D’une façon générale, le "jeunisme" n’a jamais été très convaincant. Ce n’est ni parce qu’on est jeune qu’on est dynamique et bon, ni parce qu’on est vieux qu’on est sclérosé et con. Il y a toutefois un vérité qui elle ne souffre d’aucune ride, le politicien chevronné est entraîné depuis très longtemps au trop fameux compromis helvétique qui ne mène souvent à rien. Il est aussi trop proche de ses propres intérêts économiques et personnels pour pouvoir regarder la société et ses problèmes majeurs avec suffisamment de recul. Enfin, il ne fait que gèrer le quotidien, souvent sans vision, car la vision véritable ne peut venir que des générations montantes ou de quelques illustres vieux sages qui seraient restés enfants dans l’âme.
Quand on voit la tournure actuelle de la campagne pour les élections fédérales de cet automne, la vacuité des arguments de certains sortants, quand on voit la bassesse des attaques portées, quand on voit l’incapacité proverbiale de politiciens chevronnés à s’exprimer correctement en français et à aligner trois mots de suite avec une certaine logique sur un papier quelconque, on se dit qu’il faut un sérieux coup de balais et une redynamisation des forces.
Il faut certainement aussi en finir avec la politique du compromis. N’oublions pas que c’est en son nom que les politiciens sortants ont permis l’élection du rapace vorace et sans coeur Blocher : ce n’est pas l’UDC qui est responsable de cette élection, ce sont les autres partis et leur ligne de conduite soi disant teintée de compromis helvétique. Il y a eu une forme de traîtrise dans cette élection, traîtrise qui doit être sanctionnée par les urnes.
Actuellement le Conseil fédéral est une véritable poudrière, un repaire de sages qui ne le sont plus et qui se tendent des croche-pattes à qui mieux mieux. Il ne peut y avoir de compromis avec un Blocher, il ne peut qu’y avoir des heurts et des malheurs. Faisons donc tout ce qui est possible pour empêcher sa réelection et celle d’un de ses collègues UDC. Que ce parti reste dans l’opposition et dépense ses fonds pour mener des campagnes stériles et mesquines d’opposition, c’est très bien, mais de grâce qu’il cesse de gouverner : son corpus idéologique et son logiciel interne ne lui permettent tout simplement pas de prétendre mener à bien une tâche noble qui est celle de gouverner.
Dans ce cadre-là, soutenons également l’envie des jeunes de participer aux débats et aux institutions. C’est un pari sur l’avenir, ils ne sont pas forcément encore aussi au fait de toutes les astuces bernoises que les sortants, mais ils sont justement meilleurs qu’eux sur le plan de l’éthique et des ambitions.