé me détourner dans les champs de peur de me perdre quand même. A 12h10, je m’arrête pour manger, au bord d’un bois, assise sur des branches coupées. Puis je reprends la marche. Après quelques virages sinueux, voilà la belle ville de Cologne. Cologne, dans le Gers, évidemment.
Je dépose mon sac et mes affaires dans la voiture et je m’offre le luxe d’une petite balade éclair sous la fraîcheur des couverts. Briques, colombages, magnifiques portes d’entrées, charpente. Je retrouve les portes anciennes dans la rue de Toulouse qui mène à l’église.
Devant l’entrée de l’édifice, j’observe. Elle est massive. Il y a sur les coins deux tourelles crénelées. Le tympan est simple, avec une statue de la vierge à l’enfant. J’avance un peu. Une pancarte m’indique que l’église date du XIV e siècle et qu’elle était défensive, d’où les tourelles. La tour carrée que j’avais aperçue au loin et trouvée trop basse n’est apparemment pas le clocher puisque les cloches se trouvent du côté de la porte d’entrée, sur le flanc, dans un abri de bois.
Je suis repartie, contente de ce détour campagnard fort agréable. Je n’ai aucune photo mais beaucoup d’images en tête. Une chose est sûre, dès que je retrouve mon appareil photo en forme, je repasse par là !


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