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Comment tuer le syndicalisme à la française en appliquant le modèle suisse

Publié le 19 mars 2009 par David Talerman

En ce jour de grève générale, je ne peux rester insensible face au syndicalisme français qui est une plaie. Une plaie pour l'économie (699 mouvements de grève en France en 2004, contre 8 en Suisse...), et une plaie pour la démocratie. Jugez plutôt :
Seulement 8% des salariés sont syndiqués, dont une très grande partie sont employés de la fonction publique. Lorsqu'une minorité d'individus bloque un pays, je me dis qu'on n'est plus tout à fait dans un modèle démocratique.
Mais le syndicalisme à la française n'est pas une fatalité, et pourrait être anéantis, en lui appliquant certaines recettes du modèle suisse :
- proposer au peuple de se prononcer directement sur certaines lois votées par le Parlement, en introduisant en France l'équivalent de l'initiative populaire suisse. L'initiative populaire permet au peuple de contester une loi proposée par le Parlement et de proposer un contre-projet ou de proposer une loi. Si ceux qui sont à l'initiative de ce projet récoltent suffisamment de signatures (des sortes de pétitions) et que le projet est conforme à la Constitution (ce qui évite les lois absurdes), alors ce projet de loi est soumis au vote du peuple dans le cadre d'un référendum.
Ce processus démocratique redonne le pouvoir au peuple, et "oblige" notamment les Parlementaires à proposer des lois qui sont proches de la réalité du peuple. En Suisse, c'est très clairement le peuple qui a le dernier mot, pas les Parlementaires.
Une manière de réintroduire le dialogue social en quelque sorte inexistant en France.
- supprimer les aides de l'État : on oublie trop souvent de le dire, mais si les syndicats français existent, c'est grâce à l'appui tacite de l'État français. Ces syndicats n'ayant que peu d'adhérents, ils doivent trouver d'autres moyens de financement. Ainsi, ce sont environ 40 000 postes à temps plein qui sont mis à leur disposition. Pour faire clair, 40 000 personnes en France sont payées par des entreprises ou des administrations, mais n'y mettent peu ou jamais les pieds à cause de leur activité syndicale Par exemple, cette très chère Arlette Laguillier, à son époque, était employée de la Poste française, mais n'y travaillait pas ! Quel beau pays...
Je ne suis pas juriste, mais il me semble que tout ceci n'est pas très légal, et pour "tuer" le mode de fonctionnement des syndicats français, il suffirait de mettre en place des lois qui interdisent ce mode de financement déguisé. En Suisse, où environ 20% des salariés sont syndiqués, ce mode de financement détourné n'existe pas, et les syndicats ne vivent que grâce aux cotisations payées par les employés qu'il défendent.
Une mise en œuvre de ces changements difficile
Quelques problèmes subsistent pour la mise en oeuvre : les Parlementaires français seraient-ils prêts à perdre ce magnifique pouvoir de faire des lois "dans leur coin" et à le confier en partie au peuple ? Pas si sûr...
Les syndicats, dont le principal moyen d'action est la radicalisation par la grève, risqueraient pour leur part de perdre de leur intérêt aux yeux des salariés si ceux-ci étaient aux commandes parlementaires. Ils n'ont donc clairement aucun intérêt à aller dans ce sens...
Que mes propos ne soient pas détournés : je pense que le syndicalisme est un contre-pouvoir indispensable pour le bon fonctionnement de l'économie lorsqu'il est mené dans l'intérêt commun. Le syndicalisme suisse, allemand ou suédois me paraissent avoir une approche saine. En revanche, le syndicalisme à la française nuit à l'économie et doit être tué... pour mieux renaître.
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