LE GRAND REGRET D’AVOIR OFFENSE DIEU, INFINIMENT BON ET INFINIMENT AIMABLE, ET AUQUEL LE PECHE NE PEUT QUE
DEPLAIRE parce qu’il voit se détruire ses créatures préférées, créées « à son image et à sa ressemblance »
.
Le regret suppose ce qui a été dit précédemment : connaître Dieu, l’ordre qu’il a mis dans le monde et dans l’homme, les commandements qu’il a donnés à l’homme pour son bien,
par Amour paternel. Certes il y a une morale naturelle fondée sur la communauté qui existe entre les hommes, mais qui varie aussi selon les peuples, les civilisations, les siècles…. Mais Le vrai
REGRET, la conscience d’avoir OFFENSE, vient de la connaissance de Dieu : plus l’être humain le connaît, et plus il prend conscience du désordre introduit là où Dieu a mis l’ordre, de la
destruction qu’il introduit dans sa propre vie, dans sa propre existence, dans sa propres destinée, puisque corps et âme, il est appelé à voir Dieu « comme il est », « face à face ».
Un exemple simple permet de comprendre comment le péché est compris et estimé à sa juste valeur : un verre d’une eau puisée dans une source pure. L’eau est transparente. Si on
la regarde à la lumière du soleil, on y voit déjà une foule « d’habitants ». Si on la regarde à la lumière d’un microscope, on y découvre tout un monde…
Il en est de même pour le péché. L’âme non éclairée par la Lumière de Dieu, ou plutôt aveuglée par les ténèbres de Lucifer, ne voit rien d’anormal dans sa vie : « je n’ai pas
de péchés… ». Au contraire, ce qui semble bon se révèle bien souvent mortel…
L’âme qui commence à entrer dans la Lumière de la foi en Dieu commence à découvrir sa propre réalité… L’âme qui adhère pleinement à Dieu, qui vit de son Amour découvre alors jusqu’à ses plus
petites imperfection, en confrontation avec la Sainteté infinie, en transparence avec la Lumière éclairante et purifiante de Dieu.
Dans cette rencontre avec Dieu, l’homme commence à découvrir qu’il est l’Enfant Prodigue, à ressentir la misère de sa condition. Et, quel que soit l’état dans lequel il se
trouve, il peut dire, « rentrant en lui-même… : je veux partir, retourner vers mon Père et lui dire : Père, j’ai péché contre le Ciel et contre toi ; je ne mérite plus d’être appelé ton fils,
traite-moi comme l’un de tes journaliers » (Luc 15, 17a, 18-19). Certes, on peut prétendre qu’il retourne par intérêt, parce qu’il est dans la plus grande misère : « Combien de journaliers de mon
père ont du pain en abondance, et moi, je suis ici à mourir de faim » (Luc 15, 17b).
Le reste de sa « confession » montre qu’il n’en est rien : certes il a pris conscience de la misère dans laquelle il vivait. Mais surtout il a compris la peine qu’il avait
faite à son père : il découvre sa misère non seulement matérielle, mais spirituelle : il n’en est pas humilié ; il devient humble, il a découvert ce qu’il était : « Traite-moi comme l’un de tes
journaliers » (Luc 15 19b). Et il s’en retourne !
(à suivre)