Posted on by Kalisse
Avec le plan Objectifs Terres 2020 annoncé en février par Nicolas Sarkozy et Michel Barnier, l'agriculture française change enfin de cap. Depuis 2008, en Bretagne, le département des Côtes d'Armor a pris de l'avance : le financement public de l'agriculture est réservé aux petits exploitants engagés dans une démarche de développement durable. Outre l'action remarquable du CEDAPA d'André Pochon, c'est maintenant la Chambre d'Agriculture et le Conseil Général qui s'enage vers une agriculture solidaire et respectueuse de l'environnement. Un bonus sera même accordé à ceux qui passent en bio. Bravo les bretons !Article de Basta ! par Raphaël Baldos le
Ces nouvelles orientations font suite à un travail de réflexion et de concertation entamé en 2006. Une centaine de personnes issues de syndicats agricoles, de coopératives, de lycées agricoles, de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et du monde associatif ont été auditionnées par la Commission de l'agriculture et du développement durable.
Des personnalités, comme Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire et expert à la Commission européenne sur les OGM, ont rappelé les limites actuelles de notre modèle de développement : épuisement des ressources naturelles, pollution du milieu, etc. Au printemps 2007, le conseil général a sollicité l'avis de l' Observatoire départemental du développement durable (O3D) - composé d'élus, de représentants des services de l'Etat, des chambres consulaires et d'associations - puis en janvier 2008, il est passé à l'action, avec l'adoption des nouveaux principes d'intervention.
" La part de notre budget consacré à l'agriculture, 13 millions d'euros, représente bien peu par rapport aux 160 millions d'aides directes de la Politique commune européenne (PAC). C'est pour cela que nos aides cibleront les exploitations qui en ont le plus besoin ", précise Hervé Tanguy. Ce choix budgétaire se justifie aussi par l'ampleur du secteur agricole dans l'économie du département : l'espace agricole occupe 70% du territoire, 10% des actifs sont paysans, et l'agroalimentaire représente 46% des emplois industriels. Les aides aux organismes agricoles seront, elles aussi, conditionnées : seules les actions en cohérence avec les priorités du conseil général seront financées. Les comices et autres foires devront également prendre en compte le développement durable. Exemples : assurer une bonne gestion des déchets, favoriser l'accès des handicapés... Les projets collectifs d'agriculteurs devront, comme pour les initiatives individuelles, respecter un socle de base pour accéder aux aides : engagement dans une démarche de qualité ; études de marché ; autofinancement, transparence financière (production de documents comptables). Ils pourront obtenir davantage s'ils approfondissent leur démarche, notamment en créant une filière non OGM, en pratiquant le commerce équitable ou une gestion sociale des emplois. Cette petite révolution dans le monde agricole n'est pas prête de s'arrêter : le conseil général prépare déjà de nouveaux dispositifs facilitant l'acquisition de terres par les jeunes agriculteurs.
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