Des carrés, rutilants et brillants, disposés en binomes
Incrustés en façade, sur le béton crémeux,
qui forment un triangle, deux, quatre puis six
Chaque niveau marqué sur la longitude,
Etrange attitude, tout en horizontal,
Et sur le bas du cube, des rideaux métalliques!
En vue réglementaire, l'allée handicapés,
Sinon, des escaliers, en angle,
Les lumières fusent en continu,
Un petit jardinet, quelques arbustes,
Copeaux d'écorce pour cacher la terre,
Et en fin d'inventaire, un phare!
Un phare qui s'éclaire à la nuit,
Inutile, sans vie, c'est un dépot,
Pour les particuliers, comprendre,
cette arithmétique, ce jeu des nombres,
des figures, des motifs scéllés,
Et la grande terrasse, inutile, à dix mètres,
Où la mare s'installe en période de pluie!
Et de l'autre côté de grandes baies vitrées,
Artificiels, des images figées , publicités!
Quel sens donner à cette architecture,
Sur ce terrain célèbre de querelles,
Aurait du s'édifier une grande mosquée,
Projet mort-né d'un riche libanais,
Voilà pour la légende qui s'entend,
et diffuse alentours, les non-dits,
Une communauté qui souffre,
Rien ne se dit, rien ne se fait,
Plus personne pour expliquer,
Le pourquoi, une cave, ou un ancien pressing,
Pour d'autres un garage pour exercer sa foi
Un monde qui dérange, qui effraie, qui se tait,
Pudique, qu'on effleure à chaque pas,
Hétérogène,cosmopolite, la ville s'est endormie,
Un quartier, comme d'autres dans la cité,
Où chacun se regarde se scrute en silence,
Il reste les vieux, leurs enfant sont partis,
Ils ont quitté la france, l'australie, l'amérique,
Un rêve, oui, mais ici, c'est nos vies, mon monde,
Là où tous nous avons grandi, ensemble,
Sans aucun endroit que nos chambres,
Pour vivre notre foi! Non, rien ne change,vraiment...