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MONA LISA ne sourit plus du tout!

Publié le 20 mars 2009 par Bil

La Joconde a perdu son sourire. Après avoir été en cessation de paiements le 19 février, ce promoteur, au nom évocateur, a été placé en redressement judiciaire.
Depuis près de 20 ans, le groupe commercialisait auprès du grand public des logements en défiscalisation (Lois De Robien, ZRR, Malraux, déficit foncier...) à travers ses filiales dont Mona Lisa investissements. Il en assurait ensuite l'exploitation (promotion auprès des vacanciers, réservations, entretien...) et la gestion. Aujourd'hui, Mona Lisa compte 19 hôtels et 13 résidences de tourisme, principalement à la montagne et en bord de mer.
Les résidences étaient trop souvent déficitaires notamment en raison d’un manque de professionnalisme dans le métier hôtelier. Le groupe avait pris la (mauvaise) habitude, comme beaucoup d'autres dans ce secteur, de puiser dans les bénéfices des ventes de l'année pour payer les loyers des programmes antérieurs. Une forme de cavalerie pratiquée par de (trop) nombreux exploitants*.
La chute brutale des transactions immobilières dans le neuf en
2008 a enrayé la machine, obligeant le PDG de Mona Lisa à repousser le paiement des loyers en cours et à proposer aux bailleurs investisseurs une baisse de 50% des loyers futurs.
Cela n'a pas suffit . Le redressement est prononcé. Des associations se constituent sur le net
http://www.cbanque.com/forum/thread6878.html avec la volonté de fédérer les floués. Malheureusement les lois en France interdisent les actions de groupe (Class Action) et les malheureux copropriétaires, géographiquement dispersés sur le territoire semblent très isolés dans leurs démarches et quelque peu divergents dans leurs demandes et griefs.

Les groupes de résidences Transmontagne en 2007 et Maisons de Biarritz en 2008 avaient connu la même mésaventure. Plus récemment je vous ai fait part ici même des difficultés de GRAND BLEU. A l’exception de cette dernière, il s’agit de sociétés qui agissent tant au niveau de la création du programme (promotion) qu’au niveau de l'exploitation des résidences. En résumé le « montage » est fragilisé par le manque évident d’objectivité dans la rentabilité réelle attendue de l’exploitation de ces unités touristiques.

Les futurs investisseurs démarchés ont été trompées par des simulations de rendements optimistes, voire trompeuses. L’acte commercial repose toujours sur une démonstration financière accablante qui transforme n’importe quel couple d’épargnants naïfs en de futurs capitalistes avertis. La démonstration est risible de simplicité et ruineuse pour les futurs propriétaires ; la preuve en est apporté encore une fois au travers de cette nouvelle affaire.

Je suis personnellement triste de voir se développer ces redressements (et les liquidations qui s’en suivront). J’ai la conviction, pour avoir réalisé en particulier une étude détaillée sur un programme Pyrénéens des sites MONA LISA, qu’une partie des résidences dans la tourmente sont des établissements rentables. Malheureusement, elles méritaient d’appartenir ou d’adhérer à des chaînes hôtelières nationales (ou internationales) qui auraient apportées leurs savoir faire en matière d’exploitation touristique, de réservation et leurs carnets de partenaires tour operateurs. Aujourd’hui il est trop tard. Les aménagements réalisés sont trop souvent réduits à des saunas ou piscines « faire valoir » et les surfaces dévolues à la restauration et à la logistique ont été irrévocablement négligées pour des motifs essentiellement financiers fragilisant ainsi toute reprise par des unités compétentes de services hôteliers


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