Magazine Humeur

Préambule de campagne

Publié le 17 mars 2009 par Jlhuss

b-240-barrosob1215156259.1237237340.jpg Lorsque les économistes, les responsables politiques et les « dits » experts fournissent des explications sur la chute de l’emploi, elles culminent toutes dans un seul mot : mondialisation. La communication « high-tech », le faible coût des transports et le libre-échange illimité transforment le monde entier en un marché unique -c’est la thèse inlassablement répétée. Ces données engendrent une concurrence globale exacerbée, y compris sur le marché du travail. A les en croire les entreprises ne seraient à même de créer des emplois que dans des pays étrangers où ils coûtent le moins cher. C’est l’adaptation par le bas avec son cortège de demande de sacrifies. Il ne s’agit pas du tout de réclamer, au nom de la crise, des sacrifices à tous, mais essentiellement aux salariés. Les réformistes qui se placent sous le signe de la mondialisation, s’attaquent d’abord au pacte social tacite de la République. Un pacte qui essayait de juguler l’inégalité sociale en organisant une redistribution des richesses, du haut vers le bas.

b-238-giscard1214774421.1237237465.jpg
Même si en ce moment ils ont un peu de plomb dans les ailes, ceux qui rependent l’idée que le modèle État-providence a cessé de servir, est devenu trop coûteux par rapport au reste du monde, sont encore vivaces. Même si les défenseurs de l’État social, retrouvent un peu de voix, ils semblent encore se battre pour une cause perdue.

C’est surprenant ! L’internationalisme, jadis inventé par les leaders ouvriers sociaux-démocrates pour contrecarrer les va-t-en-guerre capitalistes, a depuis longtemps changé de camp.

Dans le monde, plus de 40.000 entreprises transnationales de toutes tailles manipulent comme des pions leurs employés, mais aussi leurs États, dans la partie qu’elles livrent. La nouvelle Internationale, celle du capital, déstabilise des États entiers et l’ordre social qui les régissait jusqu’alors. D’un côté, elle brandit çà et là la menace de la fuite des capitaux et force ainsi les États à pratiquer des réductions d’impôts considérables, à accorder des subventions par milliards ou à fournir des infrastructures gratuites etc. Lorsque cela ne suffit pas, on fait appel à la planification fiscale à grande échelle : les bénéfices sont canalisés vers les pays où le taux d’imposition est le plus bas. Dans le monde entier la part apportée par les détenteurs de capitaux et de fortunes au financement des missions revenant à l’État ne cesse de diminuer. Dans la période récente, d’avant crise, les cours de la bourse et les profits des entreprises ont connu une croissance à deux chiffres, mais les salaires ont stagné. Dans le même temps, le chômage a tendance à s’accroître de même que les déficits publics. Nul besoin d’un diplôme en économie pour comprendre ce qui se passe : la tendance générale de la production capitaliste n’est pas d’élever, mais « d’abaisser le niveau moyen des salaires, d’abaisser la valeur du travail jusqu’à sa limite inférieure , tout en oubliant pas d’ajouter : “travailler plus pour gagner plus”

arlette.1237239055.jpg
L’enchevêtrement mondial de l’économie n’a rien d’un événement naturel : il est le fruit recherché d’une politique poursuivant des objectifs précis et voulus. Traité après traité, loi après loi, ce sont toujours les gouvernements et les parlements qui ont décidé d’éliminer les barrières qui gênaient le trafic international du capital et des marchandises. Depuis la libération du négoce des devises jusqu’à l’extension constante de l’accord sur le commerce mondial, en passant par le marché intérieur européen, les hommes politiques de gouvernement, dans les pays industrialisés occidentaux, ont instauré eux-mêmes et de manière systématique cette situation qu’ils ne parviennent plus à maîtriser aujourd’hui.

Bientôt, les élections au parlement européen devraient nous permettre de discuter de ces questions. Craignons cependant, qu’une fois de plus, le fond soit esquivé au profit de la polémique partisane. En effet les deux grandes formations de gouvernement ne divergent guère sur cette problématique si ce n’est par la logorrhée : pour une Europe plus forte, pour une Europe plus sociale, plus solidaire, plus indépendante, pour une Europe autrement … etc.etc., mais ATTENTION ! SANS remettre en cause la loi d’airain du sacro-saint MARCHE et de sa liberté totale et indiscutable.

[Dessins chez Croquignolet]

ééé

ééé


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jlhuss 148 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines