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Écrire Tout Haut Ce Que L’On Pense Tout Bas. (De Moi)

Par Mélina Loupia
Comme ça, histoire de faire le point, le bilan. Un été, une année à quelques textes près, après avoir caressé le cercle doucement et avant que celui-ci n’aime ça et ne devienne vicieux, déjà qu’il est un peu vicié. En plus, c’est la rentrée des vacances. Et comme je n’ai jamais de vacances, ou à l’inverse que j’y suis toujours, selon de quel côté de la France duquel on se place.   Aujourd’hui, c’est le 1er septembre. On entame la saison de dégustation des huitres et j’avoue que j’aurais tant aimé en avoir le quotient intellectuel, au moins, se faire bouffer toute crue ne m’aurait même pas fait mal.   Alors voilà.   Je ne vais pas construire ce que je vais écrire. Juste rapporter ce que j’ai lu, vu ou entendu, plein de malentendus. Comme je n’aime pas les malentendus, je vais mettre les points sur les i, les barres aux t et les mites au fût.   Voici donc un an que j’ai cessé de travailler. J’ai démissionné. J’ai reçu récemment de la part de la plupart des encouragements, des bizettes et autres désolations ou compassions. Mais ce que j’ai relevé également, c’est le misérabilisme sous-jacent que j’ai ailleurs perçu. Si je devais faire du misérabilisme, ce ne serait certainement pas ici. D’ailleurs, je n’en ai jamais fait, d’une part. D’autre part, entendre ou faire comprendre qu’il y a pire ailleurs, alors là, je me marre bien. Je suis bien consciente qu’à côté de la Grèce qui pleure ses morts, pour ne citer qu’elle, moi, avec mon rejet d’allocation de retour à l’emploi, je peux continuer à bouffer mes nouilles. Et puisqu’on parle de pognon. Le fait que je possède depuis peu un écran plasma gigantesque et un canapé flambant neuf, que donc, j’ai qu’à les vendre, arrêter de me plaindre sur la frugalité de mes menus ou des relances de mon banquier et par la même de commencer par fermer ma gueule, je détends tout le monde, tout de suite, là, autant carrément vendre la baraque sur EBay tant qu’on y est hein. Mon pognon, enfin celui que gagne Copilote, je le regarde pas partir au loin quand il arrive. Le plaisir de la vie, je ne le mets pas de côté pour plus tard, quand je serai morte par exemple. Je le bouffe pendant qu’il est chaud, je le respire et je le dépense avant qu’on me le vole. Et ça, tant qu’on ne saisira pas la paye de Copilote, je continuerai de le faire. Par extension, si hier j’ai démissionné et donc ai plongé la famille entière dans le rouge, c’est juste pour pouvoir écrire aujourd’hui. Et oui, longtemps les tubes d’antidépresseurs ont failli passer entiers dans ma gorge. Là, c’est clair comme ça ?   Habile transition que de parler d’écrire. J’ai sorti un livre. Non, pardon, j’ai été éditée/publiée/imprimée/arnaquée/liste non exhaustive/mais je m’en tape, par Le Manuscrit. Ah bravo, super, génial, félicitations qu’on m’a dit. Foutaises que je réponds, quand je vois que, par jalousie, aigreur, moquerie ou encore mépris, on démonte non seulement l’éditeur en question, mais par amalgame celui qui écrit, en l’occurrence moi. Ainsi, je suis une insulte à la profession d’écrivain, puisque mon éditeur subit la controverse. Le prix de mon livre est un scandale, le fait qu’il ne soit disponible qu’en ligne flaire l’arnaque et l’entourloupe au paiement, pas de préface, pas de sommaire, pas d’index, des coquilles. Bref tout est bon pour me chier allègrement dans le dos. En revanche, dès qu’il s’agit de me demander combien j’en ai vendus, quel est mon pourcentage en droits d’auteur, si je peux pistonner pour être publié et autres questions, là, immédiatement, j’ai plein d’amis et je me retrouve ointe comme pour aller à la plage, comme Martine. Tain heureusement que je n’ai pas gagné au loto, encore que je le devrais au seul fait du hasard et contre le hasard, tu ne peux pas lutter, tu peux ne pas insulter. Je suis loin d’être une bécasse doublée d’un jambon et je suis donc bien consciente qu’on ne vit pas de ses écrits, et encore moins moi. Alors de dire (si, je l’ai entendu, enfin lu, l’entendre eût été trop plaisant) que j’ai écrit le livre pour le pognon, c’est petit. Mais si un jour, grâce au livre où aux suivants, Copilote peut éviter d’aller trimer et se faire exploiter, ou que les enfants retrouvent les petites étoiles dans leurs yeux à Noël, je serai vraiment heureuse. J’ai écrit un livre, il est en vente, ça me fait bien plaisir et je continuerai d’écrire comme je l’ai fait bien avant l’idée d’ouvrir les blogs. En vivre ou pas, je m’en tape, pour le moment, ce que je cherche, c’est vivre, tout court.   J’ai dit blogs moi ? Ah chic, alors côté blogs.   J’aime tout voir, tout lire. Au bout d’un an, forcément, j’ai des affinités, qu’elles soient partagées ou non. Je vais chez les uns, chez les autres, mais surtout chez qui je veux. Alors, que la dernière fois, on m’ait dit que je laissais une petite trace de temps en temps chez Mry, Vinvin ou encore que j’aie encensé Ron dans l’unique but de faire mousser mes statistiques, sérieux, ça m’a pété les ovaires. Primo, je fais ce que je veux, secundo, quand je le fais, c’est par plaisir, tout comme je dirais à ma copine que j’aime bien sa robe alors que je n’en porte jamais, qu’elle est trop grande pour moi ou que jamais elle me la donnera. Pour finir avec la blogosphère, j’ai également vu des fermetures sonner tambour battant, et des annonces tout aussi assourdissantes de blogs de stars. Le jour où je déciderai de ne plus vous voir, vous entendre ou vous sous-entendre, je cliquerai sur « supprimer mon blog », validerai et passerai à autre chose. Personne n’en saura rien. Je trouve malsain d’annoncer la fermeture sous le seul prétexte de l’honnêteté et de respect envers ses lecteurs dès lors qu’on utilise des pseudos différents selon l’air du temps, se justifiant par la protection de la vie privée, alors qu’on l’étale sur un blog que tout le monde lit. Je trouve d’autant plus mesquin que le contenu est un tissu de mensonges, auxquels les lecteurs adhèrent corps et âme, alimentant ainsi la mythomanie et gonflant l’ego du pseudo. Alors crier partout qu’on ferme et annoncer derrière de la même façon qu’on rouvre son blog, si c’est pour protéger sa vie…Chez moi, ça marche pas. Déjà que ça marchait pas avant…   En conclusion, je m’appelle Mélina LOUPIA, j’ai 33ans, 3 enfants du même Copilote avec lequel je suis mariée depuis bientôt 15 ans. Je suis mère au foyer, …   Tiens, c’est vrai ça. Mère au foyer. Combien de fois j’ai senti le murmure et les persiflages sur ce statut que j’assume. C’est vrai, encore, quand les nains ont les ailes trop petites, on vénère le beau métier qu’est d’élever ses enfants. Même on les paie pour ça. Après, quand ils font leur vie et ne deviennent plus que des pensionnaires de la maisonnée, transformant la mère en taulière, forcément, le vernis saute. Je suis dans ce cas, il paraît. Jérémy, Nicolas et Arnaud se lèvent, déjeunent, partent à l’école, rentrent, font leurs devoirs, jouent, se battent, foutent le bordel dans la maison, mangent, glandent et vont se coucher par leurs propres moyens. Du coup, qu’est-ce qu’elle fait Mélina LOUPIA ? Elle glande bien-sûr ! Mais regarde là, scotchée à son pc portable dernier cri, ou vautrée sur son canapé tout neuf, à regarder TF1 sur son plasma, fumer comme un pompier, se coucher à pas d’heure et se lever à midi ! Et après, elle se plaint ? Elle critique, elle fait l’aumône  et elle étale tout ça dans son livre et ses blogs ? Que c’est misérable…   Si c’est le cas, franchement, fermez la fenêtre de mon blog. Je m’en tape.   Donc je reprends. Je suis sans emploi rémunéré, j’en cherche un. Je n’ai pas de pognon. J’habite un coin paumé et contrairement à l’idée de génie de l’ASSEDIC ou de l’ANPE, je n’en déménagerai pas. Je suis propriétaire de ma maison et tout le monde qui l’habite est heureux d’y vivre.   Tout ça, je le suis recto comme verso.   Ce que vous en pensez, de l’autre côté de votre connexion Internet ou derrière votre porte, à l’abri de mes yeux et de mes oreilles, je m’en fiche éperdument. Ceux qui me connaissent continueront de m’aimer, les autres passeront leur chemin ou ne feront plus partie de mes visiteurs.   Pourtant, j’avais besoin d’écrire tout haut ce que l’on pense tout bas.   PS : Les liens vers les sites ou blogs pointés, je les ai pas insérés pour me faire mousser hein, encore que si vous le pensez, je m’en tape.

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