Il y a bien des années, la Confédération a offert à l’auteur de ces lignes, avant de repartir définitivement chez lui après ses périodes de service militaire obligatoires, un SIG P 220 qui n’avait jamais beaucoup servi et pour lequel “l’heureux propriétaire” n’avait jamais eu ni amour ni attrait ni don quelconque pour son maniement.
Depuis ce temps-là, le fameux engin est enfermé dans un coffre-fort et ne sert donc à rien. Il dort. C’est un actif immobilisé, diraient les comptables…
On apprend aujourd’hui qu’une initiative populaire va être lancée par le PS, les Verts et le GSsA visant à supprimer la détention de l’arme à la maison. Pas de problème avec ça, cette initiative doit être signée car il est évident qu’elle diminuera le nombre de décès par arme de service (ou anciennement de service) et n’influera en rien sur la capacité proverbiale de notre milice à intervenir rapidement… mais dans cette histoire, il y a un point qui fait quelque peu sourire.
Vous avez bien lu, le GSsA soutien l’initiative. Groupement pour une Suisse sans armée, ce mouvement qui existe depuis une vingtaine d’année en gros, et a toujours milité pour la suppression pure et simple de l’armée. Sa présence dans le comité d’initiative est illogique et pourquoi ne pas le dire opportuniste et un peu de mauvaise foi. On se fait la publicité qu’on peut avec les moyens du bord, mais que diable, si on ne veut plus d’armée du tout, alors que l’on ne demande pas que les armes restent à l’arsenal mais qu’elles soient tout simplement supprimées.
Entre parenthèse, on la signerait aussi une telle initiative aujourd’hui, mais voilà, le peuple n’y est sans doute pas préparé. Dommage, car une Suisse sans armée serait un bel exemple sur le plan international.