Une ferme située dans un village de Bavière devient le théâtre de crimes abominables commis sur les membres d'une même famille : le patriarche, sa femme, leur fille et ses deux jeunes enfants. Les Danner n'étaient pas aimés, ils vivaient reclus et avaient leurs petits secrets qui provoquaient jalousie et convoitise dans le voisinage, mais est-ce que ça peut expliquer une telle férocité ? Et puis, les enfants ? On murmure partout que ce ne peut être que le geste d'un maniaque, ou d'un monstre qui passait par là, mais ce n'est pas possible que ce soit l'un d'eux. Il règne alors dans le village une ambiance glaciale, où la suspicion et la peur ont trouvé leurs marques.
Quelques années se sont écoulées, l'affaire avait fait grand bruit dans les journaux, pour autant le coupable n'a jamais été mis derrière les barreaux. Mais impossible d'oublier pareille histoire. Dans la réalité, un fait divers semblable a secoué l'opinion publique dans les années 20, et l'auteur Andrea-Maria Schenkel s'en inspire pour raconter son histoire, mais en la plaçant dans les années 50.
Et c'est un livre qu'on avale en une lampée, il est construit comme celui de Truman Capote (De sang-froid), car ce sont les témoins qui racontent toute l'histoire, lentement, progressivement. Il y a un vrai suspense, on tourne chaque page avec avidité, les chapitres sont courts, chaque témoignage apporte sa petite pièce au puzzle, et on en voit de toutes les couleurs ! C'est un excellent roman, noir de chez noir, et qui tient en haleine. On VEUT savoir, on est pris dans l'engrenage, et on ne lève pas le nez avant d'avoir tourné la dernière page.
La Ferme du crime a été classé meilleur roman criminel du printemps 2006 par les libraires allemands. C'est tout à fait mérité !
Actes Sud, coll. Actes Noirs, 2008 - 157 pages - 15€
traduit de l'allemand par Stéphanie Lux
Disponible en édition poche, collection Babel noir, dès le 1er Avril 2009 !